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Mouvance présidentielle : Soutien renouvelé

Publié le vendredi 18 mai 2007 à 07h27min

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Cinq. C’est le nombre de partis politiques de la mouvance présidentielle qui seront à l’Assemblée nationale. Même si ces partis sont souvent raillés par le parti majoritaire le CDP, leur importance stratégique dans le landerneau politique burkinabé reste indéniable. C’est donc un poids politique avec lequel le CDP devra compter dans la mise en œuvre du programme de développement du président Blaise COMPAORE.

Si les résultats se confirment, en plus du groupe parlementaire CDP, ceux de l’ADF/RDA, le groupe des partis de la mouvance présidentielle devra représenter un groupe parlementaire assez visible et efficace. Et pour cause, le nombre de leurs élus, l’esprit des leaders politiques qui l’incarnent dessinent déjà l’apport que ce groupe parlementaire pourra apporter dans le débat au sein de l’AN.

En effet, les cinq partis que sont l’UPR, la CFD/B, le RPC, le RDB et dans une moindre mesure le PAI ont pris fait et cause pour le Programme continu pour une société d’espérance. Ils sortent du scrutin du 6 mai 2007 avec une dizaine de sièges. Bien que le résultat soit maigre par rapport à celui de la législature passée, les leaders des partis de la mouvance doivent avoir des motifs de satisfactions.

En effet, comme la plupart des partis politiques l’ont reconnu, le mode de scrutin notamment le retour à la province comme circonscription électorale est l’une des causes de ce résultat. Il est certain qu’avec ce résultat les « mouvanciers » comme l’opposition d’ailleurs ne pèseront pas lourds lors des votes des lois à l’hémicycle, mais le parti majoritaire devra avoir un autre regard vis-à-vis de cet « allié ».

Et pour cause il est certain que si le CDP avait su tisser des liens solides avec certains partis de la mouvance, là où il a eu des difficultés Toussaint Abel COULIBALY et ses acolytes pouvaient y jouer les pompiers. Ce qui pouvait éviter au CDP la "débâcle" comme cela a été le cas dans la capitale Ouagadougou. Il faut donc jeter dans les oubliettes les vieilles querelles et accepter comme l’a laissé entendre Adama Régis ZOUGMORE de la CFD/B qu’entre le CDP et l’AMP, " c’est pratiquement la même famille. Car ce parti est notre chef de file ».

Mieux, pour qui connaît l’importance d’une mouvance présidentielle, cette querelle n’a point lieu d’être. « Les partis de la mouvance sont en fait un moyen pour le président de pouvoir contrôler le parti majoritaire. Compte tenu de leur importance, ils offrent une alternative au Président du Faso pour ne pas être prisonnier de son propre parti.

Les chefs d’État suscitent la création de ces partis juste pour pouvoir avoir des coudées franches vis-à-vis du parti majoritaire. » soutient le professeur Luc IBRIGA de l’UFR/SJP. Si cela est un fait indiscutable, il n’en demeure pas moins que les partis de la mouvance doivent travailler pour forger ce respect et cette considération qu’ils attendent du parti majoritaire.

Et comme l’a si bien illustré le professeur IBRIGA « Ils ne sont pas contre la politique qui est menée, mais il y a des nuances quant aux méthodes et à la manière dont ils conçoivent les choses. On peut être de la mouvance présidentielle et avoir un ton critique vis-à-vis de l’action gouvernementale. » C’est dire que vos électeurs attendent de vous une présence d’accompagnateurs avisés du gouvernement qui verra jour dans quelques semaines si le constituant délibère sur le scrutin.

Par Frédéric ILBOUDO

L’Opinion

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