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Processus démocratique au Burkina Faso : Le CREDDA met à nu les blocages

Publié le samedi 30 juin 2007 à 13h55min

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Dieudonné NASSA du CREDDA

Dans la déclaration ci-dessous, le Cercle de réflexion et d’études sur le développement et la démocratie en Afrique (CREDDA) constate qu’en dépit de certaines entraves réelles voulues ou non voulues, le Burkina Faso est sur la voie de la démocratie. Découvrez le fond du message dans le message ci-dessous.

Les élections du 6 mai 2007 et la suite logique du renouvellement du parlement à un pourcentage assez important, la nomination d’un nouveau Premier ministre et la recomposition du gouvernement sont les faits marquants de la vie politique burkinabè en ce milieu de l’année 2007. Le bureau exécutif du CREDDA saisit cette opportunité pour interpeller les Burkinabè et la classe politique à une plus grande prise de responsabilité sur l’état de leur pays et de son devenir.

Le Burkina Faso est résolument engagé sur une voie démocratique incontestable. Cette démocratie ne doit pas être une façade extérieure pour plaire aux chancelleries occidentales mais une réelle chance pour les Burkinabè de prendre conscience que c’est la seule voie pour un développement durable. La démocratie est indissociable du développement, la chanson est connue, mais c’est une démocratie qui écarte d’emblée les tricheries, les achats de conscience, l’instrumentalisation à des fins politiques des tares socioculturelles, la misère, pour donner la possibilité aux populations de choisir et de décider librement, d’être les moteurs de leur propre destin et de bénéficier des retombées de la croissance.

La démocratie ne peut être profitable aux populations quand les principaux acteurs de la vie politique se plaisent à ne point se faire comprendre, à simuler et à dissimuler. C’est pourquoi le CREDDA invite les animateurs de notre démocratie à comprendre, cela est plus que urgent voire impérieux, que la démocratie ne saurait aller de pair avec l’ignorance, l’analphabétisme, le dénuement matériel et des programmes politiques mal conçus, inadaptés à nos réalités et incompris des
populations.

1) Des élections du 6 mai 2007, du renouvellement du parlement et de la réélection de Roch Marc Christian Kaboré

Aucune démocratie ne peut se construire sans une alternance comprise et acceptée de tous au risque de sombrer dans le totalitarisme. C’est dans ce sens qu’il faut saluer les élections qui se déroulent à un rythme régulier dans notre pays et celles du 6 mai dernier. Les élections permettent toujours l’arrivée sur l’arène politique, de nouvelles tendances et d’autres qui s’affaiblissent ou disparaissent. C’est cela le jeu démocratique : de votre avenir : se maintenir ou s’éclipser .

Le CREDDA voudrait rappeler aux nouveaux élus à l’Assemblée nationale que le rôle de député n’a de sens que s’il s’identifie, exprime les aspirations profondes de la base. Les cinq années à venir doivent être l’occasion pour les occupants de l’hémicycle de comprendre qu’ils ne doivent aucunement, sous quelque prétexte que ce soit, tourner le dos à ceux qui, sans lesquels, ils ne seraient pas à ce stade de la représentation. Représenter ne signifie point prendre place à l’Assemblée et s’en contenter, mais développer des initiatives, c’est-à-dire amener l’exécutif à inscrire sur son agenda les préoccupations essentielles de la grande majorité. C’est pouvoir et savoir porter la critique et faire des propositions adéquates à ce même exécutif afin qu’il mette entre parenthèses le superflu, le dérisoire, pour plus de sérieux et d’analyse dans les projets à mener au bénéfice du peuple.

C’est l’occasion pour le CREDDA de féliciter et d’encourager l’ensemble des députés (nouveaux et anciens). Mon association rend un hommage particulier à Monsieur Roch Marc Christian Kaboré qui, grâce à sa clairvoyance, sa modestie, a su mériter une fois de plus la confiance des élus du peuple.

2) De la nomination d’un Premier ministre et du remaniement du gouvernement

Le bureau exécutif du CREDDA souhaite la bienvenue au Premier ministre afin qu’il conduise le gouvernement avec lucidité. Mais le CREDDA réitère cette philosophie que la démocratie ne peut être une réalité vivante, si dans un pays, l’exécutif perd son rôle premier qui est la sauvegarde et le respect de la dignité de la personne humaine, la liberté, l’égalité, la justice etc. Si ces éléments ne sont pas pris en compte, le développement devient un leurre. Le gouvernement doit faire sienne cette donnée fondamentale qui lie le physique aux autres éléments : spirituels, psychiques et moraux. René Descartes n’a-t-il pas uni l’âme au corps ? Le Burkinabè a besoin de se sentir à l’ aise dans son corps comme dans son âme. Le gouvernement est prévenu, il sera jugé par sa capacité à réunir les moyens nécessaires pour rendre les Burkinabé plus heureux, moins hantés par les vicissitudes de l’existence.

En conclusion, le CREDDA constate qu’en dépit de certaines entraves réelles, voulues ou non voulues, le Burkina Faso est sur la voie de la démocratie.

Aucune démocratie n’est parfaite et Jean-Jacques Rousseau nous le signifie dans son œuvre intitulée "Du contrat social" : "s’il y’avait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement ; un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes". C’est donc dire que le chemin est encore long pour parvenir à une société où tous les acteurs comprendraient plus facilement et aisément. Notre pays doit encore beaucoup apprendre, mais comparativement à plusieurs nations en Afrique, en Amérique, en Asie, des efforts réels et considérables sont engagés pour bâtir une société de justice et de paix.

Pour le Bureau Exécutif du CREDDA

Le président,
Dieudonné NASSA

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