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Gouvernement Tertius : Emu comme un nouveau ministre

Publié le mardi 12 juin 2007 à 08h50min

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Guéda Jacques Ouédraogo, Ministre Chargé de Mission auprès du Président du Faso, Chargé de l’Analyse et de la Prospective

La nouvelle est finalement tombée dans la soirée du dimanche 10 juin 2007, à travers le décret no 2007-381 portant composition du gouvernement du Burkina Faso.

Maintenant que le suspense est levé, les burkinabè commencent à mettre un visage sur le nom de chaque nouveau venu de l’équipe Tertius Zongo, surtout avec ce premier Conseil des ministres qui a eu lieu hier matin, 11 juin 2007, à la présidence du Faso.

Dès 9 heures, dans la cour de l’auguste bâtisse sise au quartier Koulouba, c’était un ballet ininterrompu de véhicules de tous les modèles et de tous les types D’immatriculations reconnues au pays des hommes intègres.

Le jeune ministre de l’habitat et de l’urbanisme, Vincent T. Dabilgou, lui, est par exemple arrivé avec une voiture qui porte une plaque d’immatriculation de couleur verte. En fait, il était à bord de son véhicule de service du PNUD où il gérait au compte du Burkina un projet sur le renforcement des capacités des communes urbaines. Explication de l’intéressé : « Je viens de ce pas de mon bureau ».

Mamadou Sanou, Ministre du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat

Naturellement, pour une telle rentrée, les nouveaux élèves recrutés ont tenu à venir très tôt et bien avant le maître des lieux. Qui est fou ? Il ne faut tout de même pas donner une image de canard boiteux dans un concours où il y a toujours beaucoup d’appelés mais peu d’élus.

Et pour faire meilleure mine, la tenue des grands jours était comme de rigueur. A propos de ponctualité, le constat était que certains anciens ministres, confirmés à leurs postes sont arrivés après leur chef, le Premier ministre, Tertius Zongo, violant par ce fait l’ordre de préséance protocolaire.

Remarque d’une personne visiblement agacée et très bien introduite dans les arcanes du pouvoir : « Nous leur avons toujours fait la remarque mais pour certains il n’y a rien à faire ». Comme quoi il y a des retardataires partout. Il faut reconnaître que l’équipe du protocole d’Etat, qui accueillait anciens et nouveaux ministres sur le perron de la Présidence, a grandement facilité la tâche des journalistes.

Issaka Maïga, Ministre délégué Chargé de l’Agriculture

Aussitôt extirpé de son véhicule, le ministre flambant neuf (surtout) est conduit devant une place avec en arrière plan un arbuste décoratif pour la séance de photo et aussi pour répondre à quelques questions des professionnels de la plume et du micro. Avec ce dispositif, pas d’échappatoire possible ! Même les « après...après...après » répétés à tue-tête par Guéda Jacques Ouédraogo, ministre chargé de Mission auprès de la présidence du Faso et de la Prospective économique, ne lui ont été d’aucun secours.

Avec cette complicité tacite des hommes de Léon Yougbaré, le directeur du protocole d’Etat, même le bleu le moins bavard qui débarquait est si bien acculé qu’il est obligé de lâcher une phrase, même si les propos soutirés sont parfois d’une banalité affligeante, à l’instar de cette formule qui revient comme un refrain : « Je remercie les autorités du pays pour la confiance placée en moi ».

Mais en cette matinée de lundi, il n’y en avait pas seulement pour les nouveaux. L’on peut noter également l’arrivée remarquée de vieux renards de l’exécutif, comme Alain Yoda, Salif Diallo, Kader Cissé, Djibril Bassolet, Jean Baptiste Compaoré, Seydou Bouda, etc.

Le premier, bombardé ministre d’Etat, est gonflé à bloc pour lutter contre le Sida, le palu et autres maux difficiles à éradiquer. Quant à Jean Pierre Palm qui reste à son poste des Sports, il s’est, à sa descente de voiture, d’abord exprimé sur l’improbable qualification des Etalons à la CAN 2008 en utilisant à notre avis la méthode Coué : « J’ai espoir...j’ai espoir. Mais si on ne se qualifie pas chacun devra prendre ses responsabilités ».

Avec le tempérament de feu qu’on lui connaît, il a violemment réagi à l’évocation du bien fondé ou non de la décision de révoquer l’ancien entraîneur du onze national : « Ecoutez ! Ce n’est pas Saboteur qui a fabriqué le football au Burkina. Il a fait plein de bêtises et ce que l’on vit aujourd’hui est arrivé à de lui ».

Djibril Bassolet, naguère ministre de la Sécurité est aujourd’hui chef de la Diplomatie du pays des hommes intègres. Mais que l’on ne compte surtout pas sur lui pour savoir s’il s’agit d’une promotion ou pas. « C’est à vous de voir et de faire l’analyse », a-t-il lâché avec son sourire énigmatique habituel.

Après l’accueil par le protocole avec la formule de « Monsieur le ministre » qui a fait certainement plaisir à plus d’un, les nouveaux membres de l’exécutif ont été introduits dans la salle du conseil des ministres où ils ont été rejoints par leurs aînés. Puis a débuté une séance de travail avec le président du Faso et le Premier ministre. Elle a été momentanément interrompue pour une photo de famille. Après quoi les journalistes ont évacué les lieux.

Pour ces nouveaux ministres l’on peut donc dire que le premier jour de classe a été des plus chargées. Reste à savoir si le maître frappait beaucoup. Ce matin à 11 heures, le Premier ministre va animer un point de presse au cours duquel il va revenir sur les conditions d’accouchement ainsi que les priorités de son gouvernement.

Issa K. Barry San Evariste Barro

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 12 juin 2007 à 14:19, par bébé En réponse à : > Gouvernement Tertius : Emu comme un nouveau ministre

    Tous les ministres et le PF sont en costume importés.. que faîtes vous de votre coton ?

    • Le 17 juin 2007 à 03:29, par kgb En réponse à : > Gouvernement Tertius : Emu comme un nouveau ministre

      Notre coton ??? On l’exportalise vers l’etranger. c’est notre contribution a la globalisation.

      Mais plus serieusement c’est la plus importante et plus inquietante question jamais soulevee dans ce forum depuis la formation de ce gouvernement. De Nancy a Ouagadougou, nos concitoyens sont encore dans l’euphorie. Un conseil : il faut eviter de vous poser ce genre de question si toute fois vous ne voulez pas avoir a faire a des crises cardiaques. vous avez remarquez sans doute que ya longtemps que nos journaux meme ne reviennent plus sur ce type de debat. Tout le monde parle de developpement et je suis bien curieux de savoir par ou on va passer pour l’atteindre. Car au dela meme des costumes, c’est la problematique de production-consommation que vous posez.

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