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Forum sous-régional africain en TIC : pour une société de l’information inclusive

Publié le vendredi 8 juin 2007 à 07h31min

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Le 1er forum sous-régional africain sur les meilleures pratiques dans le domaine des Technologies de l’information et de la communication (TIC) se tient du 7 au 9 juin 2007 à Ouagadougou au Burkina Faso. La cérémonie d’ouverture intervenue hier a été présidée par le président burkinabè Blaise Compaoré, entouré de deux de ses pairs africains.

Deux chefs d’Etat africains ont marqué de leur présence aux côtés du président du Faso, Blaise Compaoré, l’ouverture à Ouagadougou le 7 juin 2007, du 1er forum sous-régional sur les meilleures pratiques dans le domaine des Technologies de l’information et la communication (TIC). Il s’agit de Denis Sassou N’Guesso du Congo-Brazzaville et de Thomas Yayi Boni du Bénin. Ils ont tous trois effectué le déplacement de Ouaga 2000 pour exprimer leur adhésion à l’idée selon laquelle les TIC constituent une issue stratégique de l’Afrique vers le développement.

Une vision d’ailleurs partagée par l’ensemble des participants à ce rendez-vous du donner et du recevoir en matière de TIC. Pour le bourgmestre de la ville hôte, Simon Compaoré, ces technologies doivent quitter leur statut de luxe pour être accessibles à tout le monde.

Car, il y va du bien-être des populations, a-t-il expliqué. Le vœu de Simon Compaoré aura du répondant à partir du forum de Ouagadougou, telle est la conviction du Dr Cheikh Modibo Diarra, président de Microsoft Afrique. De l’avis du Dr Diarra, qui se dit “l’ambassadeur de Microsoft auprès de l’Afrique et celui de l’Afrique à Microsoft”, la rencontre de Ouagadougou consacre l’écriture d’une nouvelle page de l’histoire du continent.

Parce que, a-t-il poursuivi, le forum permettra aux représentants de plus d’une vingtaine de pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, ainsi que ceux d’institutions continentales et internationales, d’échanger leurs expériences et d’exposer des exemples pratiques de mise en œuvre réussie de solutions technologiques dans leurs pays respectifs.

Les pratiques à présenter sous forme de communications, d’ateliers dans la capitale burkinabè, ont fait l’objet d’une sélection “rigoureuse”, a tenu à préciser le “Malien de la NASA”. L’enjeu des trois jours de travaux de Ouagadougou sera de définir les possibilités et les conditions de reproduction des meilleures pratiques sur le reste du continent.

Toute chose qui, a relevé pour sa part le président Blaise Compaoré, constituera un véritable levier du développement accéléré du continent. Les moyens technologiques, a soutenu le chef de l’Etat burkinabè, “réduisent les contraintes spatio-temporelles, induisent des approches modernes dans l’organisation du travail et mettent à la portée de tous, des méthodes innovantes d’accès à la connaissance”. Au vu de ces opportunités, il a invité les Africains à travailler à réduire la fracture numérique entre le Nord et le Sud, “facteur majeur d’aggravation de notre situation de sous-développement”.

Et pour y arriver, le président du Faso a déjà sa recette technologique : “une infrastructure de communication large bande”. Il a défendu l’urgence pour l’Afrique de poursuivre ses efforts de mobilisation des ressources nécessaires à l’édification de cet outil, dans l’optique d’une accessibilité des TIC même dans les zones rurales. Une préoccupation insérée au menu des échanges du présent forum. Duquel forum Blaise Compaoré et ses pairs attendent des “conclusions susceptibles d’impulser une nouvelle dynamique aux économies africaines”.

Le forum prévu à Ouagadougou du 7 au 9 juin 2007, ouvre la porte à une série d’autres fora qui seront organisés à travers l’Afrique. L’idée de ce type de rencontre est également partie du Burkina Faso il y a deux ans, à l’issue d’une rencontre de leaders et politiques africains sur le développement. La part des TIC dans le processus a été jugée importante. Un jugement auquel le président du Faso, Blaise Compaoré a adhéré dès les premiers instants. L’idée sera mûrie au forum de leaders organisé par Microsoft en juillet 2006 en Afrique du Sud.

L’objectif global du forum en cours, comme ceux à venir, est d’appuyer les gouvernements africains dans leurs efforts de recherche de solutions afin d’accélérer le développement local. Il est rendu possible grâce à Microsoft Afrique, en partenariat avec le gouvernement burkinabè, la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA).
Toutes les parties prenantes sont animées par la même volonté d’éviter au continent une énième marginalisation, notamment celle numérique.

