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IIe gouvernement du quinquennat :Beaucoup de suspense, peu de surprises

Publié le mardi 12 juin 2007 à 08h52min

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La composition du gouvernement du nouveau Premier ministre Tertius Zongo, qui tenait tout le monde en haleine, est officiellement connue depuis la soirée du 10 juin 2007. Chacun est maintenant situé sur les ministres qui restent, ceux qui s’en vont et surtout les nouvelles têtes propulsées à la direction des différents départements ministériels.

Au total, c’est une équipe de 34 membres que l’enfant du village de Doudou a concoctée. Au premier coup d’oeil, la nouvelle équipe gouvernementale a au moins 3 ressemblances avec la précédente.

D’abord, au niveau du nombre. L’équipe entrante et celle sortante se caractérisent par le même nombre de portefeuilles à savoir 34. A propos toujours du nombre, on constate que celui des femmes n’a pas varié d’un gouvernement à un autre. Il est toujours de 5. La dernière ressemblance entre l’équipe mise en place par l’ancien Premier ministre, Ernest Paramanga Yonli, et celle concoctée par son successeur est la dénomination de beaucoup de ministères. Sur les 34 ministères, 29 gardent leur nom tel que donné sous le gouvernement de Ernest Paramanga Yonli. On remarque aussi que le nouveau Premier ministre n’a pas opéré un changement total. Il a opté pour une certaine continuité en gardant 20 membres de l’ancien gouvernement.

Dans le lot, on retrouve ceux que l’on peut considérer comme des caciques, des indéboulonnables. C’est le cas par exemple de Salif Diallo qui reste toujours le patron de l’Agriculture burkinabè, de Alain Yoda qui conserve le portefeuille de la Santé avec le titre de ministre d’Etat comme bonus ou encore de Djibril Bassolet qui troque la Sécurité contre les Affaires étrangères.

A ranger toujours dans ce que l’on peut considérer comme de l’immobilisme, le maintien de l’ADF-RDA au gouvernement à travers toujours 2 porte-feuilles dont l’un, les transports, est une fois de plus entre les mains du président de ce parti, Me Gilbert Noël Ouédraogo. Nul doute qu’il s’agit là d’une récompense pour le soutien du parti de l’éléphant au programme quinquennal du chef de l’Etat. Ce parti a eu de la chance contrairement aux partis de la mouvance présidentielle mis cette fois-ci sur la touche.

En somme, il y a peu de visages nouveaux (14) et ceux qui s’attendaient à un chamboulement sont restés sur leur faim. C’est un gouvernement qui était beaucoup attendu dans sa composition mais qui, à l’arrivée, a peu surpris. Que s’est-il passé pour que la surprise ne soit pas à la hauteur du suspense ? Y a-t-il eu des difficultés pour faire partir de grosses têtes ? Difficile d’y répondre avec certitude à la place du chef de l’Etat, du Premier ministre et/ou de tous ceux qui sont dans les secrets des dieux. Toutefois, ceux qui n’ont pas été reconduits n’ont pas démérité. Loin de là. C’est juste l’heure du changement, de l’alternance qui a sonné et ils peuvent bien servir à d’autres postes.

Et ce n’est pas ce qui manque. Par exemple, il y a 3 places d’ambassadeurs qui sont vacantes avec l’entrée de leur titulaire au gouvernement (Washington D. C, Paris, Copenhague). Idem pour le poste de directeur général du Trésor et de la compatibilité publique. Le chômage est loin d’être à l’ordre du jour des ministres s’étant fait élire députés et qui pourront donc s’atteler, désormais au niveau de l’hémicycle, à voter des lois, consentir l’impôt et contrôler l’action de l’Exécutif.

La composition du gouvernement étant maintenant connue, il reste à ses membres d’aller aux charbons en ayant à l’esprit qu’ils sont d’abord et avant tout à leurs postes pour servir le peuple. Lequel peuple place beaucoup d’espoirs en eux et les attend, comme des maçons au pied du mur pour la résolution, l’amélioration de leur quotidien. Dans cette optique, les Burkinabè attendent par exemple de Tertius Zongo et de son gouvernement un partage équitable des fruits de la croissance, une lutte franche contre la corruption, une plus grande sécurité.

C’est aussi de leur droit d’attendre une plus grande application de la bonne gouvernance. La lutte contre l’impunité, davantage d’indépendance pour la Justice sont aussi d’autres terrains sur lesquels le nouveau gouvernement est attendu. Les exemples sont légion et traduisent à quel point le peuple veut vraiment sentir le progrès continu pour une société d’espérance promis par le chef de l’Etat à travers son programme quinquennal.

Le nouveau gouvernement, quoique ressemblant sur certains points au précédent (ce qui fait dire à certaines personnes qu’il est de transition), ne doit donc pas avoir seulement succédé à une autre équipe. Il doit faire mieux pour réussir le quinquennat du chef de l’Etat comme nous l’avons relevé dans notre édition d’hier 11 juin. Au boulot donc, chers dames et messieurs !

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 13 juin 2007 à 02:38, par bolassane En réponse à : > IIe gouvernement du quinquennat :Beaucoup de suspense, peu de surprises

    bonne analyse. je voulais tout juste ajouter ceci. la tendance est a croire que tous les gouvernements du regime Compaore disposeront forcement de la meme architecture et presenteront par la meme occasion les meme pathologies.

    On est repartis avec toujours la meme facon de faire qui consiste a reconduire toutes ou essentiellement les memes tetes, a les permuter, a embarquer ou debarquer d’autres circonstanciellement selon je ne sais aucune logique de changement et de renouvellement.

    Blaise a t-il oublie les foundations indispensables a chaque peuple pour son developpement veritable ? il yaura jamais de progres solidaire si on omet de promouvoir la competivite et surtout l’initiative. Et, cela passe forcement par la rupture, le renouvellement . Pour le moment on est loin de cette logique car, me semble-t-l, pour le regime, il sagit avant tout de strategies, de combinaisaons subtiles et aussi de jeu de maintien de pouvoir. that’s it.

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