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Rebellion en Centrafrique : Le nécessaire dialogue

Publié le mercredi 6 juin 2007 à 07h30min

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François Bozizé

Des éléments de la garde présidentielle ont incendié de nombreuses maisons à Ngaoundaye, dans l’extrême nord- ouest de la Centrafrique, mercredi dernier, en représailles au meurtre du sous- préfet de la localité. Conséquence, 400 maisons brûlées, près de 4000 personnes réfugiées le long de la frontière entre la Centrafrique et le Cameroun.

Après avoir renversé le régime Patassé en 2003, le président Bozizé est à son tour l’objet de plusieurs insurrections armées dans le nord de la Centrafrique. Ces dernières années, cette partie du pays est devenue le théâtre de raids menés par des rebelles hostiles à son régime. Face à l’insécurité à laquelle son pouvoir est confronté, Bozizé n’hésite pas à pointer un doigt accusateur sur celui qu’il a déchu, Ange Felix Patassé, comme étant l’instigateur. Vrai ou faux ?

Conjectures ? Mais il ne faut pas non plus oublier que la Centrafrique, tout autant que le Tchad, fait un peu les frais de la guerre au Darfour. Le président semble ignorer aussi les "aigris" du régime. Ceux qui, hier, l’ont aidé à s’asseoir dans le fauteuil présidentiel apparaissent aujourd’hui comme les plus grands ennemis de son régime. C’est en fait le retour du bâton que devrait craindre le général François Bozizé.

Les populations civiles ne devraient donc pas être la cible des sévères répressions dont le général président use pour se maintenir au pouvoir ; une armée républicaine n’a pas le droit d’aller brûler les maisons des citoyens. Cette attitude du président Bozizé s’apparente fort bien à de la dictature. D’ailleurs, depuis la chute de Patassé, rien n’a réellement changé en Centrafrique, en matière de gouvernance démocratique.

Bref, la situation en Centrafrique n’aurait pas atteind ce stade si le président avait accepté le dialogue national, tant réclamé par ses rebelles. S’il est incapable de pacifier son pays et d’y assurer la sécurité des populations, il est peut-être souhaitable que les pays voisins membres de la CEMAC interviennent enfin, pour calmer tous ces bagarreurs dont le seul dénominateur commun est le pouvoir.

Par Lassina SANOU

Le Pays

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