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L’Etat et les acteurs de développement

Publié le lundi 9 juillet 2007 à 08h56min

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Comme pour prolonger la stratégie de concertation tous azimuts engagée depuis le 13 juin 2007 par le chef du gouvernement M. Tertius Zongo avec les forces vives de la nation, le ministre de l’Economie et des Finances organise du 9 au 12 juillet la 2ème semaine de dialogue avec les acteurs de développement.

Placée sous le thème “ Renforcer le partenariat avec les acteurs économiques pour une synergie d’actions au bénéfice du développement du Burkina ”, cette semaine de dialogue prépare la traditionnelle rencontre Etat- secteur privé de Bobo-Dioulasso au cours de laquelle le Premier ministre et son gouvernement échangent avec les opérateurs économiques autour de leurs préoccupations.

Car en vérité, le développement de notre pays est d’abord l’affaire de ses acteurs économiques. Il s’agit des agriculteurs, des éleveurs, des commerçants, des industriels, des miniers, des banquiers, des assureurs, des transitaires, des transporteurs, des pétroliers et de toute la panoplie des prestataires de services exerçant dans les différents secteurs d’activités. Il y a en effet des lunes que “ l’homo sapiens ”, notre espèce, est devenu “homo economicus”, calculateur et rationnel dans ses choix. Autrement dit, c’est par leurs activités et leur dynamisme que les populations créent les conditions de leur développement.

L’Etat qui a des missions de service public dans les domaines du développement humain, de la production et du soutien à la production, en fait, a pour rôle de définir et d’orienter les politiques et les stratégies nationales de développement, de réglementer la vie socio-économique, d’assurer le contrôle et la surveillance des normes, d’organiser et de réaliser les grandes infrastructures sociales et économiques. La sécurité, la justice, la défense nationale, la diplomatie, la gestion des finances publiques et la promotion du développement institutionnel, relèvent du domaine de souveraineté que l’Etat exerce à titre exclusif pour le bien de toute la communauté.

A propos de la réalisation des équipements collectifs, prérogatives de l’Etat, la Banque mondiale, dans son rapport publié en 1994 sur le développement dans le monde, indique à juste titre que “ l’infrastructure est la pierre angulaire du développement. Pour les populations les plus pauvres, l’amélioration des infrastructures est synonyme de meilleure qualité de vie... ”.

En conviant les acteurs économiques au dialogue et à la concertation, l’Etat entend ainsi rappeler aux véritables acteurs du développement leur rôle et leurs responsabilités, afin que dans un rapport de partenariat bien compris, chacun joue sa partition. Très souvent dans nos pays, tout part de l’Etat, et tout se ramène à l’Etat. L’autorité publique doit garantir le bien commun certes, mais il importe qu’elle s’appuie plutôt sur l’énergie et la créativité des hommes et des femmes qui vivent dans la cité et qui doivent pouvoir mener leurs activités en toute liberté et responsabilité.

Les socialistes du 19ème siècle avaient sans doute raison lorsqu’ils avançaient que “ si l’Etat est trop fort, il nous écrase, s’il est trop faible, nous périssons ”. Le rôle de l’Etat, loin d’être minimisé, ne doit cependant pas être surdimensionné, au risque de créer l’apathie, l’attentisme et l’assistanat. C’est au contraire en favorisant la libération des énergies créatrices de l’ensemble des acteurs économiques que l’Etat déclenchera une dynamique générale de développement.

Le procès fait à notre système éducatif depuis belle lurette malheureusement est toujours d’actualité. Selon les spécialistes en effet, l’école et l’université en Afrique forment des fonctionnaires, puis des chômeurs, alors qu’ailleurs, elles forment des producteurs et des industriels instruits, aptes à l’emploi et à l’auto emploi.

Il paraît à ce propos que les emplois de demain seront offerts principalement par les petites ou moyennes entreprises privées ou de type coopératif. Aussi faut-il encourager les petites et moyennes entreprises et industries (PME/PMI) en simplifiant les réglementations et les procédures, en facilitant l’accès au crédit, au marché et à la formation. Le programme politique quinquennal du Président du Faso semble avoir perçu “ le rôle déterminant des PME/PMI dans la création de richesses ”.

Aussi a-t-il prévu des mesures tels que la mise en place d’une Agence nationale de promotion, de coordination et de suivi des PME/PMI, un programme spécifique d’appui à leur développement, l’allègement des formalités de leur création ainsi que de nombreuses facilités. L’accroissement du taux d’investissement global public et priavé est également annoncé pour aboutir au plein emploi. La création du ministère de la Jeunesse et de l’Emploi vient comme pour affirmer que l’emploi est au cœur des préoccupations.

La semaine de dialogue qui s’ouvre aujourd’hui même devrait être l’occasion pour l’Etat régulateur et ses partenaires économiques, véritables acteurs du développement, d’engager des actions décisives au bénéfice du progrès économique et social de notre pays.

Par Jean-Paul KONSEIBO

Sidwaya

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