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Blaise et Tertius ont fait baver les matrones en Sciences po.

Publié le samedi 16 juin 2007 à 09h49min

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Ouf ! C’est ce qu’on appelle un accouchement à la suite d’un long travail. Il a fallu de peu que tous les impatients recommandent une césarienne. On ne savait d’ailleurs pas qui de Blaise ou de Tertius devait accoucher.

Tout le monde a cependant remarqué que pendant que Tertius était là à serrer les dents sans broncher, Blaise, lui, se baladait entre réunion à Syrte chez son ami Bédouin, forum de Microsoft mis en ligne par le Malien de la NASA et le djandjoba d’investiture de son frère désormais dans le civil.

Entretemps, il a fallu dérouler le tapis rouge pour HKB. Jamais formation d’un gouvernement n’aura autant passionné les Burkinabè des villes et des campagnes, comme si tout le monde était ministrable. Curieusement, personne ne s’est soucié entretemps de savoir si l’ancien et le nouveau PM avaient passé service, où, quand, voire comment.

Plus que les reconductions qui étaient sans doute la préoccupation des serviteurs de l’État, l’opinion publique, elle, dans sa majorité, a espéré un changement radical, comme si cela pouvait se faire. Une envie sans doute aiguisée par la nomination surprise du nouveau PM que Blaise est allé repêcher jusqu’à Washington.

Le docteur Honoré a ainsi déjoué, comme à son habitude, les pronostics des médias même les plus avisés et brisé du même coup les ambitions de tous ceux qui, par intérêt bien calculé, s’étaient investis corps, âme et biens dans la dernière campagne législative, dans le secret espoir que leurs performances pour assurer une majorité confortable pour la mise en œuvre du programme présidentiel seraient récompensées au centuple de leurs hauts faits de guerre politique. Il faudra désormais admettre qu’avec Blaiso, n’est pas Premier ministre celui qui se met en première ligne des compétitions électorales.

Youssouf Ouédraogo, Roch Marc Christian Kaboré, Kadré Désiré Ouédraogo et Paramanga Ernest Yonli ont ainsi été tirés du chapeau par prestidigitation après des victoires électorales dont ils n’étaient pas des acteurs de tout premier plan. Après, bien sûr, chacun a voulu lui exprimer sa gratitude en allant au charbon politique à la première occase avec plus ou moins de bonheur. Tertius Zongo n’y échappera pas.

Les doumdoum à Doudou sonnent déjà le rassemblement autour du fils prodigue et Blaise y a déjà toutes les bénédictions : les mêmes qui montèrent au ciel à Tikaré, à Zorgho, à Kaya et à Tansarga, comme ce fut le cas pour d’autres raisons à Bagassi et à Kankalaba. L’identification des hommes politiques à leurs patelins d’origine a la vie dure au Faso. Même la presse y met du sien et l’on parle et l’on reparle des équilibres des régions qui seraient, semble-t-il, le casse-tête dans la formation de l’équipe de l’exécutif.

Et pourtant, sur les pièces d’identité, la mention d’ethnie a disparu depuis le temps hardi de la RDP. Le jour où le pays des Hommes intègres sortira de cette spirale, il se portera sans doute mieux parce que géré par des Burkinabè compétents et simplement des patriotes qui entendent rendre à ce pays ce qu’il leur a donné.

Journal du jeudi

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