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Primature : Passage de témoin

Publié le mardi 12 juin 2007 à 08h22min

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Après 7 ans de services à la tête du premier ministère, Ernest Paramanga Yonli a cédé son fauteuil à Tertius Zongo, précédemment ambassadeur du Burkina aux Etats-Unis d’Amérique.

Aussitôt après la formation de son gouvernement, rendue publique dans la nuit du dimanche 10 juin, le nouveau locataire de la Primature a été officiellement installé. La cérémonie de passage de témoin a eu lieu hier en fin d’après-midi.

Lundi 11 juin 2007. 16 h 30 mn. La salle de conférences du premier ministère est bondé de journalistes. Ça se salue, ça se tape amicalement à l’épaule, ça rit. Le brouhaha créé par les confrères de la presse écrite et audiovisuelle est perturbé par moment par l’arrivée des chefs de service de la Primature et des structures rattachées, au nombre desquels le général Kwamé Lougué, les colonels Camara Moussa et Paul Benjamin Yaméogo, au titre des militaires, et côté civil, on a Véronique Tiemtoré, Secrétaire général du premier ministère ; Salif Sawadogo, directeur de cabinet devenu ministre chargé des Relations avec le Parlement ; Alphonse Molobaly Traoré de la Haute autorité de coordination de la lutte contre la corruption et nous en oublions.

Une heure d’attente conviviale de tout ce beau monde que la salle refusait de contenir avant que le chef du protocole, d’une haute et intelligible voix, annonce : "Messieurs les excellences les Premiers ministres". Comme un seul homme, toute l’assistance se met debout.

"Yonli a un goût prononcé du travail bien fait"

Les deux personnalités font le tour de la table pour serrer les mains des occupants des chaises, placées tout autour. La cérémonie tant attendue peut commencer. C’est le secrétaire général sortant du gouvernement et du conseil des ministres, Zakalia Koté (désormais ministre de la Justice), confortablement assis entre Tertius Zongo et Ernest Paramanga Yonli, qui est chargé d’installer le premier cité dans sa nouvelle fonction.

L’acte se déroule en trois temps : paraphe des documents, présentation des membres du cabinet (les plus proches collaborateurs) et discours. C’est le Premier ministre sortant qui signe d’abord le document symbolisant son départ de la Primature avant que Tertius Zongo n’appose sa signature. Tout cela est remis au SG du gouvernement, qui constate l’effectivité des signatures. Avant de passer à la présentation des éléments de la sécurité, des directeurs centraux et des responsables des services rattachés, Zakalia Koté a salué Ernest Paramanga Yonli pour son goût prononcé pour le travail bien fait.

Quant au nouveau PM, "bien connu comme un travailleur..., nous l’attendons à la tâche, et nous sommes confiants", conclut-il avant de le déclarer officiellement installé. Applaudissements dans la salle pendant quelques secondes puis silence. C’est au tour de Yonli de s’exprimer.

"Blaise Compaoré sait où placer tout un chacun"

Dans son intervention, il a d’abord adressé ses vifs encouragements à son successeur pour la "bonne exécution de cette mission combien noble, mais toujours délicate". Il a indiqué le contexte particulier dans lequel il a été nommé en 2000, lequel lui a valu d’inscrire dans ses priorités les réformes politiques et institutionnelles ayant conduit à la relecture de la loi fondamentale le 22 janvier 2002 et à l’adoption de nombreux textes de base dont le code électoral, la charte des partis politiques, le financement des partis et des compagnes électorales, le statut de l’opposition.

Il a également fait cas des réformes économiques, de la réussite de l’organisation des élections législatives et de la présidentielle ; en clair, Yonli a égrené ses plus grandes actions. Enfin, le PM sortant n’a pas manqué de saluer ses anciens collaborateurs. Tel un amoureux qui doit quitter sa bien- aimée, il leur dit ceci : "Vous continuerez d’occuper une place dans mon cœur, et je ne vous oublierai jamais, tout comme je n’oublierai pas cette longue période que nous avons passée ensemble".

Tertius Zongo à son tour a souligné qu’Ernest Paramanga Yonli est son "cher ami". "Je mangeais des brochettes chez lui... Nous avons déjà travaillé ensemble. Notre complicité doit demeurer". "Je retiens, poursuit-il, deux choses chez vous : votre sérénité et votre dignité. Vous avez montré pendant 7 ans que le Burkina pouvait compter sur la scène internationale malgré les facteurs exogènes défavorables...

Vous êtes encore très jeune, et le chef de l’Etat, Blaise Compaoré, qui sait où mettre tout un chacun, saura où vous placer. Que Dieu continue de guider vos pas". S’adressant à ses nouveaux collaborateurs, il a souligné que personne ne peut réussir seul. Celui qui le pense est un zorro et doit aller vivre en forêt. Le nouveau PM se dit disposé à les écouter parce que "je suis convaincu que c’est une équipe qui gagne". Cela signifie-t-il que tous resteront à leur poste ?

Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur

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