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Démocratie burkinabè : "La diversion de l’UNDD"

Publié le lundi 9 juillet 2007 à 08h49min

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En réponse à un article publié, dans nos colonnes par la secrétaire chargée de la promotion de la femme de l’UNDD, Frédo Sawadogo, militant du CDP, dénonce une "pure diversion, une tempête dans un verre d’eau" de la part du parti de Me Hermann Yaméogo.

Le Burkina Faso a amorcé sa démocratisation depuis les années 1990. 17 ans après, le constat est indéniable que cette démocratie s’enracine au fil des ans. En témoignent les élections présidentielles, municipales et législatives organisées selon une périodicité reconnue par la Constitution et selon le calendrier de l’instance chargée de l’organisation des élections, la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Au vu de cette constance dans l’organisation des élections supervisées par des observateurs indépendants nationaux et internationaux, le moins que l’on puisse dire, c’est que les élections s’organisent bien. Car, aucun scrutin n’a été l’expression "d’une démocratie en naufrage".

Mieux, la démocratie étant l’expression du choix du peuple, nous voulons tout simplement attirer l’attention de l’UNDD sur le fait que sa piètre prestation lors des différents scrutins n’est ni la faute aux électeurs, ni celle du pouvoir, encore moins celle de la CENI ou des autres partis politiques. La démocratie n’est pas en naufrage au Faso, car, aucune instance ou institution indépendante n’a trouvé de couacs ou d’insuffisances notoires dans l’organisation de ces élections, pouvant remettre en cause leur crédibilité.

Si face à cette donne, un parti politique en perte de vitesse et de repère veut tirer la couverture pour cacher ses piètres résultats, conséquence d’une politique de l’autruche qui ne dit pas son nom, nous pensons sincèrement que cet écrit est un coup d’épée dans l’eau. Notre pays ne connaît pas de fissure dans le consensus social et national, car, contrairement à ce qu’insinue l’UNDD, le choix du peuple a été fait lors des élections présidentielles, municipales et législatives, consacrant au pouvoir ceux en qui il a placé sa confiance.

En effet, le peuple a massivement plébiscité le président Blaise Compaoré, marquant de ce fait son adhésion totale à son programme quinquennal "Le progrès continu pour une société d’espérance". En outre, après les municipales d’avril 2006, il a renouvelé sa confiance au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) lors des législatives de mai 2007, en lui accordant une majorité confortable à l’Assemblée nationale pour la mise en œuvre conséquente du programme quinquennal.

Ce faisant, lorsque la Secrétaire nationale chargée de la Promotion de la femme de l’UNDD affirme qu’"il faut, pour nous, engager des réformes de fond intéressant aussi bien la Constitution, les lois, les instruments électoraux que la pratique politique", il est évident que cela ne peut être qu’une pure diversion, quand on sait que la préoccupation centrale du CDP est d’œuvrer au bien-être des populations par des réalisations, l’ouverture de grands chantiers de développement dans la perspective du "Progrès continu pour une société d’espérance". En d’autres termes, la bonne gouvernance, la lutte contre la pauvreté, le développement socio-économique du Burkina Faso, de manière générale, sont autant de priorités.

Du respect des partis politiques

Le respect des partis politiques : faut-il en rire ou en pleurer ? Cette formule pourrait bien être le titre d’une analyse qui fera jaser ceux qui pensent que rien n’a été fait pour faire des partis politiques des structures respectables et respectées. Et pourtant ! Madame la Secrétaire nationale chargée de la Promotion de la femme de l’UNDD. En écrivant que "le pouvoir a toujours eu du mépris pour les partis politiques", c’est à la limite ne pas reconnaître que même si le lièvre est ton ennemi, le minimum est de reconnaître qu’il est rapide et agile. En clair, il est indéniable que c’est avec la IVe République, sous l’impulsion du président du Faso, Blaise Compaoré, que les conditions ont été réunies pour la création, la forte présence et l’épanouissement véritable des partis politiques au Burkina Faso. Mais hélas !

