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Débat sur « les principes du journalisme » : « L’Afrique préfère la communication au journalisme d’information », affirme le Pr Balima

Publié le mercredi 27 juin 2007 à 07h47min

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Serge-Théophile Balima

Le Centre culturel américain a organisé, jeudi 21 juin 2007 à la bibliothèque Martin-Luther-King, un débat autour du livre de Bill Kovach et Tom Rosenstiel : « Les principes du journalisme : ce que les journalistes doivent savoir, ce que le public doit exiger ».

L’ouvrage a été présenté par le professeur Serge Théophile Balima, directeur de l’IPERMIC (Institut panafricain d’études et de recherche sur les médias, l’information et la communication), à l’Université de Ouagadougou.

« Principe du journalisme, ce que les journalistes doivent savoir, ce que le public doit exiger » , est un ouvrage réalisé par deux journalistes américains suite à des études de contenu concernant la manière de rapporter l’information. Dans cet ouvrage, les deux auteurs, Bill Kovah et Tom Rosenstiel proposent une description de la théorie, de la pratique et de la culture journalistiques.

Quoique rendant compte de l’évolution et de l’histoire de la profession de journaliste aux USA, les deux auteurs exposent la théorie d’une presse libre avec des principes universels car selon eux, « la raison d’être du journalisme est d’apporter aux citoyens l’information dont ils ont besoin pour vivre en êtres libres et autonomes ».

Ses principes sont : le respect de la vérité, servir en priorité les intérêts du citoyen, vérifier ses informations, l’indépendance à l’égard des sources d’information, exercer sur le pouvoir un contrôle indépendant, faire du journalisme un forum de discussions, mobiliser l’intérêt du public sur les sujets qui l’intéressent, fournir une information complète et équilibrée, enfin avoir le devoir de conscience dans l’exercice du métier.

Pour le présentateur de l’ouvrage, le professeur Serge Théophile Balima, « Principes du journalistique » est une référence pour l’action journalistique car l’œuvre suggère des propositions, interpelle la conscience professionnelle. « C’est une bible laïque du journalisme », a laissé entendre le Pr Balima. Cependant, le présentateur fera remarquer que le livre a manqué d’aborder certains aspects du journalisme.

Il s’agit notamment de la question des sources d’information, la reprise de rumeurs dans les journaux, la subordination de l’information à l’impératif du direct, le découpage tendancieux de l’interview, la confusion entre opinion personnelle et commentaire, la course à des postes politiques, le refus de la critique et de l’autocritique. Dans la conclusion de sa présentation, le Pr Balima s’est demandé si la pratique du journalisme telle que décrite était si universelle que cela. Et de répondre : « Oui ! car avant tout, dira-t-il, le journaliste professionnel est un collecteur d’informations, un vérificateur des faits.

Un journaliste professionnel est celui qui flirte avec des disciplines diverses, un généraliste dont la formation seule ne suffit pas. C’est celui dont le métier est de nuire utilement pour le bien de la cité, de questionner tant sur les comportements que les actions des politiques, des opérateurs économiques, etc. Le journaliste joue le rôle de critique des idées et des actes ». La pratique du journalisme appelle alors selon lui, la défense de certaines valeurs : la liberté d’expression et la liberté positive, la promotion de la justice et les droits de l’homme, la liberté, la démocratie.

Les débats qui ont suivi l’exposé ont cependant montré que le journalisme tel que décrit par les deux auteurs n’est pas si universel que cela car la liberté n’est pas la chose la plus répandue dans le monde. Le continent africain en est un exemple concret où l’on préfère le journalisme de communication au journalisme d’information. Les constats faits par les uns et les autres revèlent que l’objectivité du journaliste en Afrique n’est pas toujours admise et que la profession même de journaliste est toujours en voie de construction.

Ismaël BICABA

Sidwaya

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