LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Assemblée nationale : Vive le "supplémantarisme" !

Publié le lundi 28 mai 2007 à 08h50min

PARTAGER :                          

A peine l’élection présidentielle française pliée et Nicolas Sarkozy installé à l’Elysée que nos cousins les Gaulois se préparent déjà pour retourner aux urnes, le 10 juin prochain, afin d’élire leurs députés. Tout comme chez nous, au Burkina, il s’agit de donner une majorité « tuuk-guilitique » au puissant parti du « fils de Hongrois » qui s’est fait couronner roi chez les Gaulois.

Tout comme chez nous les sondages - euh, les tam-tams - avaient largement annoncé le raz-de-marée du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ils prédisent déjà que l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP) envahira les travées du palais Bourbon. Alors, c’est incontestable, nous, on est devant ! Et notre démocratie, si jeune, est encore plus devant...

Regardez le statut de l’opposition. Alors qu’en France c’est maintenant que Sarkozy parle de tailler les habits de son chef de file, chez nous, au Faso, on a réglé cette question depuiiis !!! Sauf, bien entendu, qu’ici on attend toujours de savoir de quel fil sera cousu le dan fani du chef de l’opposition avant de l’admettre dans la file. Tu parles d’un statut taillé sur mesure et que l’on peut allègrement enfiler sur son costume de mouvancier !

Il ne reste plus qu’à la France de prendre le train du Faso démocratique en marche. Elle pourrait ainsi faire élire, sans coup férir, ses grosses pointures politiques, dûment inscrites sur les listes électorales, pour ensuite les utiliser à autre chose que parlementer à l’Assemblée nationale. Pour ce rôle-là, les suppléants feront bien l’affaire. On retrouve ainsi, dans notre pays notamment, des locomotives électoralistes, que les populations ont désignées pour défendre leur cause au sein de l’arbre à palabre national, et qui n’ont jamais « exercé » leur mandat de député.

Oh, mais, ils ne sont pas à plaindre, ces gens-là ! A défaut de voter les lois, consentir l’impôt et contrôler l’action du gouvernement, ils sont eux-mêmes la loi, l’impôt et le gouvernement. Ou alors, ils se retrouvent très vite happés par le système, occupés à accomplir quelque mission diplomatiquement parlementariste. Evidemment, ce n’est pas le suppléant qui se plaindrait d’une telle situation.

Au départ simple wagon, pas sûr d’entreprendre le voyage, le voilà prenant la place de la locomotive, et priant tous les dieux que « ça dure » ! A contrario, quelle désolation de passer toute une législature en arrière-plan, à espérer qu’un événement fasse redistribuer les cartes en sa faveur !

Mais, une question reste là, posée, lancinante, fondamentale. A quoi cela sert-il de s’époumoner pour se faire élire, si on ne peut même pas aller parlementer au nom de ses mandants à la représentation nationale ? Si c’est juste pour le faro-là, alors, il vaut mieux en faire son slogan de campagne : « Votez pour moi et mon suppléant pensera à vos problèmes. »

Journal du jeudi

P.-S.

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV