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Processus de paix en Côte d’Ivoire : Aplanir les derniers obstacles

Publié le mardi 12 juin 2007 à 07h59min

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ADO, Gbagbo et Bédié

Le Cadre permanent de concertation (CPC) mis en place pour superviser la mise en œuvre de l’Accord politique interivoirien de Ouagadougou se réunit aujourd’hui à Yamoussoukro pour tenter d’aplanir les derniers obstacles à la normalisation politique et institutionnelle en Côte d’Ivoire.

L’unanimité que fait l’Accord politique conclu à Ouagadougou trouve son fondement dans trois raisons essentielles selon le facilitateur Blaise Compaoré.
D’abord dans le fait qu’il a été conclu sur la base du “gagnant-gagnant”, en ce sens qu’aucune des parties belligérantes n’a véritablement perdu.

Ensuite le rôle de la facilitation qui a “rassuré les uns et les autres sur des questions méconnues des journalistes” et que nous classerons au “pif” dans toutes ces suspicions, a-priori et autres procès d’intention qui ont fait croire que certains pays de la sous-région étaient impliqués dans cette crise.

Enfin, Blaise Compaoré pense que “l’implication des partis politiques, de la société civile ainsi que la prise de conscience de cette responsabilité historique pour aider à une fraternisation plus grande entre les peuples” aura été d’un grand secours. C’est dire que c’est une synergie d’actions de même qu’un état d’esprit neuf qui auront concouru à l’avènement de la paix en Côte d’Ivoire.

Cependant, nombre d’observateurs s’accordent à reconnaître que des obstacles subsistent sur le chemin de la paix, parmi lesquels, l’insécurité, la question des grades et la dissolution des milices apparaissent les plus visibles. Sans minimiser lesdits, Blaise Compaoré pense qu’ils ne sont pas dirimants car, “il y a une ouverture d’esprit, un engagement résolu dans le processus de paix”.

Pour autant, s’il faut aller très vite pour que la Côte d’Ivoire retrouve sa splendeur d’antan, il faudra éviter le “fétichisme” des dates pour ne pas parvenir à une paix bâclée. Même si le chronogramme de mise en œuvre de l’Accord a prévu dix mois pour tout boucler, la réalité du terrain exige du tact et de la réflexion pour consolider ce qui a été fait jusque-là.

Au-delà de la Côte d’Ivoire, ce qui est en jeu, c’est l’avenir de toute la sous-région, car “il y a des intérêts économiques évidents pour tout le monde”, soutient Blaise Compaoré. La Côte d’Ivoire doit se réconcilier avec elle-même, mais aussi, “consolider” ses relations avec les autres pays pour régler entre autres la question de la BCEAO. Sur la question, le président du Faso indique que “les pères fondateurs ont inscrit dans le traité, des possibilités de rotation”.

C’est dire que le “cas” BCEAO ne peut être traité que dans l’égalité et la solidarité dans l’intérêt de tous.
Sur la question de ses relations avec Laurent Gbagbo, le président Compaoré soutient qu’étant tous les deux des “hommes entiers”, il n’y a pas de demi-mesure entre eux. “Où nous sommes en bagarre, ou nous sommes en paix” et, aujourd’hui la tendance est aux vents favorables. Lesquels doivent porter la Côte d’Ivoire à bon port, ce dont Blaise Compaoré ne doute pas un instant. La réunion de Yamoussoukro devra donc confirmer ce bel optimisme qui du reste, est d’intérêt commun...

Boubakar SY


Blaise Compaoré à Yamoussoukro

Le Président Blaise Compaoré se rend à Yamoussoukro le 12 juin 2007. Dans la capitale politique de la Côte d’Ivoire, il participera à la première réunion du Cadre permanent de concertation mis en place par l’Accord politique interivoirien signé à Ouagadougou, le 4 mars 2007.

Le Cadre permanent de concertation est un organe de veille et de dialogue permanent entre les principaux responsables de la mise en œuvre de l’accord.

Il est en effet composé du Facilitateur Blaise Compaoré, de Messieurs Laurent Gbagbo, Président de la République de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, Secrétaire général des Forces nouvelles (ex-rébellion armée), Alassane Dramane Ouattara, Président du Rassemblement des Républicains, et Henri Konan Bédié, Président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire.

Des progrès ont été enregistrés dans la mise en œuvre de l’accord, avec notamment la création et la mise en place du Centre de commandement intégré, la nomination d’un nouveau Premier ministre, la formation d’un nouveau gouvernement, la suppression de la zone de confiance, la création et le déploiement d’unités mixtes et l’adoption d’une loi d’amnistie. La réunion du Cadre permanent de concertation devrait permettre d’accélérer le processus.

Direction de la Communication
et des Relations publiques de la
Présidence du Faso

www.presidence.gov.bf

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