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PAREN : "Laurent Bado, l’unique dent blanche de l’Assemblée"

Publié le vendredi 1er juin 2007 à 08h35min

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Laurent Bado

Plus de trois semaines après les législatives, le Parti de la renaissance (PAREN) a rencontré la presse hier à l’Espace Gambidi pour faire le bilan et, surtout, affirmer qu’il poursuivra son œuvre d’éclaireur des citoyens, avec les formations de l’opposition qui seront présentes à l’hémicycle, comme avec les extraparlementaires.

Omar Djiguimdé, le président du PAREN, a rappelé dans un premier temps ce que, du reste, le fondateur du parti répétait comme un leitmotiv : "le PAREN n’est pas venu dans le landerneau politique pour grappiller des strapontins ministériels, ni des mandats électifs, le PAREN vient au peuple avec un projet de société à même de le dépêtrer de la misère dans laquelle il patauge depuis des lustres".

C’est pourquoi dans ces "conditions d’étouffement total et totalitaire de la libre expression de la volonté populaire, soucieux de dégager sa responsabilité à l’égard des conséquences catastrophiques prévisibles de la mélodramatique théocratique en cours", le PAREN décide de former avec d’autres partis, parlementaires et extraparlementaires, un "noyau dur" qui va lutter pour le respect des points suivants :
- l’élaboration d’un statut des chefs coutumiers ;
- l’utilisation de la seule carte d’identité nationale pour les inscriptions sur les listes électorales et le retrait des cartes d’électeurs ;
- l’interdiction des dons de toutes natures pendant la campagne électorale ;
- l’interdiction des inaugurations des projets d’Etat, 6 mois avant la campagne électorale ;
- la prise en charge par la CENI des délégués des partis dans les bureaux de vote ;
- la fixation de l’heure de la fermeture du scrutin à 16 h pour permettre de faire le dépouillement avant la tombée de la nuit.

En outre, le PAREN propose la révision des critères d’allocation de la subvention de l’Etat aux partis, et l’interdiction du nomadisme politique des élus. En 2002, le PAREN a obtenu 4 sièges aux législatives, 5 ans après, c’est un seul qu’il a engrangé. Ne doit-il pas faire sa propre introspection sur ce recul ?

Interpellés donc sur cette contre-performance en 2007, Omar Djiguimdé et ses deux collaborateurs qui animaient la conférence ont laissé entendre qu’arithmétiquement il s’agit d’un recul, mais que dans le contexte du Burkina, ce n’est pas le cas : "En 2002, on a obtenu 4 sièges, car il y avait l’euphorie, le peuple a adhéré aux idéaux du PAREN... mais il y a des sacrifices à faire avant d’accéder au pouvoir, certains n’ont pas pu le faire et sont partis" (NDLR : allusion aux députés démissionnaires du PAREN).

Le PAREN, en tout cas, foi de son président, poursuivra son chemin, car si le parti est responsable des résultats du scrutin du 6 mai, il y a également ceux qui œuvrent à le combattre. N’est-ce pas les problèmes internes (démissions, histoire des 30 millions) qui seraient à la base de ce maigre résultat ?

Que nenni, car le PAREN, selon ses responsables, a toujours prôné l’union, il a toujours approché certains partis pour former un seul groupe, mais ce rapprochement a toujours échoué, car, comme on le dit au Burkina, chacun préfère être la tête d’un rat que la queue d’un lion. Par exemple à ces législatives, le PAREN ne peut pas comprendre que Touré Soumane du PAI ait voulu inscrire sur la liste nationale son fils et un autre homme de main sans envergure avant Laurent Bado.

Une allusion à l’échec du rapprochement entre les deux partis à ces législatives. En outre, le PAREN estime que le CDP avec "ses 73 députés n’a pas 2 bons juristes pour comprendre les textes ; beaucoup de députés vont dormir et se réveiller à la caisse. C’est pourquoi si un édenté a une seule dent dans sa bouche, qu’elle soit d’une blancheur écarlate ; Laurent Bado sera cette dent à l’hémicycle". Concernant les chefs traditionnels, le PAREN estime qu’ils peuvent faire de la politique, mais pas en se mettant en avant, car, dans ce cas, "ils biaisent la démocratie".

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

P.-S.

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