Une première sous la IVe République. Le Premier ministre, reçu en audience par le président de l’Assemblée nationale.

En effet, en dehors des ouvertures et clôtures des sessions de l’Assemblée nationale, des discours de politique générale et de ceux sur l’état de la nation, les chefs de gouvernement n’arpentent pratiquement pas les couloirs de la représentation nationale.

Cette fois, Tertius Zongo et Roch Marc Christian Kaboré, entendent instaurer une “complicité républicaine”. “Il m’a semblé indiqué, comme je l’ai fait avec les autres couches de la société, de venir discuter et d’échanger avec le président de l’Assemblée nationale qui a de l’expérience”, a laissé entendre le Premier ministre, Tertius Zongo.

Au cours de leur entretien, le chef du gouvernement a d’ailleurs fait part au président de l’Assemblée nationale des préoccupations des différentes couches sociales rencontrées qui devront constituer “logiquement” le fil conducteur de sa (le Premier ministre) future déclaration de politique générale.

Car a indiqué Tertius Zongo “ce qui est important, c’est le bon fonctionnement de nos institutions qui ont chacune leur rôle, mais nous travaillons tous pour le développement du Burkina”.

Embouchant la même trompette, Roch Marc Christian Kaboré dira qu’il est important que les institutions de la République concourent au développement social et économique du pays.

Et dans cette logique, le chef du parlement a confié que le rôle de contrôle de l’exécutif, dévolu à l’Assemblée nationale sera plus accentué au cours de la présente législature.

Roch Marc Christian Kaboré a fait cas par exemple, des missions d’enquêtes parlementaires qui ont manqué à la précédente législature, faute de moyens budgétaires suffisants.

Gabriel SAMA

Tertius Zongo, l’homme des exceptions !

Ainsi, de mémoire de Voltaïque et de Burkinabè, c’est la première fois qu’un Premier ministre se déplace chez le président de l’Assemblée nationale à la recherche d’une “complicité positive” pour le développement du Burkina Faso. Cet acte qui doit être salué à sa juste valeur n’étonne guère, puisque dès sa prise de fonction, Tertius Zongo a affirmé qu’il mettra au centre de ses actions le dialogue, la concertation et le renforcement de la démocratie.

Surtout, le nouveau locataire de la primature ayant indiqué qu’il attend des résultats de son gouvernement et sachant que l’Assemblée nationale a un rôle important dans le contrôle de l’exécutif, ce n’est donc pas superfétatoire qu’il recherche “une complicité” républicaine avec le président du parlement, Roch Marc Christian Kaboré. Si cette complicité est acquise, cela facilitera sa tâche, car les collègues de Roch Marc Christian Kaboré accéleront l’adoption des lois qui leur seront proposées et boosteront par conséquent le travail des membres du gouvernement.

En tous les cas, en lisant entre les lignes (...), l’on perçoit que le parlement, à travers les mots de Roch Marc Christian Kaboré, ne sera pas un dortoir. Il transparaît que le rôle de contrôle de l’exécutif sera accentué de même que celui des enquêtes parlementaires. Toute chose qui empêchera tout membre du gouvernement de dormir sur ses lauriers.

Vivement donc que cette “complicité républicaine” entre la primature et le parlement se réalise ! Ce serait un pas de plus vers le renforcement du processus démocratique au Faso et cela pourrait contribuer activement au développement du pays des Hommes intègres.

Ali TRAORE

Sidwaya