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Musique burkinabè : Du bricolage !

Publié le jeudi 21 juin 2007 à 07h55min

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Derrière les vedettes, les artistes-musiciens, gravite tout un monde : musiciens, imprésarios, directeurs artistiques, managers, directeurs de salles, etc. Ceux-là vivent également des chansons de l’artiste ou de la vedette. Mais ici au Faso, le constat est que cette chaîne de personnes n’existe pas. Les plus visibles, les managers, sont rares et ont la manie du bricolage.

Tout comme l’arrangeur musical qui est celui qui harmonise et donne sa couleur particulière à la chanson par l’organisation des instruments d’accompagnement, le manager est celui qui dessine un plan de carrière à l’artiste-musicien, qui organise la vie de l’artiste. En football, on parle le même langage sauf qu’on change de scène. Les enjeux restent les mêmes : faire de son protégé une vedette, réaliser une diffusion et des ventes qui suscitent l’admiration, réussir des concerts dans les plus grandes salles, enregistrer un succès médiatique fulgurant.

Voilà résumés les domaines d’intervention du bon manager, du professionnel. Dans le monde musical burkinabè, très peu de managers ont conscience ou, du moins, tiennent compte de tous ces aspects. Il est vrai qu’on ne naît pas manager mais on le devient tout de même par une réelle volonté et une envie d’exercicer ce métier avec professionnalisme.

Malheureusement, la plupart de nos managers sont des animateurs radio ou télé, à tout le moins journalistes culturels qui n’ont pas forcément le désir d’en faire un métier. Manager un artiste pour cette catégorie de personnes est juste une occupation secondaire. Une seconde catégorie de managers sont ceux-là qui font partie du lot de copains, amis, parents ou simples connaissances de l’artiste-musicien. On fait souvent recours à eux par esprit de facilité.

Dans un tel contexte, combien sont-ils ces "managers" à mesure de détecter un talent chez un artiste, de l’encadrer convenablement, de lui dessiner un plan de carrière ? Ici au Burkina Faso, voilà à quoi rime manager un artiste-musicien : conférences-dédicaces d’albums, petit interviews à gauche et à droite "un petit gombo" lors d’une cérémonie. Ensuite, on est satisfait ! Encore faut-il que tout cela se passe avec la manière. Beaucoup ne maîtrisent pas l’organisation d’une dédicace d’album, incapables de s’exprimer correctement devant un parterre de journalistes.

Pire, lorsqu’un journaliste demande à un manager comment se dessine le plan de promotion de l’album de son poulain, répond laconiquement : "Nous comptons beaucoup sur vous les journali stes. La promotion de l’album, c’est d’abord vous." Voilà des méthodes d’un management du sous-développement. Un journaliste ne fait pas la promotion d’un album, il informe sur la promotion. Il importe au manager de prendre ses responsabilités et de les assurer pleinement. Chacun doit jouer son rôle : à l’artiste de chanter et de bien chanter, au manager de l’encadrer convenablement et au journaliste d’informer les mélomanes sur leur travail (l’artiste et son manager), bon ou mauvais.

Ismaël BICABA


La Maison du peuple

La Maison du peuple : Cauchemar des artistes burkinabè, symbole de popularité des étrangers

Le Burkina Faso compte de nos jours de nombreuses salles de spectacles. La plus grande et la plus célèbre reste "la Maison du peuple", véritable baromètre de popularité des artistes-musiciens nationaux et étrangers.

Ce jeudi 21 juin 2007 correspond à la XXVIe fête de la musique, un événement de portée internationale initié par l’ex-ministre français de la Culture, Jack Lang. C’est l’occasion pour nous de jeter un regard rétrospectif sur la musique burkinabè qui, aux dires des spécialistes, a fait un bond quantitatif. La qualité n’est encore pas tout à fait une réalité dans les productions discographiques au Burkina Faso. Côté infrastructures, un effort semble être fait par de nombreux promoteurs, surtout privés via la création d’espaces dédiés à la culture et aux arts : la Termitière, Rosa Dei Venti, le Gigot à la ficelle.