Que constate-t-on ? Avec l’instauration de la subvention des partis politiques, nous avons constaté, comme tout observateur de la scène politique, la "prolifération" des partis et formations politiques, alors que les militants et sympathisants, toutes tendances confondues, de certains d’entre eux ne "peuvent même pas remplir une cabine téléphonique" (sic). Quel respect voulez-vous, Madame la Secrétaire nationale chargée de la Promotion de la femme, que l’on donne à des partis politiques qui n’attendent que la subvention pour aller à la conquête de l’électorat ?

Quel respect doit-on éprouver pour des partis politiques dont les responsables veulent se trucider pour le partage du "gâteau/subvention". ln fine, quel respect doit-on accorder à des partis politiques qui n’ont pas le souci de la formation de leurs membres et sympathisants. En toute humilité, le chasseur qui part à la chasse doit avoir dans son carquois, les armes nécessaires et les techniques appropriées pour capturer ou abattre le gibier. Cela est aussi simple à comprendre comme bonjour !

Le pouvoir respecte les partis politiques. Mais, qui veut être respecté commence d’abord par se respecter. C’est une évidence. Par ailleurs, c’est faire fausse route en accusant le pouvoir d’avoir "encouragé, en violation de la Constitution, des partis ethniques, sectaires, corporatistes, de telle sorte qu’à ce jour, il existe à l’Assemblée des députés qui pourraient répondre de leaders occultes politiques, opérateurs économiques, chefs traditionnels..." Nous aurions été à l’aise dans notre droit de réponse si Mme la Secrétaire nationale chargée de la Promotion de la femme citait des noms de partis coupables de cette pratique. Pendant qu’on y est. Puisque la violation de la Constitution est un crime puni par la loi, pourquoi n’avoir pas dénoncé ces pratiques ? De grâce, arrêtez de faire croire qu’à l’UNDD vous connaissez le sexe des anges.

La démocratie est un processus dynamique. Elle se construit petit à petit et s’ancre dans le combat de ces fils et filles qui luttent pour réaliser leur ambition de vivre dans un Burkina de paix sociale, de stabilité, de démocratie et de progrès continu. Le naufrage n’aura pas lieu et les allégations de Mme la Secrétaire nationale chargée de la Promotion de la femme ne sont rien d’autre qu’une tempête dans un verre d’eau. En conclusion, notre démocratie n’a nullement besoin d’un plan de sauvetage, loin s’en faut !

Frédo Sawadogo Militant CDP Secteur 30 Ouagadougou

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 9 juillet 2007 à 21:45 En réponse à : > Démocratie burkinabè : "La diversion de l’UNDD"

    Bonjour M. SAWADOGO,

    Votre analyse est excellente et je vous en félicite très sincèrement : En effet, à l’encontre de l’UNDD, je soutiens qu’avant de critiquer la paille qui gît dans l’oeil du voisin, il convient, tout d’abord, d’ôter la poutre qui est dans son propre oeil. Cette poutre est tellement grande dans l’oeil des responsables de l’UNDD qu’ils ne savent plus distinguer le nord du sud dans l’arène politique du Burkina. J’avoue être subjugué par le parcours politique et l’évolution des institutions de notre faso. De grâce sachons poursuivre dans le bon sens. Hélas, il n’y a que ceux qui savent distinguer leur gauche de leur droite qui peuvent constater cette heureuse évolution en dépit des failles du système.
    Par ailleurs, "ceteris paribus", j’ajoute que même dans les démocraties occidentales, il y a des failles. Poursuivons lentement et sûrement la quête de la construction démocratique du Faso. Sachons aussi rassembler les brebis perdues en dépit de leurs graves erreurs d’appréciation. Me Kéré, France.

    • Le 10 juillet 2007 à 19:50, par KgB En réponse à : > Démocratie burkinabè : "La diversion de l’UNDD"

      Malheureusement il ne s’agit pas de "failles du systeme". On est bien en face d’un "systeme de faille". Inutile d’allez en Europe pour comparer. Regradez autour de vous : au Mali, au Niger, au Senegal, au Benin, ce n’est pas le meme niveau de debat qu’on a chez nous ( comme par coincidence leur democratie conduit a l’alternance contrairement au notre). Quant aux "brebis perdues", (dont je crois faire partie, n’est ce pas Me Kere ?), il faudra plus de preuves que de vaines intentions pour enlever la poutre qui est dans leurs yeux. Malhereusement ton "poursuivons lentement et surement la construction de notre democratie" ne prevoit pas de place au debat pour remettre notre systeme en question afin de le bonnifier de sorte que dans 5 ans les memes gigoto ne reviennenet pas diriger nos bureaux de vote, puis empocher les PV, ne pas les signer ou meme faire depouiller les urnes en cercles fermes entre camarades... Biensur si on est satisfait ( comme vous l’etes), eh bien, plus de raison de remettre quoi que ce soit sur la table...

