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Boulkiemdé : L’UNDD à la trappe

Publié le jeudi 10 mai 2007 à 08h45min

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L’UNDD de Me Hermann Yaméogo sort totalement perdante de ces élections

Province du Boulkièmdé, chef-lieu Koudougou. A l’instar des 44 autres provinces du pays, le Boukièmdé a choisi ses quatre représentants. Même si la journée du 6 mai a été la plus longue de la province, les populations ont fait leur choix. Le scrutin s’est déroulé dans le calme et la sérénité, mais, par moment, on a frôlé la rixe.

Le Boulkièmdé a choisi ses députés. Ce choix, il a fallu de longues heures d’attente après la clôture du scrutin du 6 mai 2007 avant de savoir sur qui le dévolu des populations était échu. De longues heures d’attente, comparables à la longue journée du scrutin. Très tôt le matin du 6 mai les populations qui étaient appelés aux urnes ont répondu comme ils le voulaient. Pas de grande affluence devant les bureaux de vote à certaines heures de la journée.

Pour certains responsables politiques cela s’explique du fait que c’était dimanche et que certainement nombreux sont ceux qui viendront après la messe ou qui ont accompli leur devoir civique avant d’aller prier Dieu. Dans l’ensemble le scrutin s’est déroulé dans le calme et la sérénité. Dès les premières heures de la matinée, les responsables administratifs comme le gouverneur Seydou Baworo SANOU, le maire Seydou ZAGRE et bien d’autres encore sont allés accomplir leur devoir civique.

Le scrutin a été suspendu à Vily de 7h 20 à 8h 13 pour des problèmes d’indélébilité de l’encre dans les trois bureaux de vote du village », nous a confié Maxime YAMEOGO, Observateur pour le compte de Notre Dame de la réconciliation. Des témoignages qui concordent avec ce que nous avons pu constater dans le bureau de vote n° 4 du secteur 1 où là, il manquait un encreur pour permettre de pouvoir cacheter les cartes d’électeurs une fois le devoir de vote accompli. Des cas d’espèces qui ont été rencontrés dans plusieurs autres bureaux de vote.

Si ces difficultés ont pu retarder à certains endroits le déroulement du scrutin, dans d’autres localités les membres des bureaux de vote ont trouvé des solutions palliatives pour résoudre leurs problèmes en attendant que la CECI ou la CEPI se manifestent. « Nous ne pouvons pas attendre le cachet indéfiniment. En attendant le cachet, nous allons signer et dater sur les cartes d’électeurs pour faire foi de l’acte de vote de l’électeur. » a eu a décidé la présidente du bureau de vote n° 11 de l’école mission Mme Odette YAMEOGO.

A cela il fallait ajouter le problème des récépissés non signés par le président de la CEPI de certains représentants des partis politiques. Les longues files d’attentes observées dans certains bureaux de vote devenaient quelquefois désertiques à mesure qu’avançait la journée. Pendant que les populations s’appliquaient à accomplir leur devoir de citoyen, les candidats et certains militants faisaient le tour des bureaux de vote pour prendre la température de déroulement du scrutin.

C’est ainsi que M. Noël YAMEOGO allait jusqu’à proposer aux membres des bureaux de vote l’application de l’article 77 du code électoral. « Je propose l’application de cet article, surtout à son avant dernier paragraphe qui dit que les représentants des partis politiques ont la possibilité de vérifier l’identité de l’électeur en procédant à l’interrogation de l’électeur au cas où celui-ci ne dispose pas d’une carte d’identité, mais une autre pièce d’état civil pour voter », nous a confié M. Noël YAMEOGO à l’école Sud A du secteur 6. Du côté des autres partis comme le CDP, on a cessé de faire la ronde des bureaux de vote pour superviser son déroulement du scrutin.

Koudougou s’est faite peur

Koudougou ville rebelle, Koudougou ville à haute tension. A chaque scrutin, le Boulkièmdé et particulièrement son chef-lieu fait l’objet de toutes les attentions. Le scrutin du 6 mai n’a pas dérogé à cette tradition. Avec quatre sièges à pourvoir, la province était des plus convoitées. Ce qui témoigne de la présence de quinze partis en compétition. Mais à la vérité du terrain la tension que redoutent certains observateurs découle de la rivalité et de la « haine fraternelle » que se vouent deux partis. Il s’agit en l’occurrence de l’UNDD de Me Hermann YAMEOGO et du CDP de son cousin Hubert YAMEOGO. Une situation qui met sous silence, les oubliettes les treize autres concurrents dont certains ténors comme l’ADF/RDA a pourtant montré sa force de frappe dans les urnes.

