LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Législatives 2007 : La démocratie à plein régime !

Publié le vendredi 18 mai 2007 à 07h42min

PARTAGER :                          

Les élections législatives du 06 mai 2007 au regard de l’engouement qu’elles ont suscité (47 partis politiques en lice et des milliers de candidats à la députation) consacrent définitivement l’ancrage du Burkina-Faso dans l’espace démocratique et ouvrent du coup des perspectives de développement heureux pour le pays.

Qu’il est loin le temps où Blaise COMPAORE était candidat unique ( à ne pas confondre avec unique candidat comme l’avait indiqué pertinemment un confrère) à la présidentielle de 1991, un scrutin précédé par des invectives et des anathèmes en tous genres provenant de l’Opposition. Et pourtant, le même Blaise COMPAORE, fondateur de la démocratie burkinabé, avait, dès sa première adresse à ses compatriotes (le 19 octobre 1987) indiqué l’esprit démocratique qui avait prévalu à l’avènement du Mouvement de rectification.

Conscients que la pensée unique ne pouvait plus prospérer à l’heure de la faillite de l’idéologie communiste et du triomphe de la démocratie bourgeoise, COMPAORE et ses compagnons avaient en effet prévu « l’ouverture démocratique » et la participation citoyenne pour l’édification d’une société « porteuse » de développement.

Un appel qui sans être tombé dans l’oreille de sourds n’avait cependant pas reçu un écho large en raison du contexte particulier de l’époque avec la Révolution démocratique et populaire qui avait mis une chape de plomb sur les libertés en général et celles d’expression et politique en particulier.

Tiédeur, peur, suspicions et méfiance conjuguées ont dans un premier temps douché l’enthousiasme pour ce « new-deal », même si la morosité sera de courte durée. En effet, dès les législatives de mai 1992, la compétition sera rude, même si l’ODP/MT, « ancêtre » du CDP avec d’autres partis, se taillera une majorité confortable à l’hémicycle. Le moteur diesel de la démocratie burkinabé se mettait progressivement en marche, atteignant une vitesse honorable lors des municipales de 1995 et des législatives de 1997, avant « d’exploser » lors des législatives de 2002.

Les réformes politiques et institutionnelles consécutives à l’assassinat de notre confrère Norbert ZONGO avaient créé un contexte favorable dont les ondes positives se sont ressenties jusqu’à la présidentielle de novembre 2005 et des municipales d’avril 2006. Lors du premier scrutin et fait inédit dans l’histoire de ce pays, treize candidats ont compéti.

Et, même si l’on a enregistré une certaine « pagaille »avec des candidats farceurs, l’ensemble des observateurs a salué la bonne tenue du scrutin et loué au passage une démocratie qui se débarrassait progressivement de ses « scories ». Avec les présentes législatives, la tendance se confirme donc, même si les trublions habituels ont à un moment donné, appelé au « boycott actif ». Avant de se raviser sous la poussée de leurs militants qui ont compris à quel point, la politique de la chaise vide pouvait être suicidaire pour un parti.

Le recul observé par certains partis politiques comme le PDP/PS en atteste, eux qui n’ont pas su faire une lecture intelligente de la situation à certains moments. L’Opposition ne suit pas souvent parce qu’elle le veut, mais bien parce qu’elle a compris que le mouvement de l’histoire est incompressible. On ne lui tressera pas des couronnes si tant est qu’elle ne fait montre que du « surdéveloppement » de son instinct de survie. La démocratie burkinabé vogue à plein régime et on ne peut que lui souhaiter bon vent.

Par A YAYA

L’Opinion

PARTAGER :                              
 LeFaso TV