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Premier ministère : Une stratégie de communication directe

Publié le lundi 18 juin 2007 à 08h03min

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Aussitôt son gouvernement formé le 10 juin dernier, le Premier ministre, Tertius Zongo, installé officiellement dans ses fonctions dès le lendemain, a démarré sur des chapeaux de roue ses activités.

Après avoir animé un point de presse avec les journalistes le 12 juin au cours duquel les grandes lignes de son action ont été exposées et les préoccupations de l’heure débattues, le nouveau chef du gouvernement a rencontré le lendemain 13 juin, les chefs religieux dont il a sollicité le soutien spirituel. Le 14 juin, à son carnet de rendez-vous, figuraient les ambassadeurs et les partenaires techniques et financiers en mission dans notre pays. Dans l’après-midi du même jour, il a reçu le bureau consulaire de la Chambre de commerce conduit par son président.

Le 15 juin dans la matinée, ce fut au tour de l’ensemble du monde des affaires, un grand nombre d’opérateurs économiques en l’occurrence, de rencontrer le Premier ministre à la Chambre de commerce de Ouagadougou. Le même jour, en fin d’après-midi, l’honneur est revenu aux directeurs des organes de la presse publique et privée, de rencontrer le chef du gouvernement pour une prise de contact à son cabinet. Au pas de charge, les audiences se sont succédé jusque-là à la satisfaction des interlocuteurs.

Cette stratégie de concertation tous azimuts qui, sans doute, s’étendra à l’ensemble des composantes de la Nation, société civile et politique y compris, est de bon augure. En entamant cette forme de communication directe, le nouveau chef du gouvernement, absent depuis assez longtemps du pays, sait qu’il a besoin d’échanger pour mieux comprendre ses interlocuteurs et pour mieux saisir l’ampleur des défis à relever. Si au cours des échanges, chaque catégorie de personnes rencontrées a eu l’occasion de mettre sur le tapis ses préoccupations du moment, tous ont salué l’initiative et apprécié le climat de ces audiences.

En rencontrant dès les premiers jours de sa prise de fonction les journalistes pour un point de presse, puis les directeurs des organes de presse pour une prise de contact, le chef du gouvernement a pris conscience qu’il doit faire du quatrième pouvoir son allié. Autant l’information peut jouer un rôle catalyseur dans le processus de développement, autant elle peut conditionner négativement l’opinion nationale et internationale et l’orienter vers un sens défavorable à la politique du moment.

Après avoir félicité la presse nationale pour son dynamisme et sa liberté de ton qui, à certains égards, lui a facilité sa tâche d’ambassadeur, le Premier ministre Tertius Zongo s’est cependant inquiété de son degré de patriotisme à certains moments.

Pour lui, au-delà des contradictions et des oppositions de personnes et de visions divergeantes à l’interne, la défense de l’image de marque du Burkina à l’extérieur doit être l’affaire de tous, comme nombre de pays savent le faire. Si le journalisme est une fonction essentiellement critique en ce qu’il permet de dénoncer les travers de la société et de mettre tous les acteurs devant leurs responsabilités, le parti pris systématique, le subjectivisme et le sectarisme sont, il faut le reconnaître en effet, des dérives dans la profession.

Ouvert à toutes les suggestions, le chef du gouvernement, qui a écouté avec un état d’esprit disposé, les doléances de la presse, a souhaité que des propositions concrètes lui soient formulées et qu’un cadre de concertation permanent puisse s’établir afin de permettre un dialogue continu entre lui, le ministre chargé de la Communication et le monde de la presse.

Toute communication efficace interpersonnelle implique, dit-on, une écoute attentive. Le nouveau chef du gouvernement a entrepris d’échanger et surtout d’écouter. Le bon ton est donné. Les engagements pris. Les attentes sont grandes et pressantes. Tiendra-t-il seulement le rythme jusqu’au bout et toute son équipe avec lui ? Les trois ans qui nous séparent de la prochaine élection présidentielle sont décisives et précieuses, car au bilan, le chef de l’Etat doit pouvoir présenter les résultats de ses promesses électorales. Le nouveau souffle, incarné par Tertius Zongo qui semble avoir de l’énergie à revendre, fait déjà son effet.

En plaçant son mandat sous le signe de la rigueur, de l’audace et de la créativité, il a saisi au bon endroit, les impératifs du moment qui vont incontestablement redonner un souffle nouveau à l’action gouvernementale. La mise en œuvre de ces trois concepts devront en effet contribuer à traquer la mal gouvernance, libérer les énergies créatrices et productrices pour inventer un meilleur avenir digne de notre Nation.

Animé d’une foi à déplacer les montagnes et d’un sens élevé de sa mission reçue du chef de l’Etat, Tertius Zongo, au gouvernail de la barque gouvernementale, a décidé de communiquer son enthousiasme et son énergie à l’ensemble du corps social, embarqué avec lui vers des rivages plus prospères.
Avec la session inaugurale du parlement le 4 juin dernier et la rentrée gouvernementale le 11 juin, l’édifice institutionnel destiné à soutenir le processus démocratique burkinabè en marche depuis 1991 est définitivement ancrée.

L’élection présidentielle du 13 novembre 2005, suivie des élections municipales du 23 avril 2006 et des élections législatives du 6 mai 2007, ont été les étapes de renouvellement les plus récentes, depuis le retour de notre pays à une vie constitutionnelle normale le 2 juin 1991. Le renforcement de la stabilité institutionnelle non seulement traduit la vitalité de notre processus démocratique qui doit encore cependant se débarrasser de certaines tares, mais encore, il devrait pouvoir engager les Burkinabè au travail.

Convenons en effet avec le père de l’économie, l’Anglais Adam Smith, pour dire qu’”une nation n’est pas prospère par les ressources naturelles de son territoire, mais par le travail intelligent de ses habitants”. Le travail est véritablement à la base du progrès et de la grandeur des peuples. Autorités publiques, société économique et civile, simples citoyens, tous sont interpellés à ce sujet, chacun à son niveau, individuellement et collectivement.

Par Jean-Paul KONSEIBO

Sidwaya

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