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Législatives 2007 : L’UNDD prise à son propre piège

Publié le vendredi 18 mai 2007 à 07h55min

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Hermann Yaméogo

Comme nous le subodorions dans une analyse de l’ambiance de la campagne pour les législatives et au regard du comportement de ce parti,l’UNDD de Me Hermann YAMEOGO a bien mordu la poussière avec zéro élu à l’arrivée. Signe des temps ? En tout cas la nature du discours ou le thème de campagne à savoir le vote sanction contre le parti au pouvoir a produit l’effet boomerang. Le chantre du "tékré" finira-t-il par comprendre que son prêche ne porte pas ?

Quoique le cœur n’y était pas pour Hermann YAMEOGO qui rechignait à "embarquer" pour les législatives qui viennent de livrer leur verdict, le "parti de la panthère" y partait confiant et l’objectif pour son vice-président Amadou DABO était de reconquérir le statut de chef de file de l’Opposition.

Tout le monde sait que le rêve de Hermann YAMEOGO a toujours été de faire de son parti la première force politique d’opposition de ce pays qui provoquera une "alternance alternative" ; il n’a jamais ménagé ses efforts et stratagèmes pour présenter les tenants du pouvoir comme étant les responsables de toutes les misères du Burkina. D’ailleurs, pour ces législatives, l’UNDD dans ses rencontres avec les électeurs s’est érigée en tribunal invitant ceux-ci à dénoncer la politique du CDP et du président du Faso et à leur faire subir un vote sanction.

Autrement dit comme l’a laissé entendre un prince d’une de nos contrées, il faut les "bouter" hors de chez eux. L’UNDD était l’un des trois partis sur les 47 partants à présenter les listes dans les 45 provinces du pays avec une liste nationale. Ce qui montre le sérieux avec lequel, elle a préparé ces législatives ambitionnant faire de son mentor le chef de file de l’Opposition en briguant plus de sièges de députés que les autres.

L’ambition qui aveugle

On n’oubliera jamais que le patron du MDP puis de l’ADF ensuite de l’ADF/RDA et enfin aujourd’hui de l’UNDD, Hermann YAMEOGO, a d’abord flirté avec les tenants du pouvoir notamment le président Blaise COMPAORE à qui son géniteur, le premier président du pays, Maurice YAMEOGO, lui aurait intimé de rester fidèle. Mais, on est en politique et le terrain est tellement mouvant que les positions de l’instant peuvent être reniées la minute d’après et les alliances se faire et défaire au gré des intérêts ou même des humeurs.

Toujours est-il que Hermann est de nos jours le plus farouche adversaire des tenants du pouvoir et son rêve est de les "balayer". Pour le moment, son parti doit être le premier de l’Opposition dite vraie et lui, le phare de cette Opposition. On a vu comment il a fait feu de tout bois pour qu’un décret d’application soit pris sur le statut de chef de file de l’Opposition au moment où il dirigeait l’ADF/RDA, le parti d’opposition qui avait le plus grand nombre de députés.

Mais, en plus de ses errements dans le management du parti, ses intentions inavouées autour de ce statut ont amené ses militants à le débarquer. Depuis lors, il cherche à s’imposer, à ses risques et périls, à la classe politique comme le vrai opposant au régime. C’est dans cette logique qu’il s’est fait marchand d’illusions et s’est mis en intelligence avec des régimes hostiles au Burkina. Rattrapé par ses propres turpitudes, il a tenu à changer de stratégie à l’occasion des législatives.

Comme à la présidentielle du 11 novembre 2005, où il s’est fait des coups de pub gratuite en renonçant à sa candidature, Hermann YAMEOGO voulait se distinguer des dites législatives par des effets d’annonce, des coups de théâtre. Bien conscient de la décadence de son parti depuis sa déculottée aux municipales d’avril 2006, l’homme était à la recherche d’un nouveau souffle politique quand les législatives se sont pointées.

Ce qui n’était pas pour l’arranger d’autant qu’en homme politique averti, la meilleure façon de cacher ses tares c’est de passer son temps à se faire-valoir dans des déclarations de presse que d’aller faire ses preuves sur le terrain électoral. Et quand on est contraint d’y compétir, on fustige en avance les règles du jeu pour pouvoir "justifier" sa défaite après. Ainsi, Hermann YAMEOGO au départ, n’avait pas voulu participer aux élections du 6 mai dernier pour ne pas laisser éclater au grand jour l’agonie dans laquelle son parti se trouve.

