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Fraudes aux élections : Comment tuer la bête

Publié le mercredi 16 mai 2007 à 07h30min

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Comment qualifier autrement la manie maladive de ces législatives. Celle infantile des partis politiques africains dont la seule arme de défense face à la défaite électorale est la fraude orchestrée par l’adversaire. Il semble que lors des législatives de dimanche dernier, tous les partis se soient mis dans le cercle des maîtres fraudeurs. Il y aurait eu des boulevards de fraudes aussi dévastateurs que la diagonale du fou, du moins dans certaines provinces.

Comme les observateurs autant que les électeurs sont fatigués de cette dédaigneuse justification de la défaite, il faut amener les partis à donner la peine d’y trouver une solution définitive.

Aussi, en conclusion de cet usage abusif de l’accusation fraude, il revient qu’il manque d’idées pour la combattre. Alors, proposition concrète et gratuite, non pas en forme de suggestion mais d’injonction.

La prochaine élection, celle présidentielle a lieu dans trois ans et demi. Autant dire pour des professionnels de la politique, un temps suffisamment long pour engager les mesures massues à même de tuer la bête. Comment ?

En désignant dix représentants des partis pour, avec la CENI, toiletter le fichier, expurger le processus de tous les vecteurs faisant le lit de la fraude, engager les réformes qui feront que chaque électeur potentiel soit identifié et que sa voix ne puisse constituer qu’une et une seule.
Ce n’est pas trop exiger et si vraiment l’objectif de chacun et de tous est de parvenir à des élections vraiment propres, trois ans constituent un laps de temps capable d’une telle « prouesse ».

Car à force d’écouter les partis se jeter mutuellement à la face d’être le fraudeur originel, cela donne envie au citoyen honnête d’aller plutôt à la pêche le jour du scrutin. Pour ne pas que cette envie finisse par prendre le dessus sur celle d’aller au bureau de vote, on veut croire que l’injonction aura un écho. Le diagnostic à la loupe du comportement des partis commencera après la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel.

Souleymane KONE

L’hebdo

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