En dépit de l’avènement de tous ces espaces, la plus grande salle du Burkina Faso, plus précisément à Ouagadougou, reste "la Maison du peuple". Inaugurée le 18 octobre 1965, "la Maison du peuple" avec ses 2000 places est devenue un cauchemar qui hante la carrière des artistes- musiciens burkinabè même les plus en vogue au Burkina Faso. A l’exception du groupe Yeleen, aucun d’entre eux n’est arrivé au cours d’un concert ou d’un spectacle ces deux dernières années à faire le plein de la Maison du peuple.

Alif Naaba, Sissao et Floby (la révélation de la musique burkinabè), pour ne citer que ces trois, s’en sont rendus compte lors de leurs différents concerts live dans cette salle. Que dire du flop du groupe la Cour suprême concernant le public lors de leur récent spectacle. Pour expliquer cet échec récurrent des musiciens nationaux dans cette salle, certains ont prétexté l’esprit difficile et souvent anti -patriotique du public burkinabè vis-à-vis des nationaux.

Pour continuer à exister artistiquement dans la capitale, certains musiciens ont jeté leur dévolu sur le jardin de la musique "Reemdoogo", qui ne compte que 400 places. Cauchemar pour les musiciens nationaux, la Maison du peuple est devenue en peu de temps et grâce à des promoteurs burkinabè, le symbole de la popularité des artistes étrangers, surtout ivoiriens dans la mouvance du coupé-décalé. Boulevard DJ, Diskonty DJ, Mareshal DJ... ont fait le plein de cette salle. Et même Boulevard DJ s’est permis au cours d’une même soirée, de remplir à deux reprises "la Maison du peuple".

Cette domination, plutôt ce règne des artistes étrangers à la Maison du peuple a été terni quelque peu par le fiasco surprenant de l’artiste-musicien nigérian, 2 face Ibidia. Cette situation suscite une interrogation : à quoi bon exiger la construction de salles de spectacles plus grandes si les artistes-musiciens burkinabè surtout les plus en vogue n’arrivent pas à remplir la seule grande salle du moment ?

Alassane KERE

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 21 juin 2007 à 11:04, par un fan de la music burkinabe En réponse à : > Musique burkinabè : Du bricolage !

    je dit toutsimplement que le puplique burkinabé fair du tor au artiste du pays les burkinabé aime cosommé tout ce qui vien de l’etrangé et sa dans beaucoup de domenne il faut que sa change il es plus facile pour un artiste etrangé de croiser les autorité et pas l’artiste du pays .Beaucoup d’annimateur joue facilement la music etrangere sans qu’on leur demande main quand les manager ou l’artiste leur envoie le cd ils disent il faut le gombo avant de jouer cest grave ,,,,,,,,,,,,un bon journaliste ou annimateur qui aime son boulo dois aller chercher les information ou nouveauté et pas attendre que les artiste vienne forcement ver eux ya des annimateurs dise s’ils ont besoin ils viendront si nom ils ne cour pas derrier un artist burkinabé main c’est les premier courir a aller acheter un ou plusieur cd etrangé pour etre a la mode c’est tres tres tres grave !!!!!!!!!! faut que tout sa genge et puis que les gens arrete de toujour critiquer negativement les artist du faso on dois ce demender ques ce qu’on fait pour eux rien quand ya des grande manifestation on donne entre 75000 a300000fr au nationeux et des cachets de 1000000 a 3000000 au etrangers si un organisateur veux organiser un concert avec un artiste du pays il a 0% de chance davoir un sponsoringue mais un artiste etranger 75% de chance vous avez remarqué qu’il ya des reseux telephone mobil qui ne fait qu’oganiser des concerts avec des artistes etrangeres et jamain avec les artistes du pays pourten ce sont les burkinabé qui les fair vivre et le mpublique aussi cest grave ci on netrouve pas de solution pour les artistes du faso on aura jamain digniter culturele pour ten le faso est remarqué partout par ses grande manifestation ;courage au artisteste et aceux qui fon tour pour que un jour sa marche

    • Le 21 juin 2007 à 15:47 En réponse à : > Musique burkinabè : Du bricolage !

