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Le président nigérian au Burkina : consolider l’axe Ouagadougou-Abuja

Publié le mercredi 23 mai 2007 à 07h54min

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Umaru Musa Yar’Adua et Blaise Compaoré

Le président fraîchement élu du Nigeria, Umaru Musa Yar’Adua a effectué une visite d’amitié, mardi 22 avril 2007 au Burkina Faso. L’occasion pour lui d’échanger avec son homologue burkinabè, Blaise Compaoré sur le renforcement de la coopération Burkina Faso - République fédérale du Nigeria et d’inviter l’homme d’Etat burkinabè à participer à son investiture prévue pour le 29 mai 2007 à Abuja.

“Je suis venu signifier toute ma considération à mon homologue burkinabè, Blaise Compaoré et lui dire que je suis prêt à perpétuer l’excellente coopération qui existe entre nos deux pays”. En campant ainsi l’esprit de sa visite éclair à Ouagadougou (arrivé peu avant 12 h Temps universel, Yar’Adua a regagné son pays en fin d’après-midi).

Le nouveau président nigérian indiquait clairement que le Burkina Faso et le Nigeria auront davantage que par le passé, beaucoup de choses à partager. Une impression renforcée à l’issue du déjeuner et du tête-à-tête entre les deux hommes d’Etat au palais présidentiel de Kossyam. Le “renforcement” des relations économiques et commerciales et l’intégration sous-régionale figuraient au menu des échanges entre Compaoré et Yar’Adua entre une cuisse de poulet et un “foutou banane”, sauce graine savoureuse.

L’axe Ouagadougou-Abuja sort donc renforcé à l’issue de cette visite et Blaise Compaoré ne pouvait que faire gré à la demande de Yar’Adua en acceptant de participer à son investiture le 29 mai 2007. C’est vrai que l’élection de l’ex-gouverneur de l’Etat de Katsina à la magistrature suprême a été contestée, mais l’ancrage du Nigeria dans l’espace démocratique est trop récent pour que l’on fasse la fine bouche. Conjugué au gigantisme du pays et la propension de la population à adopter quelques fois, des comportements “déviants”, cette jeunesse démocratique commande d’aider le géant de l’Afrique noire à réussir sa “mue”.

La meilleure manière étant de lui apporter aide et conseils, Blaise Compaoré qui a l’avantage d’avoir connu et piloté un régime d’exception avant d’être le maître d’œuvre du processus démocratique burkinabè peut être d’un apport considérable. Et il n’y a pas de doute que le Nigeria dont le PIB est le troisième d’Afrique (derrière ceux d’Afrique du Sud et d’Algérie) et qui a une culture riche et dense, héritière de celle des Noks (civilisation dominante au Nigeria au VIe siècle avant Jésus Christ) saura le lui revaloir.

Matières premières (bois, pétrole...) produits manufacturés, biens culturels, le Nigeria est un immense “réservoir” qui peut alimenter l’Ouest-africain. Le dialogue entre les deux pays doit faire fi de tout paternalisme pour aller à l’essentiel.
La parfaite concordance de vue entre Compaoré et Yar’Adua et la complicité qui semble exister entre les deux hommes, incitent déjà à l’optimisme. Rendez-vous donc à Abuja le 29 mai 2007.

Boubakar SY


Bio-express

Umaru Musa Yar’Adua, qui s’apprête à prendre en main les destinées du Nigeria, est né en 1951 à Katsina, Etat dont il était le gouverneur depuis le 29 mai 1999 jusqu’à son élection, le 21 avril dernier.

Premier diplômé d’université à être porté à la magistrature suprême de son pays, ce chimiste de formation est le frère cadet du général Shehu Musa Yar’Adua. Lequel avait secondé Olusegun Obasanjo lors du premier passage de celui-ci à la présidence entre 1976 et 1979.

Son père et son oncle ont également joué des rôles de premier plan dans les affaires de la Nation, toutes choses qui autorisent à dire qu’il n’est pas un novice en politique. Intègre, homme de dossiers, pédagogue, Yar’Adua sera secondé dans sa tâche de Goodluck Jonathan, ancien gouverneur de l’Etat de Bayelsa et son collistier lors de la présidentielle d’avril 2007.

Les deux hommes ont fait de la lutte contre la corruption et de la restauration de l’autorité de l’Etat, leur credo au cours de leur mandat quadriennal. “Good luck sirs”, est-on tenté de dire au regard de l’immensité de la tâche.

Boubakar SY

Sidwaya

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