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Gentilés : Des noms pour les habitants des provinces du Burkina

Publié le jeudi 6 mai 2004 à 11h27min

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Les habitants des différentes localités du Burkina ont désormais des appellations. Ces appellations qui consacrent le terme "Gentilés’’ ont été rendues publiques, vendredi 30 avril 2004 à Ouagadougou, au cours d’un point de presse conjoint animé par le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Mahamoudou Ouédraogo et son collègue de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Moumouni Fabré.

Si vous êtes un ressortissant de la province, du chef-lieu de province, ou de n’importe quel département du Burkina, on vous appellera désormais par exemple : Comoéen’’ si vous êtes de la province de la Comoé, "Banforalais’’ si vous venez de Banfora, ou Gbafolais, Gbafo qui est le nom autochtone de Banfora.

Ainsi, un ressortissant du Boulkiemdé s’appellera Boulkiemdéen, celui du Kourwéogo, un Kourwéogais, celui du Boulgou, un Boulgouvien, celui de Kampti un Kamptilais ou Katéfilais, de Diédougou, un Diédougoulais, ou Djiboulais etc... Ce document dont les géniteurs sontle ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme, et celui de l’Administration territoriale et de la Décentralisation est aussi le fruit d’un travail de recherche mené depuis plusieurs années sous la conduite du professeur Dafrassi Sanou, linguiste à l’Université de Ouagadougou.

Selon le ministre Mahamoudou Ouédraogo, M. Dafrassi, avec qui les techniciens des deux départements ministériels ont travaillé, il a été mis en place une équipe qui a sillonné environ 400 chefs-lieux de département du Burkina Faso pour pouvoir aboutir à la finalisation du document. "Avec le ministre Moumouni Fabré, nous avons défendu ensemble le dossier consacré à ce document, qui a abouti à la prise d’un décret de Son Excellence M. le président du Faso en conseil des ministres, qui montre comment la commission a travaillé’’, a-t-il souligné.

Et le ministre Mahamoudou de poursuivre : "Quand M. Dafrassi a terminé son boulot, nous nous sommes dit qu’il n’est pas le seul intellectuel dans sa spécialité au Burkina Faso, et que le document a un caractère transversal. Il y a des sociologues, des littéraires, des anthropologues qui s’intéressent à la question. C’est pourquoi nous avons organisé un séminaire de validation qui a regroupé les compétences des deux ministères, ainsi que des grands intellectuels qu’ils soient du campus, du CNRS ou de la société civile pour valider le document’’, a-t-il conclu.

L’intérêt pour les bénéficiaires de ces gentilés

La prise du décret qui officialise désormais les gentilés va permettre à l’administration d’avoir une appellation commune.

Pour le ministre Moumouni Fabré de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, "l’ensemble des administrateurs, tous les chefs de circonscriptions administratives, les hauts-commissaires, les préfets des départements seront instruits pour que désormais, ces gentilés soient des termes consacrés par l’administration pour être utilisés dans tous les documents officiels, dans les discours’’, etc., a-t-il dit. "Nous allons au fil du temps vulgariser ces gentilés, qui vont permettre à chacun de nous de se retrouver en temps que Burkinabè, et du même coup nous renvoient à nos sources, ils participent à la valorisation de la culture burkinabè’’, a-t-il conclu. Les journalistes se sont intéressés aux questions liées à la forme, à l’orthographe, au caractère esthétique et linguistique de ces gentilés.

Le professeur Dafrassi, spécialiste dans le cadre de ce document, a signifié que le travail sur les gentilés, les a conduit à procéder à des ajustements ou à des compromis entre langues nationales et langue française. "Nous avons cherché à savoir s’il existait des noms différents pour les autochtones, et à partir de là, nous nous sommes dit qu’il faut forcément passer par l’un des deux noms, soit le nom administratif, où le nom autochtone pour former les gentilés’’.

En s’appuyant sur un exemple de gentilé comme Banfora, M. Dafrassi a cependant relevé que le terme Banforalais existait déjà, et était utilisé par les fonctionnaires. Si bien que ce terme a été adopté par l’atelier de validation. Il a aussi fait remarquer qu’à côté de ce terme, existait un nom autochtone qui est "Gbafo’’ et ceux de Gbafo se désignent sous le gentilé de Gbafôfô.

Mais le terme retenu par l’atelier a été Banforalais ou Gbafolais. L’utilisation de ces gentilés désormais officiels dans tous les documents administratifs, dans les discours, et pour tous les locuteurs, participent à la promotion de la culture burkinabè.

