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“La loi électorale en elle-même comporte des failles” dixit Fako OUATTARA du MBDHP

Publié le jeudi 24 mai 2007 à 08h16min

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Fako Bruno Ouattara

Fako Bruno OUATTARA, ex-magistrat, est le directeur du Centre international d’études sociologiques et droit appliqué (CINESDA), membre du Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples et coordonnateur des observateurs des élections du 6 mai 2007.

C’est en cette qualité que nous l’avons approché pour recueillir son avis sur les situations de fraudes qui ont été relevées dans quelques circonscriptions électorales de notre pays, les causes et les conséquences sur la crédibilité du scrutin pour l’avenir de notre démocratie.

Selon M. OUATTARA, pour ce qui concerne les fraudes il faut dire que la loi électorale en elle-même comporte des failles favorisant des fraudes. En effet, plusieurs éléments d’identification de l’électeur permettent à celui-ci de choisir le document qu’il veut pour s’inscrire comme électeur et même comme candidat. D’autant que la loi électorale ne retient pas comme électeur et éligible le seul Burkinabé de naissance. Cela ouvre la possibilité à toutes sortes d’interprétations ou de manipulations si l’on sait que des personnes d’origines diverses peuvent prétendre à la nationalité burkinabè.

C’est dire déjà que se pose la question de l’identification même de l’électeur burkinabè. Le constat est que le jour du scrutin ont été utilisées des pièces d’état civil, notamment les actes de naissance à des fins de fraudes. Le phénomène n’est pas nouveau, assure M. OUATTARA car affirme-t-il, « lors des municipales passées, il y a eu des cas qui avaient été jugés et condamnés ». Et d’ajouter qu’il y a matière à s’inquiéter « par rapport à ces types de fraudes parce que cela déstabilise la nation ».

A l’entendre, ceux qui sont coupables de ces fraudes et qui ne sont pas toujours le quidam mais bien des personnes avisées n’ont aucune conviction de l’intérêt général ni de la destinée de leur pays. Falsifiant ainsi le suffrage des électeurs, ils aiguisent les frustrations, les ressentiments, ce qui n’est pas de nature à apaiser le climat social.

Quelles solutions à la fraude ?

Le centre que dirige M. OUATTARA, le CINESDA, proposa de revoir tout le mécanisme électoral en application et son opportunité. Est-ce que l’urne telle qu’elle est conçue convient ? Est-ce qu’il faut attendre le jour des élections pour identifier le lieu du vote ? C’est là des interrogations posées par M. OUATTARA qui livre ce qu’entrevoit son organisme pour éradiquer la fraude ; ainsi dit-il « les recherches que nous menons qui sont d’ailleurs très avancées pourront supprimer totalement cette fraude parce que le citoyen l’aura voulu.

En tout cas la maîtriser. Par exemple, à l’entrée d’une salle de Ciné on coupe le ticket qui permet l’accès et c’est la comptabilité du coupon qui donnera le nombre de personnes dans la salle. Il y a certaines situations qui peuvent se gérer instantanément et l’on n’a pas besoin d’attendre 3 ou 4 jours pour cela... ». Il y a des solutions c’est de travailler à sécuriser l’état civil, à rendre la loi applicable ».

Par Issoufou MAIGA

L’Opinion

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