Le Niger constitue l’un de ces rares îlots où le peuple parvient à se faire entendre régulièrement, quand ça ne va pas. C’est une fois encore le cas dans l’affaire de la mauvaise gestion du programme décennal de développement de l’Education, le pendant du PDDEB burkinabè. Ce projet financé par la Banque mondiale, mal géré, a occasionné la perte de plusieurs milliards à l’Etat nigérien.

La presse locale lève et ... pourchasse le lièvre, malgré la répression qui s’est abattue sur elle de la part des gouvernants. Les organisations de la société civile ont pris le relais, ce qui a mené à l’incarcération de deux ministres en fonction.

Sous d’autres cieux, c’est inimaginable, tout comme l’est la déclaration rendue publique des biens des hauts responsables au Niger. Last but not the least, le Conseil constitutionnel nigérien vient de juger recevable, la motion de censure formulée par des partis de l’Opposition, contre l’exécutif.

On se croirait sur une autre planète ou tout au moins pas en Afrique, surtout que dans l’histoire de la jeune démocratie nigérienne, ce n’est pas la première fois qu’une telle procédure est déclenchée contre le gouvernement. Comme quoi, chaque nation semble aller à son rythme ... démocratique. C’est ça aussi l’Afrique.

Morin YAMONGBE

Le Pays