Après avoir annoncé tambour battant que l’UNDD optera pour des marches de protestation au cours de ces législatives, il a dû revoir sa copie sous la pression de ses militants, surtout ceux qui avaient déjà siégé à l’Assemblée nationale et alors se résigner à compétir correctement aux dites élections. Pas besoin de préciser qu’Hermann et ses militants ne visaient donc pas le même objectif pour les législatives.

D’autant que l’union n’était pas dans la maison pour aller à ce combat électoral, il faut dire qu’on ne pouvait s’attendre à une bonne stratégie et c’est là que naïvement les autres candidats du parti se sont laissés embarquer dans une campagne avec un thème qui ne les arrangeait pas.
C’est dans une ambiguïté totale donc que les candidats de l’UNDD ont battu campagne sous le thème de vote sanction. Pendant que ses camarades se fondaient sur les prétendues limites du parti au pouvoir pour demander à l’électorat de ne pas le voter, le candidat, Hermann, lui recommandait plutôt le refus total d’aller voter.

La musique sonnait donc faux et c’est tout naturellement qu’on a abouti à cette raclée électorale dont il lui sera difficile de s’en remettre de sitôt. Peut-être qu’Hermann qui n’hésite pas à vendre à n’importe quel prix son âme politique, pourra s’occuper autrement durant les 5 années de la législature mais, ses militants qui aspiraient au statut de député, auront du mal à accepter la situation. Surtout que c’est leur président à eux, qui a été pour quelque chose dans leur malheur -même refusé de voter et a ! Les jours à venir nous diront comment la situation sera gérée dans le parti.

On ne le dira jamais assez, le discours politique doit être structuré en fonction du contexte politique dans lequel on évolue. Ici au Faso, nous sommes maintenant dans une démocratie qui fonctionne à plein régime. L’époque des marchands d’illusions est révolue. La dynamique politique qui prévaut est l’expression d’une volonté populaire. En fait, les attitudes d’Hermann YAMEOGO sont aux antipodes de la réalité politique nationale et les électeurs comme pour le lui faire savoir, ont opposé un vote sanction à son UNDD. Avec zéro député, c’est la grande désillusion pour un statut de chef de file de l’Opposition.

Mais comme Hermann tient de gré ou de force à faire époque, il ne sera pas étonnant qu’il renoue avec ses anciennes amours d’apatridie pour se présenter en martyr du régime avec cet "avantage" de ne plus bénéficier de l’immunité parlementaire. Sinon, c’est bien la fin d’une époque.

Par Drissa TRAORE

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 18 mai 2007 à 21:42, par le bobolais En réponse à : > Législatives 2007 : L’UNDD prise à son propre piège

    voila ce qui est bien pour des gens qui veulent tromper le peuple !
    ca n’étonne personne !
    papa MAURICE a vendu le burkina à la cote d’ivoire ! envoyé tous les pojets nationnaux en cote d’ivoire au cpte de sa famille ! et aujourd8 il se met a la déffense du régime ivoirien contre tout un peuple unis ! mème celui qui n’a jamais fait la politique ne fera pas ctte erreur !! domage pour herman ki ne sera plus jamais conseillé municipale , n’en parlons pas de dputé !

    • Le 20 mai 2007 à 06:37 En réponse à : > Législatives 2007 : L’UNDD prise à son propre piège

      vou parlez de kel peuple , les burkinabés sont utulisé dans cet histoire, laissez le peuple trankil , ces pas parce k le peuple sorti pour soutenir nos otorités ça ces largent jen suis sur . le peuple a fait et on en profite . dan cet histoire de la cote divoire si chacun doi assumer son role les otorités y son pour kelkes choses tou le monde le sais arrétez de nou prendre la tete , la pais semble revenir donc oublions ça et kan a herman ces un camelion il peu encore retourner sa veste , on se rappel de ce kil disai kil etai revunu o burkina pour aider blaise . donc peuple ne rentrer entre lui a et blaise vou serez surpri............