Koumia Alassane KARAMA
Alassane NEYA


Les hors-cérémonie

La première grande sortie de Tertius Zongo

Le récemment nommé Premier ministre burkinabè, Tertius Zongo, a effectué sa première sortie officielle à l’occasion du Forum sur les TIC. Bien entendu avec les honneurs dus à son rang, notamment le tapis rouge et la fanfare de la garde nationale. Cependant, la presse qui l’attendait à son départ pour lui tirer le ver du nez sur la formation de son cabinet a été royalement ignorée par le nouveau locataire de la Rue Agostino Neto. Pour quelqu’un qui fut à une époque, pas très lointaine, porte- parole du gouvernement, il y a de quoi être surpris. Mais ce mutisme n’est point étonnant car il lui est fait obligation de réserve. La rentrée n’ayant pas encore eu lieu.

Les secrétaires généraux de ministères à l’honneur

Le premier forum africain sur les TIC a mis à l’honneur les secrétaires généraux des départements ministériels. Que ce soit à l’accueil, à l’accompagnement des chefs d’Etat présents à Ouaga dans le cadre du forum et à la participation aux différentes activités au programme, c’est eux qui ont été mis au devant des choses. Par exemple, c’est la secrétaire générale du ministère de l’Information, Mme Aminata Ouédraogo qui fut chargée de raccompagner le président Yayi Boni du Bénin. Cela se comprend aisément quand on sait que depuis le dimanche 3 juin dernier, l’ancien Premier ministre Paramanga Ernest Yonli a rendu la démission de son gouvernement. Un nouveau Premier ministre a été nommé mais n’a pas encore formé son gouvernement ( jusqu’au matin d’hier 7 juin).


Ce qu’ils pensent du forum...

Yayi Thomas Boni, président de la République du Bénin : J’ai une haute appréciation de ce forum, de cette initiative. Je tiens à remercier notre doyen, le président Blaise Compaoré pour avoir pris cette initiative salutaire. Je crois que tout a été dit. Notre vie maintenant, tout le monde comprend, est réglée sur les progrès que nous allons enregistrer au niveau de ce domaine, sur ce secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication. C’est trop sérieux pour en parler uniquement sans poser des actes mais encore faudrait-il qu’ensemble nous sachions ce qu’il faut faire parce que chacun à ses pratiques dans ce domaine.

Nous avons raté la révolution industrielle, il est possible que nous puissions rattraper le retard que nous avons accusé si nous nous mettions à jour au niveau des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Mais ce n’est pas en permettant à chacun de faire ce qu’il fait que nous allons relever le défi dans ce domaine pour naturellement faire face au défi du XXIe siècle. C’est pourquoi je salue hautement cette initiative.

J’ai dit au président (Blaise Compaoré, ndlr) et si les actes du forum sont encore discutés aux niveaux sous-régional et continental, pourquoi pas ? Parce que c’est extrêmement important pour nous tant il est vrai que nous attendons beaucoup pour “révolutionariser” notre vie dans le domaine de la santé, de l’éducation, de la diplomatie, dans les services. Autant d’éléments qui prouvent en réalité que les nouvelles technologies de l’information et de la communication doivent conduire nos peuples à la prospérité. Ce forum vient à point nommé.

Blaise Compaoré , président du Faso : Je dois tout d’abord dire que lorsque vous prenez aujourd’hui les préoccupations à la fois des sociétés et des hommes, les défis sont nombreux, pressants et il est certain que pour les relever, il faut davantage de connaissances et de savoirs. Or, nous avons là une infrastructure qui nous permet d’aller facilement, d’aller vite sans temps, sans espace vers le savoir, vers les connaissances.

Si bien que des pays, comme ceux d’Afrique, qui ont pris beaucoup de retard dans le développement, peuvent s’assurer d’un avenir meilleur s’ils se mettent à ces nouvelles technologies de l’information et de la communication surtout que parallèlement nous sentons le besoin d’une meilleure organisation. Or, il y a à ce niveau, des propositions et des démarches très innovantes qui peuvent aider l’Afrique à mieux s’organiser à travers ces technologies de l’information et de la communication.

C’est dire que nous avons du retard. Il faut nous organiser avec la communauté internationale mais il faut d’abord nous assurer qu’en Afrique, il y a de meilleures pratiques qui peuvent servir, qui peuvent être partagées. Je crois que l’idée d’un tel forum est de voir comment faire la synthèse des meilleures pratiques pour à la fois mieux organiser nos gouvernements, nos administrations publiques mais aussi assurer des téléenseignements et tout ce qui peut, par la communication, aider au développement rural, à la santé, etc. C’est vous dire donc l’importance de cet outil pour le développement du continent.

Propos recueillis par A.N.

Sidwaya

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