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Houet : Regards croisés du MPS/PF, du CDP et du PAREN

Publié le jeudi 3 mai 2007 à 08h01min

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Emile Paré du MPS/PF

A quelques jours de la clôture de la campagne pour les législatives de dimanche, l’heure est actuellement aux derniers réglages au sein des états-majors des différents partis politiques en lice pour ce scrutin dans le Houet.

Les départements du Houet ont connu ces derniers jours un mouvement incessant de leaders politiques venus à la conquête de l’électorat. Dans chaque camp, la sérénité est observée en attendant le jour J.

MPS/PF : « Pourvu que tout se déroule dans les règles de l’art »

Pour le MPS/PF (Mouvement du peuple pour le socialisme, Parti fédéral) du professeur Emile Paré, cette campagne a révélé au grand jour le désir de changement des populations de la province. Le Houet, a dit Gérard Karambiri, tête de liste, est en train de sombrer économiquement, et il faut tout faire pour redresser la barre avant qu’il ne soit trop tard.

Pour ce faire, le message à l’adresse des militants du parti a été essentiellement axé sur l’exploitation judicieuse des énormes ressources dont dispose la province. « C’est connu, la région de Bobo est considérée comme le grenier du Faso, et nous devons travailler à maintenir cet état de fait », a dit Gérard Karambiri.

De Padéma à Péni en passant par Faramana, Koundougou, Bama et Toussiana, le MPS/PF n’a pas lésiné sur les moyens, sillonnant ces différentes localités afin de convaincre l’électorat de voter le parti du Dr Emile Paré pour la concrétisation de leur désir de changement. Partout, la mobilisation a été totale selon les responsables du parti, sauf à Karangasso Sambla où le meeting du Mouvement du peuple pour le socialisme, Parti fédéral a coïncidé avec ceux du PAI, qui s’est tenu dans la matinée, et du CDP dans l’après-midi.

« Nous n’avons pas voulu créer de confusion et nous avons préféré surseoir à notre action tout en promettant d’y revenir dans les jours à venir », ont-ils déclaré. Dans tout les cas, la confiance semble désormais installée au sein de cette formation politique qui espère s’en sortir avec au moins un siège à l’issue du scrutin. Mais à une seule condition : que tout se déroule dans la transparence la plus totale, a dit Gérard Karambiri qui invite, par conséquent, les électeurs à être responsables de leur bulletin, à voter utile et en toute conscience, c’est-à-dire à voter le MPS/PF.

« Le Burkina doit sortir grandi de ces élections et il doit y avoir des députés qui puissent vraiment changer les choses pour améliorer notre classement au niveau du PNUD. Que ceux qui sortiront vainqueurs de ces législatives travaillent à rapprocher tout le monde ». Ce sont les vœux qui ont été formulés par le candidat du parti dans le Houet.

Et l’une des plus grandes satisfactions du parti dans cette campagne reste la mobilisation de ses militants mais aussi celle de ses candidats de la province (Karambiri Dipina Gérard, Sanou Kouekie Martin, Sib Sié Mikael, Zoungrana Asséta, Traoré Drissa, Diarra Bakari) qui continuent à s’investir pour une victoire éclatante du MPS/PF.

CDP Houet : une campagne axée sur la formation

Depuis le début de cette campagne, le siège du CDP ne désemplit pas. Responsables du parti, des différentes commissions et militants continuent de se côtoyer dans une ambiance bon enfant. Cette campagne, selon le commissaire politique régional du Houet, Thomas Sanou, a été organisée de façon rationnelle, et le programme établi a été rigoureusement respecté ; ce qui, aujourd’hui, amène le CDP Houet à espérer des lendemains meilleurs pour ce scrutin ; surtout que le parti dit avoir su faire valoir sur le terrain son expertise.