  • Le 19 mai 2007 à 03:39, par Un militant CDP pas comme les autres En réponse à : > Législatives 2007 : L’UNDD prise à son propre piège

    C’est bien dommage que vous vous en prenez de la sorte à Me Hermann Yaméogo sans rien comprendre.
    Moi je vais vous dire,j’étais là sur le terrain et bien avant les élections législatives j’ai assisté à beaucoup de choses .Je suis un militant ardent du CDP mais ce n’est pas pour autant que je déteste Me Hermann Yaméogo
    je le respect comme tout autre politicien,comme je respecte Salif Diallo ou Roch Marc Christian kaboré.
    J’aime le CDP mais j’avoue qu’à la sortie de ces élections je suis complètement déçu de mon parti oui je vais vous dire pourquoi.Vous vous trompez en croyant que l’UNDD n’est pas une force politique aujourd’hui,
    si l’UNDD ne réprésentait en effet aucun danger,pourquoi mon parti s’en est pris spécialement à ce dernier ?
    A l’aval tout était préparé , l’ordre a été donné de minimiser les chiffres de l’UNDD à ces élections sinon même de ne faire figurer le nom de ce parti sur certaines listes de certaines régions.A Dori par exemple où j’étais dans les quelques bureaux de vote que j’ai moi même parcouru le parti de la panthère n’avait pas moins de 1500 à 2500 voix
    dans chaque bureau.Seulement les ordres étant les ordres,ces chiffres ont été ramenés tout simplement à 200 voix sur les PV de chaque président de bureau.
    A cela s’ajoute bien entendu les fraudes administrées par mon parti le CDP qui avec la complicité de la CENI
    a donné plus de 3000 cartes d’électeurs à des militants ADF/RDA ,alors que bien avant les élections il avait été déjà arrêté approximativement le nombre de députés qu’allait avoir le parti de l’éléphant.
    C’est également devant moi qu’un élécteur de mon parti n’ayant pas son nom sur la liste voulait à tout prix voter,devant le refus du président du bureau il alla voir le président de la CEPI qui une demi heure plus tard arriva avec une nouvelle liste d’élécteurs de plus de 800 personnes et la donna au président du bureau en lui disant de tenir compte de cette liste nouvelle car le nom de ce fameux électeur s’y trouvait.
    Ceci n’est que l’exemple d’une région,il ya en eu bien pire ailleurs,et tenait vous bien à Koudougou c’était bien plus malheureux car mon parti à envoyer des cars entiers bourrés de militants CDP pour y voter.
    Vous me direz mais pourquoi je n’ai pas agis en ce moment,eh ben oui pourtant je l’ai fait malgré les multiples
    ménaces reçues.A Ouaga lorsque l’on prenait quelqu’un pour fraude on l’amenait à la CENI qui toute suite pour s’en débarasser disait envoyé le à la gendarmérie,et à cette dernière de dire à son tour,qu’elle ne traite pas ces cas isolés,et que cela ne la concerne pas,résultat le fraudeur repartait pour d’autres bureaux de votes.
    Je puis vous assurer qu’avec tout ce que j’ai vu et vecu lors de ce scrutin ,je suis totalement dégoûté par cette politique puante du parti majoritaire,et je vais très bientôt donner ma démission car je n’en peux plus de continuer sur cette voie.
    Je viens dire à Monsieur Traoré que si c’est un réel plaisir pour lui que le parti au pouvoir administre une telle raclée à l’opposition par des fraudes massives,et un nombre déjà arrêté de parlementaires qu’il distribue à sa guise,moi militant du CDP cela ne me fait absoluement pas marrer,au contraire j’ai honte de nos autorités,et j’ai aussi honte d’être de ce parti.
    Vous comprendrez pourquoi je suis sincèrement déçu de ce système et que je veuille vite quitter ce parti
    qui de plus en plus ressemble à un regroupement d’individus sans loi ni foi.
    Il est grand temps que nous allions vers le changement car le Burkina est en réelle régression démocratique
    contrairement au pays voisins.
    La démocratie à la burkinabé et à la manière du CDP ne fera que nous conduire vers une bataille la plus
    sanglante de la sous région si dès à présent nous ne prenons conscience de la gravité des faits.
    Je laisse les militants et sympathisants du CDP et à Monsieur Traoré de juger eux même en âme et conscience les faits saillants de ce scrutin.
    Pouvoir au peuple,abat la mauvaise gouvernance démocratique,vivent les vaillants et courageux hommes de notre nation qui se battent pour les causes justes,et disons non à l’injustice,vive le peuple du Burkina Faso.

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