Législatives 2007 : On attend la société civile
"Cellule" de veille et d’éveil, on attendait de la société civile qu’elle participe à la campagne pour les législatives 2007, non pas en orientant le vote des électeurs, mais en les aidant à faire, à défaut du bon choix, le choix juste.
Seul le clergé, fidèle à une tradition désormais bien ancrée, a joué ce rôle "d’éclaireur" à travers la lettre pastorale signée par l’ensemble du haut clergé catholique. "Choisissez les hommes et les femmes capables de défendre vos intérêts", voilà la substance de cette adresse.
Au-delà de la lettre, l’esprit qu’il faut percevoir, un esprit constructif, si tant est que nous sommes tous les bâtisseurs de la démocratie. Les autres composantes de la société civile l’ont, semble-t-il "oublié", elles qui se complaisent bien plus souvent dans la rhétorique politicienne qu’autre chose. C’est ainsi qu’on a vu au moment fort des manifestations du Collectif, des acteurs sociaux qui, sous le couvert de la lutte contre l’impunité et pour la justice, ont quasiment appelé au putsch.
Des phrases du genre : "les bruits de bottes se rapprochent du Burkina" (à l’époque en 1999, un coup d’Etat venait d’être perpétré au Niger et plus tard en Côte d’Ivoire) cachaient mal en effet les "envies" putschistes de certains. Une société civile assise entre deux chaises, qui a travesti son rôle, et qui, en définitive, s’est discréditée par cette accointance trop poussée avec les politiques.
Des politiques qui, au cours de la présente campagne, promettent souvent monts et merveilles au peuple de façon éhontée, un président ayant déjà été élu et appliquant un programme. Et si par extraordinaire ces "partillons" arrivaient à conquérir la majorité, celle-ci serait inopérante. C’est cette démagogie que cette cellule de veille doit donc dénoncer, comme l’ont fait les évêques.
A sa décharge, il faut convenir que la société civile elle-même est souvent constituée de "chercheurs" (des gens qui se cherchent) qui ont investi ce champ noble, pour assouvir des desseins matériels. N’allons donc pas leur demander de faire preuve de hauteur d’esprit, mais prions plutôt pour que la démocratie s’affermissant, ils en arrivent un jour à être à la hauteur de leur tâche.
Boubakar SY
Sidwaya
Vos commentaires
1. Le 3 mai 2007 à 11:24, par Le Gonze En réponse à : > Législatives 2007 : On attend la société civile
Vous croyez qu’il existe encore une vraie société civile au Faso ? Prenez-moi n’importe lequel de ses soit-disants animateurs, et on pourra vous dire dans quel "touk-guili" il ou elle mange ; c’est ce qui fait que nous avons de plus en plus de difficultés à éteindre nos conflits sociaux du fait de l’absence d’arbitres crédibles aux yeux des protagonistes. Je ne parle pas de la plupart des chefs coutumiers, de certains imams, évêques, pasteurs ou autres leaders religieux déjà fortement "mouillés" (ou compromis si vous préférez) !
Qui viendra nous "séparer" en cas de guerre civile ? L’ONU ?
2. Le 3 mai 2007 à 18:58, par Jacques LACOUR En réponse à : > Législatives 2007 : On attend la société civile
Juste pour dire que j’ai trouvé, quand même, que beaucoup d’articles ont été publiés par les journaux les plus engagés, les plus civiques pour rappeler le rôle des députés et mettre en garde contre les votes achetés ou contraints... J’ai moi-même écrit un "droit dans les yeux" sur la question. Effectivement, Sidwaya semble en avoir publié moins que d’autres ; il aurait effectivement pu faire un plus grand effort, étant plus proche des instance gouvernementales, donc supposé plus motivé pour tirer l’immense foule analphabète de l’ignorance. Il aurait pu susciter des voix multiples pour éclairer la démarche civique de cette élection. Mais est ce si facile de proposer ce type de sujet ?
3. Le 4 mai 2007 à 00:48, par kgb En réponse à : > Législatives 2007 : On attend la société civile
Mr Lacour a parfaitement raison. Sidwaya est mal place pour donner des lecons. Quand on n’a pas joue sa propre partition il ne faut rien exiger des autres. c’est une regle de bon sens. La presse pouvait donner du souffle, une orientation a cette campagne, elle ne l’a pas fait. Les memes candidats revienent regulierement repeter les meme promesse et la presse n’a aucune memoire pour nous sortir les vieilles promesses, les vieux discours et nous montrer toutes les incoherences avec les promesses actuelles. Couvrir la campagne va au dela des YOUYOU dans les meetings poussiereux. Quelqu’un peut-il me dire quel genre de democratie on construit lorsqu’on s’en fous du bilan ???
Le 4 mai 2007 à 15:00 En réponse à : > Législatives 2007 : On attend la société civile
Oui, Moi !! Une démocratie "Sarkozienne"...