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Législatives du 6 mai : Les conséquences politiques de l’exclusion du RPN

Publié le lundi 4 juin 2007 à 08h01min

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Harouna Dicko

Le Rassemblement politique nouveau (RPN) de Harouna Dicko a organisé samedi 2 juin 2007 à Ouagadougou un atelier d’information sur "le bulletin unique de vote et la liste nationale ou provinciale au Burkina Faso". Il s’est agi, entre autres, pour ce parti de faire comprendre à ses membres les fondements juridiques et les conséquences politiques de son exclusion du scrutin du 6 mai 2007.

"Lorsque dans un jeu des joueurs quittent sans vergogne une équipe pour une autre en pleine compétition ; lorsque dans un jeu les gagnants sont ceux qui fixent de façon unilatérale les règles souvent incohérentes, à dessein ; lorsque dans un jeu la plupart des arbitres et reporters sont plus ou moins acquis à la cause des gagnants ; lorsque dans un jeu les perdants se contentent du rôle de faire-valoir, il est évident que les spectateurs soient déçus et deviennent moins nombreux dans les gradins." C’est en ces termes que le président du Rassemblement politique nouveau (RPN), Harouna Dicko, a planté le décor de l’atelier d’information que ce parti a organisé le 2 juin 2007 à Ouagadougou.

Suite à "l’exclusion fatale" de leur formation au scrutin du 6 mai dernier, les responsables du RPN entendaient non seulement faire comprendre aux militants les fondements juridiques et les conséquences politiques de cette décision du Conseil constitutionnel, mais aussi initier un cadre d’échange entre les institutions républicaines et le parti extraparlementaire qui veut participer à la consolidation de la démocratie au Burkina Faso.

Au-delà du groupe cible qui est l’enssemble des membres du RPN, des participants venant des institutions comme la présidence du Faso, l’Assemblée nationale, le conseil économique et social (CES), la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et des médias devaient prendre part à cet atelier. Selon Harouna Dicko, malgré le caractère consécutif des différents scrutins au Burkina Faso, la démocratie reste caractérisée par "l’absence de véritable civisme politique", matérialisée notamment par quatre codes électoraux adoptés sous la IVe république et dont le 4e a été modifié à quatre reprises en l’espace de cinq années seulement.

Jugeant tout cela préjudiciable à l’enracinement de la démocratie qui, pour prospérer, exige, de son avis, une certaine crédibilité sociale et politique des mécanismes institutionnels, Harouna Dicko et ses camarades espèrent à travers cet atelier contribuer à l’assainissement du jeu politique. "La beauté d’un jeu de masse dépend, poursuit-il, de la qualité et du talent des acteurs de ce jeu."

Si la démocratie burkinabè a franchi la période de la "petite enfance" depuis la IIIe république, le RPN pense qu’elle marche à reculons sous la IVe république. En soumettant ce thème à la réflexion des acteurs politiques en vue de l’harmonisation de certaines dispositions des règles du jeu démocratique, le parti de Harouna Dicko invite surtout à considérer les maladresses constatées jusque-là comme des erreurs d’adolescence à corriger le plus tôt pour maintenir la paix sociale "qui ne tient plus qu’à un fil au Burkina Faso".

Ladji BAMA

Le Pays

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