Organisée conjointement avec la Banque mondiale, elle a permis d’échanger, avec les hautes autorités et les partenaires au développement, sur les questions relatives à l’intégration sous-régionale dans le processus de développement.

« Retraite conjointe des ministres des Finances et des ministres chargés de l’Intégration ». Cette formule, avec le mot retraite, peut laisser le lecteur quelque peu songeur. Mais contrairement à un des sens de cette expression, les participants de la CEDEAO ne sont pas venus dans la capitale du pays des hommes intègres pour se prélasser sur les chaises longues des hôtels avec vue sur la piscine.

Car, rien qu’en se fiant à la longueur des discours prononcés pendant la cérémonie d’ouverture et au contenu du programme distribué, les invités présents savaient que les deux jours (samedi et dimanche) qu’ils allaient passer à Ouaga n’allaient pas être de tout repos. Peut-être auraient-ils juste le temps d’aller, une fois en passant, manger un poulet bicyclette (1) grillé dans ces multiples maquis-restaurants qui foisonnent dans la capitale. T rois allocutions ont meublé la cérémonie de lancement de la retraite de Ouagadougou : le discours de bienvenue du Dr Mohamed Ibn Chambas, président de la Commission de la CEDEAO ; l’allocution d’Abdoulie Janneh, secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), une structure logée au sein de l’ONU, dans la « maison de verre » sise à New York. Un constat : ces deux intervenants ont tour à tour manié la langue de Molière et celle de Shakespeare, au grand dam des interprètes, mais au grand plaisir des membres de la Communauté. Ne sommes-nous pas à une rencontre où le maître-mot était « Intégration » ? Enfin, les auditeurs ont suivi le speech du ministre des Finances et du Budget du Burkina Faso, Jean Baptiste Compaoré, qui a lu le discours du président en exercice de la CEDEAO, Blaise Compaoré, en ce moment probablement hôte du premier bédouin de Libye, Kaddafi, dans le cadre de la rencontre de la CENSAD.

Aussitôt après ces allocutions et la photo de famille, la pause-café annoncée par la présentatrice est annulée et les participants entrent pleinement dans les travaux. Les séances, étalées sur deux jours, ont porté sur la vision stratégique de la CEDEAO pour la réduction de la pauvreté ; l’harmonisation des politiques et les perspectives des partenaires au développement.

Les présentations ont été surtout axées sur le Document de stratégie de réduction de la pauvreté, la situation du Programme des infrastructures de la Communauté, le financement du développement en Afrique de l’Ouest, la politique fiscale et monétaire ainsi que la politique commerciale. Ont pris part à cette importante retraite, qui est un prélude à la 58e session ordinaire du Conseil des ministres de la CEDEAO qui s’ouvre en principe aujourd’hui lundi, le secrétariat exécutif de la CEA, de hauts fonctionnaires du FMI, du PNUD, de la BAD et de la Banque mondiale.

Issa K. Barry

L’Observateur Paalga