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La régulation des médias : principes, fondements, objectifs et méthodes

Publié le mardi 10 juillet 2007 à 08h06min

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Après avoir capitalisé expériences, actes et convictions, en dirigeant des instances de régulation des médias en Belgique et au Burkina Faso, Jean - Claude Guyot et Luc Adolphe Tiao ont publié, courant février 2007, un livre intitulé "La régulation des médias : principes, fondements, objectifs et méthodes".

Une contribution sur l’apport des instances de régulation dans l’univers de la presse. Bien "malin, qui saura déguster ce condensé intellectuel dense et riche...", coordonné par Marie-Soleil Frère.

Luc Adolphe Tiao et Jean -Claude Guyot, à travers "La régulation des médias : principes, fondements, objectifs et méthodes", nous rappellent Edgar Faure. Au gré de celui-ci, "il existe une loi générale selon laquelle la liberté diminue quand l’efficacité s’accroît, mais cette liberté qui diminue, c’était la liberté nominale, et l’efficacité qui s’accroît, c’est la liberté d’être créateur.

La liberté de ne pas être efficace est grande, riche et variée. En revanche, la liberté d’être efficace est mesurée, parcimonieuse, avare.". Le propos de l’homme politique français nous enseigne, nous Burkinabè, que le chemin de la liberté démocratique est étroit. Il serpente entre la liberté nominale qui s’énonce sans peine, et l’efficacité suspecte de l’Etat d’exception dont on reste longtemps ivre, une fois qu’on en a pris des gorgées.

Dans ce contexte, chaque fois qu’une institution se crée pour « réguler », organiser, surveiller une telle liberté, il faut craindre à la fois pour celle-ci et pour la liberté : l’une grandit nécessairement contre l’autre.
Or, le bien-fondé d’une instance de régulation de l’information et de la communication, qu’elle soit du Burkina ou d’ailleurs, est de ménager le bâton de l’autoritarisme et la carotte de la liberté citoyenne sans pourtant être ni bâton ni carotte. Une gageure !

Au Burkina, le Conseil supérieur de la communication (CSC) organise, autant que de besoin, la communication politique et sociale en garantissant le droit du citoyen à l’information, dans le cadre de la liberté d’opinion et de presse. Pour cela, parfois, il appuie et renforce le débat démocratique, et parfois il joue un rôle moins agréable d’inspecteur technique pour assurer le respect de la loi par les médias. La tâche n’est pas aisée. Les instances indépendantes de régulation de la liberté de presse ne peuvent pas nous convaincre jusqu’au bout, quoiqu’on dise, qu’elles ne sont pas aussi des instances de limitation de l’indépendance de cette liberté.

Le livre de M. Jean-Claude Guyot et de notre compatriote Luc Adolphe Tiao, intitulé "La régulation des médias : principes, fondements, objectifs et méthodes," intervient pour éclairer cette controverse majeure, à partir de ses bases philosophiques, juridiques et institutionnelles. Il montre, avec toute la clarté que l’on peut attendre d’un livre, comment les instances de régulation des médias constituent des moyens sûrs pour l’évolution de la liberté de la presse d’une part, et, d’autre part, comment celle-ci doit être perçue comme une composante essentielle de l’édifice démocratique.

L’essentiel de la première partie de l’œuvre porte sur les définitions de la régulation des médias, sur l’action et les instruments du régulateur. La seconde partie présente l’expérience originale des instances de régulation de la communication d’Afrique francophone et décrit le contexte de leur apparition. La troisième et dernière partie traite des mécanismes de la régulation en faisant voir, en détails, l’intervention possible du régulateur dans le paysage médiatique.

A la fois théoriciens et praticiens, les auteurs de "La régulation des médias" ... sont aussi pédagogues : ils ajoutent l’agréable au nécessaire, font de ce livre un manuel, et " chaque section de manuel s’ouvre sur un encadré qui reprend les grandes questions auxquelles le chapitre souhaite apporter des éléments de réponse. Elle se clôt par une série de questions adressées directement au lecteur, permettant à chacun, de poursuivre la réflexion...".

Le public cible du livre est donc varié : étudiants, professionnels de la communication, leaders d’opinion, responsables politiques, pour ne citer que ceux-là. Son objectif central est clair : il s’agit de vulgariser l’expérience accumulée par les autorités de régulation de la communication partout où cette expérience a été possible. In fine, ce livre est un joyau qui ne manquera pas de participer, aussi, à la formation de tous et de chacun aux "principes, fondements, objectifs et méthodes" de la communication tout court.

Edité par l’Institut Panos à Paris, sa conception a été coordonnée par Marie-Soleil Frère. A Ouagadougou, on peut l’acquérir auprès du Conseil supérieur de la communication.

lbrahiman SAKANDE

Sidwaya

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