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Législatives 2007 : Désaffection et calme plat à Ouaga

Publié le lundi 7 mai 2007 à 08h39min

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Dix-huit mois après la présidentielle du 15 novembre 2005 qui a vu la réélection, "à hauteur d’homme", de Blaise Compaoré, et un après les municipales du 23 avril 2006, qui ont consacré la razzia du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), les Burkinabè étaient de nouveau convoqués aux urnes hier dimanche 6 mai 2007 pour boucler le cycle électoral.

Il s’agissait cette fois-ci d’élire les 111 députés qui siégeront à l’Assemblée lors de la prochaine législature. Un scrutin qui se sera déroulé dans une ambiance de suspicion généralisée, tout le monde accusant tout le monde, même si, dans bien des cas, c’est plus des présomptions de fraudes que des faits constatables et vérifiables.

Alors, vous n’auriez pas vu passer un fraudeur ? En pages 6 et suivantes, nos équipes à Ouaga ainsi que nos correspondants et envoyés spéciaux à l’intérieur du pays vous font vivre les temps forts de cette journée électorale. A Ouagadougou, chef-lieu de la province du Kadiogo, nous avons fait le tour de certains bureaux de vote dans les 5 communes que compte la capitale burkinabè. Le constat, c’est la désaffection, et aucun problème majeur n’a été signalé. Seuls ont été consignés les problèmes relatifs aux cartes et listes électorales (des électeurs ne retrouvant pas leurs noms).

A l’école du Sud C (commune de Baskuy) au bureau de vote n°4 vers 11h 15, Mme Djénéba Compaoré, présidente dudit bureau, nous fera savoir que le vote a débuté à 6h et qu’aucun problème ne s’est posé. Les représentants des partis en compétition présents sont également unanimes sur le caractère serein de ce scrutin, du moins à l’heure où nous y étions, "sauf qu’il y a des électeurs qui ne veulent pas tremper leur doigt dans l’encre indélébile, après avoir voté", nous confiera Mme Compaoré. Même ambiance dans le bureau de vote n°8 de la même école du Sud C où c’est également le calme plat. Dans l’arrondissement de Bogodogo à l’école Delwendé, où ont voté le président de l’Assemblée nationale et son épouse aux environs de 7h, la situation est également sans aspérité, avec un vote au compte-gouttes vers 11h 50.

Mme Habiba Diao/Sidibé nous fera savoir que plus tôt le matin, il y avait un peu plus de monde. Et c’est ce que nous constaterons au bureau de vote n°36 de la même commune de Bogodogo. De ce bureau, nous serons alertés par un appel nous informant qu’un "bureau de vote clandestin serait situé vers l’hôtel de finances de Zogona, à quelques jets de pierres du boulevard Charles de Gaulle" ; notre informateur nous donnera même le numéro du bureau en question qui est le 7. Après quelques renseignements, nous voilà devant ce bureau n°7 qui est effectivement situé au milieu d’habitations dans un "6 mètres".

En réalité, ce bureau, implanté dans l’ex-permanence CDR du sous-secteur 3 de Nongrmassom, est bel et bien conforme. Il a ouvert à 6h 15, avec comme présidente de bureau Mme Aline Kambiré, et à 12h 30, sur 484 inscrits, il y avait 155 qui avaient voté. Manifestement, ce bureau n’est donc pas "un bureau flou". Toujours dans l’arrondissement de Nongremassom, à l’école Wayalguin B, au bureau de vote n°2, ce n’est pas l’affluence, et comme dans les précédents bureaux "il n’y a rien à signaler", nous affirmera Abzèta Lingani, présidente de ce bureau.

Idem au bureau n°4 au secteur 25, situé dans la salle de cinéma. Un petit incident néanmoins au bureau n°20, collé à cette même salle de cinéma ; en ce lieu, aux environs de 12h, un militant de l’UPR est venu solliciter un bulletin non paraphé pour aller au bureau n°29 où il devait voter. Et pour cause : il avait choisi un bulletin et a trouvé que le logotype de l’UPR était mal fait. Il voulait donc apporter ce bulletin conforme pour montrer l’anomalie. Après son geste, le représentant de l’UNIR/MS du bureau de vote n°20 joindra son candidat pour l’en informer. Ce dernier a prévu de poser plainte.

Un tour dans la commune de Sigh-Noghin, précisément au bureau de vote n°18 (école Tampouy C3), nous permettra de remarquer que c’est la même ambiance qui prévaut. De Sigh-Noghin, cap sur la commune de Boulmiougou, où 4 bureaux de vote ont reçu notre visite : il s’agit des bureaux n°91 ; 47 ; 33 et 84. Au bureau n°33, le président, Eric Nikièma, nous dira sur un air sérieux : "Nous avons ouvert à 6h, mais nous étions là bien avant... il n’y a pas eu de problème...". On était aux alentours de 14h 15.

Nous avons aussi échangé avec un observateur de l’association Acte citoyen, Hamadou Ouédraogo, qui, lui aussi, a trouvé que ce scrutin s’est assez bien déroulé.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana Kader Traoré

L’Observateur Paalga

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