Tension dans l’air au secteur 6 et 1
Le secteur 6 particulièrement à l’école Sud A et les écoles de la mission du secteur 1 sont réputées être les points chauds de la commune. A chaque scrutin les militants des deux partis s’affrontent. « Aux municipales, il a fallu les gaz lacrymogènes des CRS pour ramener l’ordre, et je vous dis que si rien n’est fait ces attroupements de militants n’ont pas bon signe », a dit le président de la CECI. Et Noël YAMEOGO candidat de l’UNDD de confirmer : « La situation dans ces deux secteurs est toujours tendue lors des scrutins, surtout dans l’après midi ».

Une situation qui s’est effectivement vérifiée vers 17h le 6 mai. Venus attendre certainement les résultats, les militants des deux partis se regardaient en chiens de faïences. Lorsqu’à 18h les Président des trois bureaux de vote ont annoncé la clôture des votes, chaque camp était sur le pied de guerre. Mines serrées, regards rivés vers les trois bureaux de vote, ils se toisaient.

Sentant venir le danger, et ne voulant pas que le scénario d’Avril 2006 se reproduise, les CRS se déployèrent et s’interposèrent entre les deux camps rivaux et les bureaux de vote. Histoire de dissuader les plus téméraires qui voudraient tenter le passage en force. Déjà, dans la matinée, les mouvements incessants des militants motorisés dans les différents bureaux de vote laissaient planer les intentions des uns et des autres.

Et le Lieutenant Jean Paul BATAKO commandant du PCO (Poste de Commandement Opérationnel) de dire : « Nous avons eu vent de groupes qui se prépareraient à perturber le scrutin, mais nous veillons aux grains. » En effet, 407 hommes de sécurité ont été déployés au niveau des sites de vote. Des hommes qui étaient appuyés par un fort contingent de CRS qui se faisaient discrets mais qui à tout moment pouvaient intervenir pour rétablir l’ordre.

On s’accusait mutuellement de fraudes sans en apporter de preuve...

A la situation de tension, il fallait ajouter les accusations de fraudes et de tentatives de fraudes. Très tôt le matin du jour du scrutin, c’est Hubert YAMEOGO, tête de liste du CDP et commissaire régional du Centre-Ouest qui sonne la charge : « Depuis hier soir (NDLR soirée du 5au 6) nous avons décelé que nos adversaires politiques qui sont restés muets tout au long de la campagne ont développé des stratégies de fraudes.

Nous savons par exemple qu’il y a un certain nombre de cartes d’électeurs qui ont été dispatchées dans la commune de Koudougou de façon frauduleuse par l’UNDD.. » Réplique de l’UNDD dans la soirée du 6. Un des proches du leader du parti joint au téléphone pour savoir à quel moment Me Hermann YAMEOGO allait accomplir son vote informe la presse : « Me Hermann YAMEOGO refuse de voter. Il entend protester par ce refus de vote contre les fraudes que le CDP est en train d’opérer »

Les urnes ont parlé

En dépit des tensions et des difficultés organisationnelles de tout ordre auxquelles le scrutin a connu, les choses se sont bien déroulées. Les peurs ont été contenues, les menaces ont été gérées. A la clôture du scrutin à 18h, à l’instar des 44 autres provinces du pays, le Bulkièmdé a décidé, par ses électeurs lesquels de ses fils et filles allaient défendre ses intérêts à l’Assemblée nationale.

Ce sont Hubert YAMEOGO, Seydou BOUDA, et Aline KOALA au titre du CDP et Michel NANA de l’ADF/RDA qui ont reçu l’onction des électeurs. En clair, le Boulkièmdé a opté pour la continuité, ce qui ne doit pas empêcher les quatre nouveaux élus de travailler main dans la main pour le rayonnement de la province.

Par Frédéric ILBOUDO

L’Opinion

P.-S.

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Vos commentaires

  • Le 10 mai 2007 à 09:42 En réponse à : > Boulkiemdé : L’UNDD par la trappe

    C’est assez simpliste comme raisonnement et surtout comme déduction. La déroute de l’UNDD a des origines bien lointaines et plus profondes que l’abstention ou la fraude supposée à laquelle il n’a pas vraiment intérêt puisqu’il n’est pas aux affaires...

    Ceci dit s’abstenir d’aller voter n’est pas non plus la solution, surtout quand on avait en son temps appelé à voter une constitution des plus diffuse en 1990 !

    • Le 11 mai 2007 à 18:22, par soleil d’afrique En réponse à : > Boulkiemdé : L’UNDD par la trappe

      "monsieur je connais tout" qu’est-ce que vous en savez ? Faite attention je vous dis. La panthère que vous voyez-là n’a pas de multiples couleurs pour rien.

      • Le 12 mai 2007 à 11:06 En réponse à : > Boulkiemdé : L’UNDD par la trappe

        C’est d’un débat d’idées qu’il s’agit, et non d’une tribune de menaces, mêmes voilées ! Alors, ressaisissez-vous !

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