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Législatives 2007 : La victoire du CDP présage-t-elle une révision de la Constitution ?

Publié le lundi 21 mai 2007 à 08h04min

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Au cours d’une conférence de presse que son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a organisée le 18 mai dernier, le docteur Fidèle Hien a déclaré que la majorité obtenue par le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) était une opportunité pour ledit parti qui est au pouvoir depuis une vingtaine d’années, de modifier la Constitution. Pour l’UDPS, cela était recherché par le CDP depuis 2002.

La majorité "stalinienne" obtenue par le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) aux dernières élections législatives présage-t-elle une révision de la Constitution ? En tout cas , selon Fidèle Hien, coordinateur de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), cela était activement recherché par le parti au pouvoir depuis longtemps. C’était au cours d’une conférence de presse organisée par l’UDPS, le 18 mai dernier. En effet, selon les résultats provisoires du scrutin législatif du 6 mai 2007 proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), sur 47 formations politiques participantes, le parti présidentiel à lui seul s’en tire avec 73 députés sur 111 sièges à pourvoir.

Et si on y ajoute ceux acquis par les partis de la mouvance présidentielle, cela donne 83 députés, soit la majorité des 3/4, "indispensable à une révision par voie parlementaire de la Constitution", dira le docteur Hien. Celui-ci va plus loin en disant que "lorsqu’à ces 3/4 on se doit d’ajouter les 14 élus qui, parce qu’ils aiment le général tout en détestant ses troupes, ont décidé de former un troisième bataillon (allusion faite ici à l’ADF-RDA), on aboutit à cette majorité sans appel de 87,4% largement au-dessus des 80,35% acquis "à hauteur d’homme" par le président Compaoré en 2005." "Le pouvoir a donc obtenu pour son parlement la majorité si activement recherchée depuis 2002, cette majorité qui le rassure enfin qu’il peut décider du cours de la démocratie dans notre pays", en a-t-il déduit. Toutefois, Fidèle Hien et ses co-conférenciers, à savoir Alfred Kaboré et Djédjouma Sanou ne semblent pas être surpris, car pour eux, cela était planifié depuis 2004 par la révision de la loi électorale. Pour eux, le scrutin législatif du 6 mai 2007 aura été tout sauf une élection transparente et équitable.

Aussi, l’UDPS réclame l’annulation ainsi que la reprise du scrutin dans la province du Houet. Par ailleurs, concernant même la participation populaire à ce scrutin, l’UDPS estime que les électeurs du 6 mai 2007, au nombre de 2 520 488 sur 4,7 millions d’inscrits ne représentent qu’une infime partie de l’électorat burkinabè réel, estimé à plus de 8 millions de citoyens.

Pour les responsables de l’Union, cela est non seulement la preuve d’une désillusion des Burkinabè vis-à-vis du pouvoir de la IVe république, mais aussi d’une perte de repère. Pour finir, il faut noter que lors de ce dernier scrutin législatif, l’UDPS n’a obtenu qu’un seul siège.

Par Lassina SANOU

Le Pays

P.-S.

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