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Processus de paix en Côte d’Ivoire : La sécurité de Soro au coeur des enjeux

Publié le mardi 10 juillet 2007 à 08h16min

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Guillaume Soro et des chefs militaires

De même qu’il jette une lumière crue sur les dangers qui guettent le processus de paix en Côte d’Ivoire, l’attentat manqué contre l’avion de Guillaume Soro relance le débat sur la sécurité de celui-ci. Quelle sécurité pour le Premier ministre actuel ? La question ne s’est jamais posée avec autant d’acuité, depuis les événements tragiques survenus à l’aéroport de Bouaké.

A la suite de l’attentat manqué, le chef de l’Exécutif ivoirien avait affiché courage et détermination à tenir le cap, malgré les obstacles.

Il ne demeure pas moins que l’attentat perpétré contre l’avion a été certainement ressenti par Guillaume Soro comme une vive commotion, qui aura des répercussions sur le processus de paix. Déjà, la tentative d’assassinat du chef de l’Exécutif porte un sérieux coup au climat de confiance qui se construisait progressivement et pourrait tempérer les espoirs.

Si elle n’avait pas constitué un point essentiel de l’accord de paix de Ouagadougou, la question de la sécurité du Premier ministre s’impose aujourd’hui plus que jamais. Tout doit être mis en oeuvre pour éviter que de tels actes ne se reproduisent plus car ils pourraient durement fragiliser le processus de paix.

En repartant de Ouagadougou, Guillaume Soro a sans doute obtenu des assurances du facilitateur Blaise Compaoré. Certes, la nécessité d’un renforcement ou d’une réorganisation du dispositif sécuritaire du Premier ministre ne fait aucun doute. Mais le recours à des éléments armés burkinabè, donc extérieurs, comme on le susurre, sera-t-il bien perçu et accepté du côté d’Abidjan ? Rien n’est à exclure. Tout dépend du degré de sincérité avec lequel les acteurs ivoiriens, et principalement les tenants du pouvoir, sont disposés à accompagner le Premier ministre ivoirien, et à donner à sa mission toutes ses chances de réussite.

Dans tous les cas, la voie menant à la paix se trouvera davantage dégagée si l’opération de désarmement est effective. La Côte d’Ivoire ne doit pas être une sorte de Far west où il est facile d’ouvrir le feu sur tout avion et disparaître aussitôt dans les fourrés.

Jusqu’à présent, aucune information n’a été donnée sur les auteurs ou les

commanditaires de cette attaque. Toutes les hypothèses restent donc ouvertes. Certains ont pointé un doigt accusateur sur les forces impartiales et principalement la Force Licorne et réclament leur départ. D’autres en revanche n’ont pas écarté l’éventualité d’une complicité au sein même des Forces nouvelles. Et il y a ceux pour qui la tentative d’assassinat du premier ministre Soro Guillaume a été planifiée depuis Abidjan. A ce propos, on peut se demander pourquoi, après l’attentat, Guillaume Soro a autant tardé avant de se rendre à Abidjan. Pourquoi a-t-il préféré rester longtemps dans son fief plutôt que de se rendre dans la capitale économique ivoirienne ?

En attendant d’en savoir plus sur les auteurs et les commanditaires de l’attentat manqué, cette tentative d’assassinat vient montrer toutes les menaces qui pèsent sur le Premier ministre ivoirien dans l’exécution du programme de sortie de crise. Mais surtout, il pose la problématique du type de dispositif sécuritaire de protection à mettre autour du Premier ministre.

A quelque chose, malheur est bon. Cet attentat manqué donne l’occasion de repenser sérieusement le processus, surtout en son volet sécuritaire. Il s’agira d’abord d’arriver à clarifier le mystère de cet attentat. Dans les jours à venir, on parlera peu du calendrier de mise en oeuvre des Accords de Ouagadougou. L’attention sera plutôt focalisée sur un préalable urgent, la sécurité de Soro, avec ce que tout cela sous-entend comme forces à mobiliser, missions à définir et surtout autorité dont relèvera cette force spéciale. Les Fanci, les FN, les forces impartiales et le facilitateur ont donc là un véritable casse-tête à résoudre au plus vite.

Le Pays

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