Si pour le MPS/PF l’inquiétude porte sur les éventuelles fraudes, pour le CDP, la crainte réside dans la procédure de vote. Evoquant les expériences des précédentes élections, Thomas Sanou dira que son parti a toujours été pénalisé par la non-maîtrise de la procédure de vote par certains de leurs militants. Les chiffres avancés sont toujours en deçà de nos attentes, a dit le commissaire politique régional, pour qui cette campagne est axée sur la formation.

« Pour nous, il s’agit d’apprendre à nos militants à voter et bien pour que nous puissions engranger le maximum de sièges possibles ». A ce jour, plus d’une trentaine de départements ont été déjà visités par la section provinciale du parti, qui se prépare activement pour le grand meeting de clôture, qui aura lieu demain jeudi. Rien ne sera laissé au hasard, selon les organisateurs, qui entendent, par ce meeting, démontrer leur capacité de mobilisation et leur force de frappe dans la province.

Tout comme dans les départements, le message au cours de ce rassemblement portera sur l’implication des populations dans la mise en œuvre du programme du chef de l’Etat. Car, a dit Thomas Sanou, il s’agit pour le parti de donner au président Blaise Compaoré la majorité parlementaire afin de lui permettre d’atteindre ses objectifs et ses ambitions pour notre région. Le CDP Houet, qui espère au moins quatre sièges sur six, continue de battre le rappel de ses troupes pour cette campagne qui a aussi connu dans la province des mouvements de militants d’un parti à un autre.

La grande mobilisation constatée lors du meeting dit de ralliement à Faramana a fini de convaincre la section provinciale des chances de succès du parti à ces législatives. Mais cette victoire, pour le CDP, passera par le taux de participation au scrutin ; d’où cet appel de Thomas Sanou à tous les militants et particulièrement à la jeunesse à retirer leur carte d’électeur et à accomplir ce dimanche leur devoir civique.

PAREN : « Nous avons plutôt des lois à proposer »

De grands rassemblements, il n’en est pas question pour le Parti de la renaissance au cours de cette campagne. Car, pour le coordonnateur régional, le PAREN n’a pas besoin de tapage pour se faire entendre ; c’est pourquoi, dit-il, son parti a tout simplement opté pour la campagne de proximité.

Cette stratégie, selon Constant Bationo, s’explique par le fait que le PAREN, à la différence des autres formations politiques, n’entend pas faire de promesses électorales ou encore dénoncer les tares de la société comme l’injustice, la corruption, la pauvreté, etc. ; mais plutôt mener une action d’éducation et de sensibilisation. Le message livré aux militants porte essentiellement sur les lois à introduire et à défendre à l’assemblée afin de faire changer les choses.

Et pour cela le parti dit avoir fait appel à une élite intellectuelle capable de mener les débats dans l’intérêt des populations. « Le PAREN demeure aujourd’hui l’un des rares partis où le coordonnateur régional que je suis ne figure pas sur la liste des députables. Nous avons élaboré une liste objective avec des professeurs d’université et de lycée qui sont capables de prendre leurs responsabilités à l’assemblée, à la différence de ceux qui votent mécaniquement ».

Bobo, Karangasso Vigué, Karangasso Sambla, Satiri, Koundougou et Dandé ont été les principales localités visitées par la coordination régionale. Tout semble bien se dérouler pour le PAREN, qui se dit plus que jamais confiant pour la suite du processus électoral ; au moins deux sièges dans le Houet pour le parti, a déclaré Constant Bationo qui invite dans le même temps les militants à demeurer vigilants et à se mobiliser massivement pour donner leur voix au Parti de la renaissance du professeur Laurent Bado.

Dans l’ensemble, la campagne électorale se déroule assez bien dans le Houet, puisque, selon les responsables de parti que nous avons rencontrés, aucun incident jusque-là n’a été signalé. Les partis politiques, pour la plupart, affichent désormais une certaine sérénité qui laisse planer le suspense sur le scrutin de ce dimanche dans le Houet.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga

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