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Blaise Compaoré à Yamoussoukro :« La Côte d’Ivoire et le Burkina ne peuvent pas se séparer ».

Publié le jeudi 14 juin 2007 à 07h20min

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Bédié, Soro, Compaoré, Gbagbo et ADO

A l’issue de la réunion du Cadre permanent de concertation, le Président Blaise Compaoré, entouré des quatre autres membres de la structure, a donné une brève conférence de presse.

M. Blaise Compaoré : Je voudrais, avant de commencer, exprimer ma reconnaissance au frère, le Président Gbagbo et aux membres du Cadre permanent de concertation, à la nation ivoirienne pour m’avoir donné l’occasion d’apporter ma contribution au processus de paix qui est en cours actuellement.

J’ai déjà eu l’occasion de dire au Président Gbagbo toute mon admiration pour son courage et sa détermination à faire aboutir ce processus. J’ai déjà aussi salué le Premier ministre Soro qui a montré un grand esprit d’ouverture et aussi une disponibilité pour l’aboutissement heureux de ce processus. Le Président Bédié et le Premier ministre Alassane Ouattara ont été très spontanés dans leur disponibilité aussi. Et je tiens aujourd’hui solennellement à les remercier.

J’ai été très heureux de constater, au cours de nos entretiens, qu’effectivement il nous fallait, et nous l’avons fait, féliciter le gouvernement qui s’est organisé magnifiquement pour faire bouger les choses efficacement, au regard de nos attentes qui sont nombreuses et légitimes. Nous avons, comme vous, noté qu’il n’y a pas que des avancées, qui sont plus importantes.

Il y a aussi des retards tout simplement parce que le gouvernement, bien que nommé le 7 avril, devait s’organiser à la fois pour s’installer, pour définir ses attributions et parfois même pour prendre le pouls des réalités avant d’être opérationnel sur le terrain. Cela nous donne à peu près un mois et demi à deux mois de retard. Mais nous avons donné des instructions au gouvernement et aux partis.

Nous avons invité les uns et les autres à agir avec une plus grande célérité par rapport aux actions à venir afin que nous puissions rattraper ce temps perdu. Je ne doute pas que les dispositions qui vont être prises, les propositions que nous avons faites aujourd’hui vont aider l’action gouvernementale afin qu’elle puisse servir, dans les délais, nos attentes.

Question : Peut-on avoir une date, sinon une fourchette de temps dans laquelle on peut situer les élections qui seront l’aboutissement de ce processus de paix ?

M. Blaise Compaoré : Tout le monde a besoin d’élection en Côte d’Ivoire, surtout les élections présidentielles. A la fois pour rassurer la population ivoirienne, la sous-région mais aussi les partenaires au développement qui attendent de venir au secours de ce pays et participer à son redressement économique.Un chronogramme a été arrêté. C’est ce chronogramme, que nous sommes en train de suivre aujourd’hui, qui nous donnait des délais jusqu’au mois de décembre 2007.

Comme je l’ai dit, nous avons un mois et demi à deux mois de retard constaté dans nos activités. Il n’y a pas de doute qu’avec les efforts des uns et des autres, nous allons essayer de combler cela. Il nous paraît probable qu’au plus tard dans les toutes premières semaines de 2008 ces élections se tiennent. Je pense qu’on peut mettre une limite pour ce premier trimestre 2008 mais nous allons faire tous les efforts pour qu’au mois de décembre 2007, selon le chronogramme de base, nous ayons mobilisé toutes nos énergies pour apurer le maximum des tâches.

Question : Votre venue en Côte d’Ivoire est en elle-même un évènement. Est-ce que cela scelle définitivement la réconciliation entre vos deux pays qui ont traversé des moments assez difficiles ces derniers temps ?

M. Blaise Compaoré : Dans l’histoire, tous les peuples du monde, les Etats avec leurs voisins ont eu des relations pas toujours faciles. Des moments d’incompréhension, des difficultés. Je pense que la Côte d’Ivoire et le Burkina ne peuvent pas se séparer. Même au plus fort de ces incompréhensions, je dois dire que nous continuions de maintenir des contacts, nous avons toujours échangé sur les voies et moyens de sortir de cette crise.

C’est vous dire que ce que nous sommes en train de faire aujourd’hui, qui nous donne un environnement apaisé, nous amène à penser que nous ne sommes pas très loin de cet objectif. Nous avons compris que l’intérêt de nos deux pays, c’est d’agir ensemble, de conjuguer nos efforts pour sortir de cette crise qui, je l’ai dit, nous a tous affectés.

Question : La question des Directeurs généraux intérimaires de la Radio-Télévision ivoirienne et de Fraternité Matin (quotidien public) a-t-elle été réglée ou est-ce qu’ils vont rester à leur poste et travailler à ouvrir ces médias à l’opposition ?

M. Blaise Compaoré : Effectivement, comme la question des médias d’Etat semblait être une préoccupation pour l’ensemble des forces politiques, cette question a été abordée. Mais nous avons essayé d’indiquer qu’il fallait que le Conseil national de la communication audiovisuelle fasse davantage d’efforts pour communiquer avec les partis politiques. Afin que les temps d’antenne soient mieux connus et mieux appréciés. Toutefois, nous avons aussi insisté sur la nécessité d’aller vers la mise en place des conseils d’administration afin que ces médias connaissent une vie qui soit régulière du point de vue des textes règlementaires en vigueur. Sur cette question, des dispositions seront prises pour améliorer à la fois la connaissance de ce qui se fait par les acteurs politiques et améliorer aussi les aspects institutionnels pour réconcilier ces structures avec la normalité.

Question : Les réserves à l’encontre du CPC, notamment par le Président Bédié, ont-elles été aplanies ? Comprend-on mieux aujourd’hui le rôle du CPC ?

M. Blaise Compaoré : Moi-même, j’avais émis des réserves parce que je ne l’avais pas vu fonctionner. Tant qu’on ne s’était pas rencontrés, on avait des appréhensions, l’intérêt que cela pourrait apporter au processus. Mais après cette réunion, je suis convaincu, le Président Bédié avec moi, que c’est une structure, une instance qui est une autorité morale et de veille, qui peut, comme l’indique l’accord de Ouaga, apporter un plus à la cohésion nationale.

C’est d’ailleurs pourquoi nous avons fait des propositions au Premier ministre pour qu’il nous dégage un cadre règlementaire pour fixer les modalités de travail du CPC, notamment la périodicité des réunions, le fonctionnement, les prises de décision. Et puis, il y a l’expérience de ceux qui animent ce cadre, au regard de leur parcours politique, de leur engagement pour la Côte d’Ivoire, mais surtout pour leur ambition future pour ce pays. Je crois que c’est une institution qui a sa place et qui peut contribuer à appuyer le processus en cours.

www.presidence.bf


Communiqué final de la première réunion du Cadre permanent de concertation

Conformément au point 7.1 du chapitre 7 de l’Accord politique de Ouagadougou portant création d’un Cadre Permanent de Concertation (CPC), les membres dudit organe se sont réunis à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire, le 12 juin 2007, sous la présidence de Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Burkina Faso, président en exercice de la CEDEAO, en sa qualité de Facilitateur.

Etaient présents :
- Son Excellence Monsieur Laurent GBAGBO, Président de la République de Côte d’Ivoire ;
- M. Guillaume Kigbafori SORO, Secrétaire général des Forces Nouvelles, Premier Ministre de la République de Côte d’Ivoire ;
- M. Alassane Dramane OUATTARA, Président du RDR ;
- M. Henri Konan BEDIE, Président du PDCI.

Les participants ont réitéré leur engagement à l’égard de l’Accord politique de Ouagadougou et réaffirmé leur disponibilité à n’épargner aucun effort pour mettre en oeuvre ledit accord.

Les membres du CPC ont chargé le Premier Ministre d’élaborer un projet portant sur le fonctionnement du CPC ainsi que la périodicité de ses assises.

I- Identification

En ce qui concerne le processus d’identification, la réunion a demandé au Premier Ministre d’engager le processus des Audiences foraines pour que celles-ci démarrent au mois de juin 2007. La réunion a demandé au Premier Ministre d’engager rapidement l’identification générale des populations en confirmant l’opérateur technique choisi.

II- Milices

La réunion a exhorté le Premier Ministre à poursuivre et achever rapidement le démantèlement des milices.

III- Médias

La réunion a demandé une plus grande ouverture des médias d’Etat.

IV- Elections

Les membres du CPC ont chargé le facilitateur de saisir l’ONU aux fins de maintenir en l’état le poste de Haut Représentant pour les Elections.

V- DDR
Les membres du CPC ont demandé au Facilitateur de recevoir diligemment les deux délégations signataires de l’Accord Politique de Ouagadougou pour trouver une solution aux questions des grades, des quotas pour la nouvelle armée et du Service civique.
La Prochaine réunion du CPC aura lieu au mois d’août 2007.

Fait à Yamoussoukro, le 12 juin 2007

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