Privat OUEDRAOGO
Sidwaya


Les gentillés des provinces
ProvinceChef-lieugentillé
Balé Boromo Baléen
Bam Kongoussi Bamois
Banwa Solenzo Banwalais
Bazèga Kombissiri Bazègalais
Bougouriba Diébougou Bougouribalais
Boulgou Tenkodogo Bougouvien
Boulkiemdé Koudougou Boulkiemdéen
Comoé Banfora Comoéen
Ganzourgou Zorgho Ganzourgois
Gangna Bogandé Gangnalais
Gourma Fada N’Gourma Gourmais
Houet Bobo-Dioulasso Houétien
Ioba Dano Iobalais
Kadiogo Ouagadougou Kadiogolais
Kénédougou Orodara Kénédougoulais
Komondjari Gayéri Komondjaréen
Kompienga Pama Kompiengalais
Kossi Nouna Kossien
Koulpelgo Ouargaye Koulpelgois
Kourittenga Koupéla Kourittengalais
Kourweogo Boussé Kourweogois
Léraba Sindou Lérabéen
Loroum Titao Loroumois
Mouhoun Dédougou Mouhounois
Nahouri Nahourien
Namentenga Boulsa Namentengalais
Nayala Toma Nayalais
Nombiel Batié Nombiellais
Oubritenga Ziniaré Oubritengalais
Oudalan Gorom-Gorom Oudalanais
Passoré Yako Passoréen
Poni Gaoua Ponidois
Sanguié Réo Sanguiéen
Sanmentenga Kaya Sanmatengalais
Séno Dori Sénolais
Sissili Léo Sissilien
Soum Djibo Soumois
Sourou Tougan Sourovien
Tapoa Diapaga Tapolais
Tuy Houndé Tuynois
Yagha Sebba Yaghalais
Yatenga Ouahigouya Yatengalais
Ziro Sapouy Zirolais
Zondoma Gourcy Zondomalais
Zoundweogo Manga Zoundwéogois
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Vos commentaires

  • Le 17 décembre 2010 à 10:02, par Hamane En réponse à : Gentilés : Des noms pour les habitants des provinces du Burkina

    Honte à nous avec ces gentilés. Ces professeurs doivent rembourser notre argent.Leurs trouvailles m’a beaucoup déçu, il ont simplement pris les noms de chaque provinces et en fonction de la terminaison, ils ont ajouté nais, iens, etc. comme si les noms de ces provinces étaient du français. Honte à nous ce complexe vis-à-vis du français ou du blanc. Dans leur logique, les habitant du houet sont des houtiens or il aura dit être des Houetka (singulier) et houetkaw (pluriel). Ceux du kadiogo sont des kadiogolais or ils auraient dû être des kadiogoramba, etc. Avec la logique de ces professeurs qui ont pris des millions du contribuable burkinabè, je pense qu’un ordinateur pouvait faire ce travail à moins de 10000 f CFA. Il suffisait de demander à l’ordinateur de rechercher les noms des provinces se terminant par X et d’ais « ais » et le jeu était joué. Ces professeurs ne se sont pas inspirer des langues locales pour constituer ces gentilés de la honte. Dans ma logique qui est celle de révolutionnaire, il fallait savoir comment on dit « les habitants de … » dans la langue majoritaire d’une province ou dans la langue dont est issue le nom de la province pour ajouter ce suffixe là. Ainsi j’allais dire que ces professeurs ont libéré leurs génies créateurs. Telle qu’ils l’ont fait, ils doivent nous rembourser notre argent.

  • Le 19 juin 2011 à 20:30 En réponse à : Gentilés : Des noms pour les habitants des provinces du Burkina

    A propos de ces gentilés dont on ne connaît pas toujours la genèse, la prudence voudrait qu’on cherche à en comprendre le bien-fondé. Les noms d’habitants des localités sont effectivement proposés en français. C’est délibérément fait pour éviter des emplois disparates. Comment appellerait-on les habitants de Bouroum-Bouroum en parlant français ? Nous disons bien en français. Il faut se dire que chaque langue a une manière de former les gentilés et qu’il ne viendrait par exemple à l’esprit de personne de demander à un moaga de dire bobokaw en mooré pour désigner les habitants de Bobo-Dioulasso. Il dirait plutôt boboramba, non ? Pourrait-on aussi imposer à un senoufo de dire wagaduguramba pour désigner les habitants de Waogdgo en sénoufo ? Quand on veut forger des gentilés dans une langue donnée on se conforme au mode de formation des gentilés dans cette langue. C’est ce qui a été fait pour ces gentilés du Burkina en français. Il s’agit de gentilés en français et non de gentilés en langues nationales. Si on veut les gentilés en langues nationales, ceux-ci figurent bien dans le document intégral portant sur les gentilés. Dans ce document intégral figurent non seulement l’étiologie "histoire racontant pourquoi le nom a été donné à la localité" mais aussi le gentilé au singulier et au pluriel dans le parler de la localité.

    • Le 4 août 2017 à 08:01, par Hamane En réponse à : Gentilés : Des noms pour les habitants des provinces du Burkina

      N’ayons pas peur d’inventer, de libérer nos génies créateur. Si ces professeur qui ont bouffé notre argent cadeau devaient nous dire comment doit-on appelé l’habitant ou les habitants du Burkina Faso, que diront-ils ? Burkinais. un intellectuel, c’est quelqu’un qui fait mieux qu’un ordinateur car l’ordinateur fait partie de ses inventions. Ceux qui ont fait ce travail ne sont pas des intellectuels mais des lettrés.

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