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Participation politique des femmes : Quel rôle pour les femmes élues de la 4e législature ?

Publié le vendredi 25 mai 2007 à 08h12min

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Edwige Bessin, élue de l’UNIR-MS

En attendant la validation des résultats provisoires proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), sur 111 députés élus, seules 13 femmes ont pu acquérir leur siège à l’hémicycle. Un taux qui remet en selle le débat sur la participation politique de la femme à l’ancrage du processus démocratique au Burkina.

Autrement dit, quel doit être le rôle des femmes élues à l’Assemblée nationale pour servir de modèle de manière à imposer la mesure de quota ?

Elles sont treize femmes élues pour siéger à l’Assemblée nationale dont dix pour le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et les trois autres sont des députées de l’ADF/RDA, l’UNIR/MS et le RDB. Treize femmes élues pour la quatrième législature contre quatorze pour la législature passée.

Cela n’est pas nettement un recul, mais on pourrait parler de constance dans la représentativité des 52 % de la population au Parlement.
D’autant plus qu’à l’entrée de la législature passée, elles étaient treize à accéder à l’Assemblée nationale et la quatorzième est venue au Parlement presque à la fin de la 3e législature.

Au regard du débat national qui a prévalu avant et pendant l’amorce de la période électorale, et au regard du positionnement des femmes sur les différentes listes électorales, ce résultat n’est pas, à la limite, une surprise.

D’autant plus que le positionnement sur les listes électorales est sujet, dans la plupart des états-majors des partis et formations politiques, à conflit.

Des actions mal capitalisées

Pour mieux capitaliser leurs actions, les femmes députées de la troisième législature ont beaucoup évolué dans une structure du nom de l’Association des femmes élues du Burkina (AFEB). C’est du reste les actions de cette association qui ont permis de faire un débat national sur la mesure de quota soutenu grandement par les leaders des partis politiques, la société civile et certains partenaires au développement. Un débat national qui a permis l’élaboration d’un projet de loi actuellement déposé sur la table de l’Assemblée nationale attendant les députés de la quatrième législature. À noter qu’au sein du Parlement burkinabè, un caucus genre a, pour cette cause défendue par les femmes députées, vu le jour dans le cadre de la mise du projet de renforcement de capacité de l’institution parlementaire.

Au-delà de cet acquis, les femmes ont, dans le cadre de leur fonction traditionnelle de député, participé aux travaux en commission et en plénière, auditionné le gouvernement sur des questions précises. Elles ont aussi essayé de se rapprocher davantage de leur électorat en initiant des projets de renforcement des capacités des femmes, surtout celles des zones rurales. Mais toutes ces actions n’ont pas pu être capitalisées pour être mieux présentées en vue d’en faire un exemple.

Quel rôle pour la femme députée de la 4e législature ?

Pour cette 4e législature, les femmes devront mettre l’accent sur les actions d’envergure beaucoup plus grande et visible. Dans ce dessein, elles devront savoir s’unir à l’Assemblée nationale, hors des considérations d’appartenance politique, pour parler d’une même voix. Cette synergie d’action devra permettre, d’abord, de faire voter la loi sur le quota de 30 % à imposer aux partis et formations politiques.

Puis, elles doivent savoir faire de la mobilisation sociale autour de la question de la participation politique des femmes dans ces partis et formations politiques. Cela passe nécessairement par la mobilisation des moyens pour non seulement faire du plaidoyer auprès des leaders politiques, mais également d’initier des sessions de dialogue direct permanent entre les femmes élues et les dirigeants des partis politiques.

Par ailleurs, il y a aussi la nécessité d’éduquer les jeunes filles à participer au processus de développement, que ce soit dans les organisations de la société civile ou que ce soit dans les partis politiques. Et c’est ainsi que petit à petit, les femmes élues pourront imposer cette dynamique de quota aux leaders des partis et formations politiques.

Abou OUATTARA

L’Hebdo

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