LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Législatives 2007 : La démocratie s’enracine

Publié le jeudi 10 mai 2007 à 08h34min

PARTAGER :                          

Séance de dépouillement

En attendant la proclamation des résultats officiels du scrutin par la CENI, le constat qui se dégage à l’issue de celui-ci, c’est que la démocratie burkinabè a atteint sa vitesse de croisière d’une part et que le peuple est constant dans ses choix, d’autre part.

Sur le premier point, on a remarqué que la politique de la "chaise vide" et de l’invective sur fond de victimisation longtemps prisée par certaines chapelles politiques, n’est plus de mise.

Le temps où Blaise Compaoré était candidat unique à la présidentielle (à son corps défendant) relève désormais de la préhistoire, la pratique ayant révélé "mutatis mutandis" que les initiateurs du processus démocratique étaient des patriotes et des républicains sincères en même temps que des visionnaires, si tant est que la fin programmée de la glaciation communiste ouvrait un boulevard à la démocratie libérale. Les acteurs politiques s’impliquent donc dans leur "chose" et le peuple lui aussi est au diapason, le taux de participation aux différents scrutins étant allé crescendo.

Un peuple constant dans ses choix, avec la confirmation une fois de plus de l’assise nationale du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) qui a toujours les mêmes challengers à l’exception du PDP/PS qui souffre certainement de la disparition de son leader charismatique, Joseph Ki-Zerbo, du vieillissement de ses cadres et il ne faut pas l’oublier, du boycott de certains scrutins dans un passé récent.

A la différence des municipales d’avril 2006 où l’Union pour la république (UPR) était arrivée second, l’ADF/RDA retrouve son statut de numéro deux du landerneau politique. Cela en raison de la carrure de son leader, Gilbert Ouédraogo, qui a une stature nationale au contraire des leaders de l’UPR, plus implantés régionalement. Les exemples de Toussaint Abel Coulibaly dans le Mouhoun et de Gouen Laléyan Saïdou dans le Boulgou l’illustrent bien.

Le regroupement des sankaristes n’a pas amené le raz-de-marée escompté, l’unité n’étant toujours pas parfaite. Le PAI lui a dégringolé et le PAREN ne doit sa "survie" qu’à son patron Laurent Bado. On note aussi que l’ensemble des partis politiques a, au cours de la campagne, marqué sa volonté d’élever le niveau du débat à l’hémicycle et de susciter la votation de lois allant dans le sens de l’intérêt des populations.

Le CDP qui jouira d’une majorité confortable avec les "mouvanciers" devra imprimer sa marque en abordant tous les sujets sans a-priori, ni tabou. Dans cette optique, le procès d’intention qui lui a été fait par certains partis politiques, sur sa volonté de modifier le fameux article 37, ne devrait pas le rendre frileux si cette question devrait être mise en débat.

Plus qu’au niveau des hommes, l’alternance se trouve dans la capacité des dirigeants d’innover, "d’inventer" l’avenir et de sceller avec le peuple, un pacte qui vise la croissance soutenue, le développement solidaire, l’épanouissement et le bien-être de tous.

Boubakar SY

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV