Si ces résultats sont confirmés, le parti de Blaise COMPAORE connaît un recul dans la province du Houet. A la dernière législature (2002-2007), le CDP avait à son actif quatre députés sur six (06) à Bobo Dioulasso.

Il est vrai que le mode de scrutin (la proportionnelle à la plus forte moyenne) a un peu désavantagé le parti majoritaire à Bobo Dioulasso. En effet sans ce mode de scrutin, et au regard du score que le parti a obtenu (plus de 58 milles voix contre quelques treize milles voix pour l’ADF/RDA, neuf milles voix pour l’UPR et cinq milles voix pour l’UPS), il aurait pu remporté tous les sièges.

Aussi, nous dira t-on que les résultats ne sont pas aussi catastrophiques que cela. Soit. Cependant, il faut bien s’inquiéter au sujet d’un sentiment anti CDP dans la localité. Sentiment qui est entrain de croître d’élection en élection. Pour comprendre la situation, il faut remonter en 2005-2006 où la bagarre provoquée entre les dirigeants locaux du parti au pouvoir, a conduit à la démission d’un grand nombre de militants à Bobo Dioulasso. Ces derniers ont très vite rejoint l’ADF/RDA, le grand rival dans la région. D’autres démissionnaires après leur départ du CDP ont atterri à l’UPR.

A l’époque, les démissionnaires avaient invoqué le manque de démocratie à l’intérieur du CDP et l’incompétente de certains dirigeants dans la gestion du parti. Aujourd’hui encore, certains observateurs avisés de la scène politique à Bobo Dioulasso pensent que les responsables du parti de Blaise Compaoré au plan local doivent fournir beaucoup d’efforts pour véritablement instaurer la démocratie au sein de leur parti et jouer surtout la carte de la transparence dans la gestion.

Durant toute la campagne pour ces législatives 2007, on a pu constater à Bobo Dioulasso des responsables CDP passer le temps lors des meeting et autres rassemblements populaires à invectiver certains individus démissionnaires, au lieu de défendre un programme ou des idées. Du moment que ces individus ne sont plus militants CDP, nous pensons qu’il fallait royalement les ignorer.

Disons le tout net : le problème des responsables du CDP à Bobo Dioulasso se résume à Célestin Boyo Koussoubé, ancien maire de la ville de Bobo Dioulasso (de 2000 à 2005) et démissionnaire du CDP. Ses anciens camarades lui reprochent tous les péchés d’Israël et par conséquent font tout pour lui nuire. Et pourtant !

Cet homme n’est qu’un adversaire politique parmi tant d’autres dans la ville de Bobo Dioulasso et dans la province du Houet. Pourquoi alors s’acharner contre lui ? Conséquence le CDP n’a pas vu venir son recul.

Des observateurs avisés de la scène politique pensent que n’eut été cette affaire, le parti majoritaire aurait pu décrocher au moins cinq sièges à ces élections. Ce qui n’est pas faux ! Certains candidats victorieux de ces consultations sont des anciens militants CDP. Avec ce recul, c’est un signal fort pour le parti au pouvoir au niveau local, signal qui amener ses responsables à revoir leur copie. Sauront-ils entendre ce cri ? L’avenir proche nous le dira.

Fousséni KINDO

Lefaso.net