      • Le 12 juillet 2007 à 21:24 En réponse à : > Démocratie burkinabè : "La diversion de l’UNDD"

        KGB, svp, arrêtez de personnaliser le débat et de le focaliser sur moi. En quoi je me satisfais du tableau noir que vous avez dressé. Avez-vous la preuve de ce que des PV sont détournés au vu et au su de la CENI ? Je finirai par ne plus répondre à vos élucubrations qui sont, à la longue, très pénibles. Dites-nous, bon sang, comment nous pourrions sortir de ce "système cahotique" que vous décriez tant au lieu de vous contenter de le constater et de suputer que ce système me conviendrait. Qu’en savez-vous et qui êtes-vous ? C’est là que votre identité deviendrait intéressante car vous énoncez, très lâchement, des propos diffamatoires et que sais-je encore. Pourquoi vous ne déclinez pas votre identité si vous croyez que vos idées sont si crédibles. Arrêtez de distraire les nombreux lecteurs du fasonet....et les mots me manquent pour qualifier votre démarche fantaisiste, irresponsable et pas du tout constructive. Proposez-nous quelque chose de concret.
        Vos réflexions sont souvent inutiles et n’apportent aucune solution concrète. Vous me faites penser aux intellectuels creux qui passent le temps à "théoriser" encore que votre théorie est médisante gratuitement. Ce qui la rend encore, incroyablement désagréable et nauséabonde. Me Kéré, Avocat au Barreau de Nancy

  • Le 9 juillet 2007 à 22:08, par Siloé En réponse à : > Démocratie burkinabè : "La diversion de l’UNDD"

    - Blablabla..., blablabla..., et patati... patata.../ Nous sommes tous de miséreux pions sur un échiquier contrôlé depuis l’Occident et qui, au lieu de conjuguer nos forces, nous livrons fréquemment à des disputes vaines et débiles. / Et si le cdp en question prenait officieusement en compte les critiques de la sœur de l’undd pour peut-être apporter des retouches à sa vision actuelle des choses ? Où est le mal ici ?
    - Mon frère Fredo, pour ma part je vous suggérerai d’ouvrir le bon œil : vous constaterez que le Burkina est de plus en plus dans la merde. Qui vous a dit que la démocratie se mesurait par la pseudo régularité d’élections populaires tripatouillées ? En quoi votre article permet au burkina-bê lamda par exemple, de faire face à la nouvelle augmentation arbitraire du prix des hydrocarbures (en sachant bien que celui des produits de base suivra officieusement) ?
    Si dans votre article, vous aviez suggéré des voies et moyens au président Blaise C. (le propriétaire du cdp) pour qu’il nous ramène le pétrole libyen et tchadien (où nous intervenons militairement) à 50f cfa/litre au Burkina, je suis certain que le cdp aurait été applaudi. Mais..., voilà... ! / C’est ça le progrès continu dans une société d’espérance ? /Apprenons à nous méfier des formules toutes faites. Ce sera déjà un pas vers l’avant./
    - Pour résoudre un problème, il faut avoir la capacité utile de discernement et le courage nécessaire de le poser. (Bravo à notre sœur de l’undd.) Ensuite viennent les hypothèses de résolution. A vous entendre, il n’y a pas le feu à la baraque ; on peut donc circuler. Votre texte se veut-il tendancieux ? / Fr+

  • Le 9 juillet 2007 à 23:07, par KgB En réponse à : > Démocratie burkinabè : "La diversion de l’UNDD"

    "...En témoignent les élections présidentielles, municipales et législatives organisées selon une périodicité reconnue..."
    Il faudra venir au secour de l’auteur de cet article et lui expliquer calmement que Democratie n’est pas synonyme d’elections et vis-versa... C’est trop simplice. Pour faire democratie, You need more than that.

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