Réunis à Ouagadougou au cours d’une conférence ministérielle sur « Energie et réduction de la pauvreté au Sahel », les ministres ont insisté sur la nécessité de relever les défis de la disponibilité, de l’accessibilité et de l’acceptabilité de l’énergie. C’est cela qui permettra au secteur de l’énergie de jouer pleinement dans le Sahel, son rôle de levier du développement social et économique.

En fait, cette rencontre coïncide avec la clôture du projet « Energie pour la réduction de la pauvreté au Sahel », IE4 Sahel. Il s’est agi de soumettre à l’appréciation des ministres chargés de l’Energie, les résultats du projet IE4 Sahel.

Mise en œuvre par l’Institut supérieur technique (IST) du Portugal, le Centre régional AGRHYMET, ce projet de recherche et de coopération scientifique a permis d’établir le lien entre pauvreté et énergie dans le Sahel. Il est maintenant clairement établi que les objectifs de réduction de la pauvreté ne peuvent être atteints sans une promotion des énergies renouvelables et alternatives.

Ce processus impose au Sahel de se doter de capacités et d’outils nécessaires à élaborer et mettre en œuvre des politiques énergétiques plus adaptées. « Malgré les efforts déployés par le CILSS depuis plus de deux décennies, aucune intervention dans un secteur énergétique ne peut être efficace sans un appui politique conséquent », a souligné le secrétaire exécutif adjoint du CILSS, Issa Martin Bikienga.

Aussi, diverses initiatives ont soutenu la promotion des énergies renouvelables alternatives : Programme régional solaire, phase II 2001-2009, Programme régional de promotion des énergies domestiques et alternatives au Sahel ( (PREDAS), Programme régional (gaz (PRG). Malgré ses initiatives, le Sahel se caractérise par une grande dépendance vis-à-vis des énergies traditionnelles (bois et charbon de bois notamment), principales causes de dégradation des écosystèmes.

C’est pourquoi le ministre bissau-guinéen en charge de l’Energie, Vesa Gomez Nalank a tenu à attirer l’attention des pays du Sahel sur le fait que les efforts individuels et collectifs des Etats en vue de la réduction de la pauvreté et de l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement seront vains « si nous ne remédions pas aux insuffisances actuelles de nos systèmes énergétiques ».

En fait, il faudrait mettre en place des systèmes de planification énergétiques intégrés, promouvoir l’interconnexion des réseaux électriques et les énergies renouvelables, diversifier les sources d’approvisionnement et développer l’électrification rurale. C’est une urgence vu que le Sahel a besoin de produire des énergies fiables qui créent de la richesse.

S. Nadoun COULIBALY

Sidwaya