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Union des forces progressistes (UFP) : "L’Opposition doit s’unir ou disparaître"

Publié le mardi 3 juillet 2007 à 08h09min

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Le résultat affligeant des partis de l’opposition aux dernières législatives (12 sièges sur 111) a inspiré à l’Union des forces progressistes (UFP) l’appel à l’Union de la gauche. Foi du président du parti, à présent que chacun sait ce qu’il vaut et ce à quoi il peut prétendre, les voies sont dégagées pour réussir un regroupement ou une fusion des partis.

Seize ans après l’adoption de la Constitution du 02 juin 1991, le processus démocratique burkinabè piétine. D’aucuns parlent de démocratie de façade avec justes raisons, car la modification de l’article 37 en 1997 et les différentes majorités écrasantes obtenues par le parti au pouvoir lors des élections passées en sont des signes visibles.

Au sortir des élections législatives du 06 mai dernier, les partis d’opposition n’ont obtenu que 12 sièges sur les 111 que compte l’Assemblée nationale. Le résultat est faible tant en nombre de sièges qu’en nombre de suffrages.

Mais, au fait, pourquoi les partis d’opposition n’arrivent-ils pas à obtenir une bonne représentativité sur l’échiquier politique ?

La responsabilité de la situation incombe en grande partie aux dirigeants de notre pays et dans une moindre mesure aux responsables des partis d’opposition. La quasi-totalité des acteurs politiques, du pouvoir comme de l’opposition ne veulent pas des candidatures indépendantes.

Or, cette mesure si elle était acceptée, contraindrait les partis à un meilleur choix de leurs candidats aux consultations électorales. aux dirigeants, on peut reprocher la non- acceptation de la volonté exprimée par le peuple à travers l’adoption de la Constitution, eu égard aux pratiques suivantes :
- absence de séparation des pouvoirs ;
- révision de l’article 37 de la Constitution ;
- velléités à se fabriquer une "opposition" ;
- monopolisation des médias par un seul parti. ?Quant aux responsables des partis d’opposition, on peut leur reprocher, entre autres griefs :
- les louvoiements avec le parti au pouvoir ;
- l’utilisation des partis pour des intérêts personnels ;
- le manque de démocratie interne ;
- l’abandon des structures et militants après les échéances électorales. C’est l’ensemble de ces agissements qui ont conduit à des scissions entraînant une pléthore de formations politiques. C’est, entre autres, la raison qui explique le score écrasant du CDP aux dernières élections législatives.

Des voies dégagées

Pour les élections législatives du 6 mai 2007, une classification des listes et des partis en se basant sur les résultats provisoires de la CENI (voir tableau n° 1 et n° 2) montre que sur 628 listes provinciales, 330 n’ont pas pu franchir la barre de 1% des suffrages exprimés par province. Quant à la classification des partis, sur 47 formations politiques, seules 5 dépassent 3% des suffrages exprimés.

La principale leçon que l’Union des forces progressistes (UFP) tire des récentes élections législatives après analyse des résultats, est que les partis d’opposition doivent s’unir s’ils ne veulent pas disparaître.

Ces partis doivent, en fonction de leur programme, s’inscrire dans un processus de fusion pour être des forces significatives dans le jeu politique. Dans la pratique, seuls ceux qui atteignent aux moins 5% disposent d’une certaine marge de manœuvre.

C’est pourquoi l’Union des forces progressistes (UFP), pour qui l’approfondissement de la démocratie figure en bonne place dans les objectifs, ne peut que travailler au renforcement de l’opposition en général et celle de gauche en particulier compte tenu de son orientation politique. Aussi, l’UFP pense que la réussite de toute alliance ou fusion passe en sus de l’abandon des tares énumérées plus haut par un accord sur les questions suivantes :
- conditions de candidatures aux différents scrutins ;
- gestion de l’après-campagnes électorales.

A présent que chacun sait ce qu’il vaut et ce à quoi il peut prétendre, les voies sont dégagées pour réussir un regroupement ou une fusion de partis. Par la présente, l’Union des forces progressistes lance un appel à toute personne ou parti qui se reconnaît de la gauche et qui adhère au contenu du présent appel à se joindre à elle pour qu’ensemble nous recherchions les voies et moyens pour renforcer l’opposition de gauche au Burkina Faso.

Solidarité, Travail, Justice !

Ouagadougou, le 2 juillet 2007

Le Président

Modou Yé

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Vos commentaires

  • Le 4 juillet 2007 à 19:49 En réponse à : > Union des forces progressistes (UFP) : "L’Opposition doit s’unir ou disparaître"

    Mon cher Yé,

    C’est quoi, aujourd’hui, la gauche (avérée) dans votre message et, la droite ou le centre (implicitement) dans un pays comme le Burkina ? Personnellement, je crois plutôt, à l’heure actuelle à la convergence de toutes les forces vives et progressistes du Burkina qu’elles soient de droite, de gauche ou du centre. Il faut, sans aucun doute, une certaine alternance politique au Burkina ne serait-ce que pour susciter l’émulation et le progrès socio-économique de notre pays. Qu’en pensez-vous ? Ange TAMPSOBA, France.

    • Le 9 juillet 2007 à 02:35 En réponse à : > Union des forces progressistes (UFP) : "L’Opposition doit s’unir ou disparaître"

      Ange, tu as raison. Nous sommes vraiment fatigues par toutes ces formules creuses qui ne veulenet rien dire. Moi j’irais meme plus loin pr dire s’ il ya reellement un eopposition au Burkina Faso. Quand le premier parti d’ opposition rejoint le camp presidentiel tout en faisant attention de ne pas tomber dans l’escarcelle du parti majoritaire— allez lui demander cette pirouette puisque j’ y perds mon moore—c’est toute l’opposition , et la vraie qui est ainsi vilipendee. car tres facilement on assimile tout le monde a des politiciens economiques, pas a des politiciens des idees.

    • Le 15 novembre 2009 à 11:52, par Mr YE En réponse à : > Union des forces progressistes (UFP) : "L’Opposition doit s’unir ou disparaître"

      Bonjour Monsieur Tampsoba
      Avant toute chose, je vous présente mes excuses pour le très long silence observé après la parution de l’article.Ceci est du au fait que je ne suis pas coutumier de l’outil informatique et aussi parce que j’avais une vague idée de la rubrique (forum).
      ceci étant,j’estime qu’il y a une gauche au Burkina Faso bien que les partis de l’opposition peinnent à s’exprimer et à occuper le terrain.l’UNIR/PS,le PDS,le PDP/PS,L’UDPS,Le MPS/PF .etc sont des partis de gauche.
      Dire qu’il faut une convergence des forces de droite et de gauche pou reussir l’alternance est vraie.Mais,il faut d’abord des regroupements par pole idéologique et ensuite un regroupement plus large.De cette manière,chaque tendance pourra faire passer ne serait-ce que partielement des mesures de gouvernance soutendues par ses idéaux au cas où une large coalition parvenait au pouvoir.

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