      Le plublic Burkinabé est un public qui aime ce qui est bon et bien fait la preuve en ai qu`on a vu avec Black so Man et Nick Domby(paix a leurs ames) ils etaient soutenu a fond la caisse par les melomanes car ils faisaient un bon boulot.
      En ce qui concernent les journalistes ils sont pour rien dans cette affaire ils ont beau commenté ca va rien apporté car c`est le public qui decide de supporter ou pas.
      Pour moi le probleme se situe au niveau des artistes et leur management.Nos manageurs ne sont meme pas a mesure de creer des sites internet pour leurs artistes.
      ils ne sont meme pas a mesure de metre sur youtube les videos de leurs artistes.
      pour moi sans vous cachez c`est de la racaille ces so call manager.
      Pour etre manager il faut etre en possession de certain moyen.
      Il faut avoir des contactes solide a l`interieur et a l`exterieur pouvoir vayager sans probleme pour negocier
      Avoir un minimum de budjet personnel et patati patata....
      Comment vous le vous que des individus qui n`ont meme pas 100000fcfa par mois
      puissent faire quelque chose de positive pour un artiste.difficille les gars.

      • Le 21 juin 2007 à 22:09 En réponse à : > Musique burkinabè : Du bricolage !

        Oui il va falloir que ces managers ce manage d`abord avant de ce dirent managers.

        • Le 22 juin 2007 à 00:21 En réponse à : > Musique burkinabè : Du bricolage !

          La musique au Burkina, c’est comme le football. La matière première n’est pas au rendez-vous. Ils ne savent tout simplement pas chanter. Pour raison patriotique on doit être obligé d’acheter et écouter des produits qu’on aime pas ? Black so man était aimé de tous parcequ’il était bon. Il savait chanter lui. C’est le seul chanteur qui etait connu et aimé en dehors de nos frontières parcequ’il avait un style à lui et savait chanter. L’auteur de l’article dit que le groupe Yeleen à reussi à remplir la salle et cela montre que quand on a le talent, le public vous le montre. Tous le reste n’est que la dissertaion.

          • Le 23 juin 2007 à 13:39, par Anonyme En réponse à : > Musique burkinabè : Du bricolage !

            Salut !

            Tout a fait d’accord avec l’auteur de l’article. Au burkina ces derniers temps on a connu un envol de la production nationale avec une multitudes d’artistes talentueux. Mais qu’on se le dise il y a en a qui ont du talents par rapport au plus gros lots qui pataugent. Aujourdhui au Bf les production des artistes comme Floby, Yoni ; Yelen ; Alif Naba ; Bil Aka kora ...se delectent tranquilement avec plaisir. mais une chose est d’assurer une bonne oeuvre, une autre est d’assurer sa promotion. alors là, c’est la catastrophe... Au Burkina la plupart des managers sont des debrouillards qui manque de professionalisme. Des managers qui croient que le copinnage avec des amis animateurs de l’audiovisuel peut assurer la promotion de l’artiste. Le management d’un artiste c’est un boulot serieux qui ne rime ni avec l’improvisation ni avec l’a peu près. N’allez pas accusez les sponsors. Sachez que le sponsoring c’est du business : quel interêt auront ils à sponsoriser un spectacle qui va reunir uniquement les amis et le clan familial d’un artiste ? Alors chers managers plus de professionnalisme dans votre boulot. il faut reconnaitre que tout n’est pas noir (il ya quelques uns qui se debrouillent)... Il ya du chemin à parcourir !!! chers managers, Ces observations doivent surtout vous pousser à progresser ; Allez bon courage !!! Il y va du devellopement de la musique burkinabé.

            Un melomane

          • Le 24 juin 2007 à 09:26 En réponse à : > Musique burkinabè : Du bricolage !

            c’est bien de critiquer les autres,dans quel domaine vous avez reussi un exploi pour sauver notre pauvre patrie.

            • Le 4 juillet 2007 à 20:51, par un Burkinabé En réponse à : > Musique burkinabè : Du bricolage !

              Effectivement avec le clientélisme dans le show biz au faso on ne peut rien entrependre, regarder un peu le groupe d’amis organisateur des trophets en 2006, la compétition entre Alif et Smocky.
              Pendant que le public vote pour alif le groupe d’amis decerne le kundé à Smocky, cette insulte au public, ce sont là par exemple des évènements qui contribue à placer la musique du Faso dans les dernières loges. je croit qu’il faut toiletter ce milieu en metant une réglementation vigoureuse en place. Regarder un les émissions de télé sur la musique et faite une bonne analyse, là encore le clientélisme ne manque pas.

