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Conseil exécutif de l’UNESCO : l’éducation pour tous au menu de la 169è session

Publié le lundi 3 mai 2004 à 14h50min

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Laya Sawadogo

La 169è session du Conseil exécutif de l’UNESCO a clos ses travaux le 28 avril après deux semaines de débats essentiellement consacrés aux questions de l’éducation pour tous, diversité culturelle et de la bioéthique. La délégation du Burkina, conduite par le ministre Laya Sawadogo a, une fois de plus, plaidé pour un soutien international massif au Centre International d’Education des Femmes et des Filles en Afrique (CIEFFA).

Présidée par l’allemand Hans-Heinrich Wrede, la 169è session a aussi traité du suivi du "Sommet mondial sur la société de l’information" et de plusieurs autres points relatifs à la reconstruction après conflit des institutions culturelles et éducatives dans des pays comme l’Iraq ou l’Afghanistan.

L’ambassadeur Hans-Heinrich Wrede a, dès l’ouverture, reconnu que « L’éducation pour tous reste notre grande priorité et représente le défi le plus pressant des prochaines dix années ». Il a aussi salué le fait que l’UNESCO maintienne son engagement en faveur de l’Afrique et du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD). A la clôture des travaux, M. Wrede reviendra sur le même sujet pour rappeler l’inquiétude manifestée par de nombreux délégués lors des travaux face aux difficultés à atteindre, en particulier en Afrique, les objectifs fixés à Dakar, notamment l’amélioration de 50% du niveau de l’alphabétisation des adultes d’ici à 2015.

Le président de la délégation burkinabè, le ministre Laya Sawadogo fait partie de ceux qui ont vigoureusement plaidé pour des efforts accrus en faveur de l’éducation en Afrique qui passe aussi par « la réforme et le renforcement de la formation des enseignants, enfin reconnue par tous comme préalable à la réussite de nos objectifs pour 2015 ». « La tâche qui attend l’Afrique dans ce domaine reste colossale » dira-t-il en rappelant les conclusions d’une étude publiée par l’Institut international de la planification de l’éducation qui dit que les pays d’Afrique devront, pour réaliser l’éducation primaire universelle, former 1 361 000 nouveaux enseignants entre 2000 et 2015 pour appuyer les 2 491 000 enseignants déjà en exercice. Faute de quoi, la pénurie de personnel enseignant qualifié risque de compromettre la parité tant souhaitée dans le primaire et le secondaire d’ici 2015.

Comme piste de solution, le ministre Laya Sawadogo a rappelé que la 165è session avait autorisé le Directeur général de l’UNESCO à utiliser une partie du reliquat du budget de l’exercice 2000-2002 pour renforcer l’appui de l’UNESCO aux efforts des pays concernés en Afrique. Occasion pour le ministre des enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique de solliciter l’appui de la communauté internationale pour la mise en œuvre du projet d’Education des Femmes et des Filles en Afrique, le CIEFFA, dont le siège est à Ouagadougou.

Le professeur Sawadogo a aussi invité l’UNESCO à se pencher sérieusement sur la promotion de la science et de la technologie en Afrique dont la maîtrise par les populations pourrait jouer un rôle primordial dans la prévention des épidémies. La chaire UNESCO « Femmes, Sciences et Développement » en cours de création à l’université de Ouagadougou s’inscrit, dira Laya Sawadogo, dans cette dynamique de mettre la science au service des populations. Il en est de même de la question de l’énergie solaire en zones rurales qui devrait bénéficier d’une assistance urgente de l’UNESCO.

Des appels qui ont eu des échos car à la clôture de la session, le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, a souligné que plusieurs des actions les plus visibles de l’UNESCO ont pour théâtre des situations de post-conflit en Afrique sub-saharienne et ailleurs. « Dans de telles situations, notre travail - tant dans le domaine de l’éducation que dans ceux de la culture et de la communication - a un caractère vraiment préventif dans la mesure où il cherche à empêcher tout retour en arrière vers la violence et le désordre, en ciblant précisément les injustices, inégalités et disparités qui sont à l’origine du conflit ».

C. Paré

Les derniers indicateurs mondiaux sur l’éducation

Partout dans le monde, les enfants passent plus de temps qu’avant à l’école mais des différences substantielles demeurent entre les pays selon l’édition 2004 du Recueil de données mondiales sur l’éducation de l’UNESCO. D’après le Recueil, en Finlande, en Nouvelle-Zélande ou en Norvège, un enfant peut espérer recevoir plus de 17 années d’enseignement, soit presque deux fois plus qu’au Bangladesh ou au Myanmar et quatre fois plus qu’au Niger ou au Burkina Faso.

Selon ces indicateurs, en Afrique, la moyenne d’espérance de scolarisation est de 7,6 ans. La plus faible espérance de scolarisation au monde, qui dépassait à peine deux ans pour l’année scolaire 2001-2002, est celle de l’Afghanistan. Le Recueil établit un lien clair entre l’espérance de scolarisation et la richesse nationale. Mais il montre également qu’un faible PIB ne fait pas forcément obstacle au progrès.

Le Recueil en anglais : http://www.unesco.org/education/docs/EN_GD2004_v2.pdf
Un résumé : http://www.unesco.org/education/docs/FR_GD2004_overview.pdf

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