              • Le 5 juillet 2007 à 20:39 En réponse à : > Musique burkinabè : Du bricolage !

                je suis du même avis que vous, si on regarde de plus près la programmation musicale faite pendant ces cérémonies, ce sont les artistes étranger qui font la fêtes, c’est eux qui font le show, alors qu’on dit que c’est pour la promotion de la musique burkinabé. Si on veut aider les artiste burkinabé il faut aller au bout.

  • Le 21 juin 2007 à 11:33, par Kemp Mannheim En réponse à : > Musique burkinabè : Du bricolage !

    Moi je pense que cela s explique tres bien , c est vrai nous avons de tres bons artistes ca il faut le reconnaitre la musique du faso a beaucoup evoluer mais combien d entre eux sont vraiment capable de faire danser les ouagalais ils s inspirent presque tous de la music ivoirienne donc c est normal que le ouagalais prefere l originale a la copie . je profite de l occasion pour encourager des vedettes comme Faso Combat , Floby , Yoni qui font de bonnes choses . mais comme vous l aver si bien dit il n ya pas les personnes resources derriere pour assurer et faire evoluer les artistes.

  • Le 21 juin 2007 à 20:58, par Un ancien et peut être futur organisateur de spectacle En réponse à : > Musique burkinabè : Du bricolage !

    La musique au Burkina Faso est une activité très difficilement rentable. La production d’un album coute plus d’1 millions de FCFA d’un clip autour de 500 000 FCFA. le benefice d’une cassette oscille entre 100 et 200 FCFA et la distribution est difficile à controler. Pour les concerts, de même cela coute très chère à organiser et l’affluence n’est pas obligatoirement au RDV. Investir dans la musqiue au Burkina est un pari très risqué. Les seuls artistes qui reussissent un peu à l’exterieur sont les groupes de musique traditionnelles.

    L’etat doit lutter contre la piraterie et des structures serieuses et durables d’aides à la culture doivent exister. Dans de nombreux pays des festivlas de musique, des associations sont financées depuis plus de 20 ans pour aider la culture. La musique burkinabè doit être serieusement aidé pour arriver à se gerer en partie toute seul

    • Le 21 juin 2007 à 22:37 En réponse à : > Musique burkinabè : Du bricolage !

      Oui Cher ancien vous aviez peut etre raison mais laissez moi vous dire que de nos jours la production musicale est devenu facile y compri realisation de clip c`est la distribution qui est peut etre difficile la piraterie n`est pas la cause qui fait que ca ne marche pas car elle a ces avantages et ces inconveniants.
      Avantage de la piraterie elle permet de faire connaitre l`artiste partout dans le monde entier ,car nous n`avions pas de bon distributeurs donc elle renplace carrement la distribution et l`artiste et le producteur recolte l’argent en live concert.je vous donne un exemple qui distribue la music jamaicaine au burkina les pirates,qui distribue la music noire americaine au burkina les pirates kassav les pirates meme lucky dube ou meme Alpha les pirates alors bon pour eux car a cause de la piraterie ils remplissent le stade du 4 aout aller et retour tout simplement leur produit est bon et n`oubliez pas que de nos jours personne n`achete presque plus un cd ou un video clip surtout dans les pays developpé a cause des nouvelles technologies car on peut download tout sans payé un rond.il faut etre sincere la plus part de nos artistes et leur managers sont des bons n`a rien.Ancien je vous adresse tout mes respects et courage dans vos projects car votre generation musicale a eté courcicuité par apport a ceux de nos jours raison pour la quelle le Bf n`a pas de star dans la sicmu.

  • Le 23 juin 2007 à 01:59, par telesphore En réponse à : > Musique burkinabè : Du bricolage !

    juste pour dire que ce n’est pas par manque d’aristes talentueux que la maison du peuple ne fait pas salle comble pour les artistes nationaux. c’est un fait que les artistes sont tout dans la chaine de leur carrière. yeleen à lui tout seul n’aurait pas aussi fait la moitié de cette salle ; fort heureusement ils ont compris et confier leur carrière à tout un staff ou chacun doit jouer sa partition. combien d’artistes savent le role d’un administrateur ? je ne parie rien la dessus. c’est aussi à l’image de notre showbiz qui malgré son stade primaire est plein de crabes aux longues pinces. faites un point et vous vous rendrez compte que plus de 75% de nos musiciens sont des hommes orcherstres c’est à dire à tout faire.
    salut à tous

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