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FMI : 9,2 millions de dollars US en faveur du Burkina Faso

Publié le jeudi 3 mai 2007 à 07h37min

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Murilo Portugal du FMI

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un accord triennal de 6,02 millions de DTS (environ 9,2 millions de dollars US) sous la Facilité de Réduction de la Pauvreté et pour la croissance (FRPC) en faveur du Burkina Faso pour soutenir le programme de réforme économique 2007 - 2010 du gouvernement.

Cette décision permettra la mise à disposition du Burkina Faso, de l’équivalent de 0,5 million de DTS
( environ 0,8 million de dollars US).

La FRPC est la facilité confessionnelle du FMI destinée aux pays à faibles revenus. Les programmes sous financement FRPC sont basés sur des stratégies de réduction de la pauvreté propres au pays et qui sont adoptés à travers un processus participatif impliquant la société civile et les partenaires au développement et articulés dans le document de cadre stratégique de réduction de la pauvreté (CSLP) du pays.

Cela vise à garantir que les programmes sous financement FRPC sont conformes à un cadre exhaustif de politiques macro-économiques, structurelles et sociales pour renforcer la croissance et réduire la pauvreté.

Les prêts FRPC ont un taux d’intérêt annuel de 0,5% et sont remboursables sur dix ans avec un différé de cinq ans et demi sur les paiements du principal.
En commentant la décision du Conseil d’administration, M. Murilo Portugal, directeur général adjoint et président par intérim du Conseil, a dit :
Les politiques macro-économiques prudentes des autorités ont été à la base d’une décennie de croissance économique soutenue et d’une stabilité macro-économique.

Cependant, depuis 2004, des développements externes défavorables, en particulier la chute des cours mondiaux du coton ont occasionné des défis économiques importants. Dans ce contexte, l’avancée vers l’atteinte des Objectifs de développement du Millénaire va requérir de nouvelles réformes. Celles-ci devront viser à maintenir un taux de croissance élevé et une augmentation des recettes fiscales, créant ainsi un espace fiscal soutenu pour des dépenses accrues dans le domaine de la réduction de la pauvreté.

Le gouvernement a pris l’engagement d’améliorer de manière significative la performance des recettes à travers la modernisation des administrations douanière et fiscale et à travers une réforme exhaustive de la politique fiscale. La réforme de l’administration fiscale sera focalisée sur les gains en efficacité à travers l’informatisation, l’amélioration des audits et la réduction des coûts de conformité pour les contribuables. La réforme de la politique fiscale visera à simplifier le régime fiscal par l’élargissement de l’assiette fiscale, la suppression des taxes de faible importance, et l’élimination des exonérations coûteuses.

La baisse des cours mondiaux du coton a conduit à de sérieuses difficultés financières pour les sociétés d’égrenage du coton. Une réforme fondamentale est nécessaire pour asseoir le secteur sur une base solide. En particulier, le mécanisme de fixation du prix du coton au producteur doit être étroitement lié au prix sur le marché mondial. Sur le moyen terme, il sera important de réduire l’intervention du gouvernement dans le secteur cotonnier pour permettre l’entière libéralisation du secteur.

La privatisation réussie de la société de télécommunication constitue une importante contribution à l’accroissement du rôle du secteur privé dans l’économie. Néanmoins, l’environnement des affaires du Burkina Faso demeure restrictif et requiert des réformes plus poussées pour promouvoir la croissance basée sur le secteur privé. De la même manière, la mise en application de la stratégie anti-corruption du gouvernement sera nécessaire pour améliorer la gouvernance.

“Le maintien de la soutenabilité de la dette va nécessiter l’engagement du gouvernement et des bailleurs à compter principalement sur les financements sous forme de dons, en particulier pour l’augmentation de l’aide. Les emprunts extérieurs devront continuer de se faire en des termes hautement confessionnels. Avec le temps, il sera nécessaire de réduire le déficit fiscal global après dons pour réduire les exigences des emprunts extérieurs et maintenir la dette extérieure à des niveaux supportables”.

Département de communication/ FMI


Annexe

Développements économiques récents

La performance macro-économique sous le précédent accord FRPC (2003-2006) était bonne, avec un PIB réel supérieur à 6% et une inflation faible et stable en dépit des difficultés financières dans le secteur cotonnier. L’inflation moyenne est descendue à 2,4%. La production céréalière et cotonnière a augmenté grâce à une bonne pluviométrie et les activités ont aussi connu une augmentation dans le secteur de la construction et des services.

Cependant, les faibles revenus ont assombri la performance fiscale en 2006. Ils étaient de 0,9% du PIB inférieurs aux projections durant la sixième revue du précédent accord FRPC, principalement à cause de la contre-performance des taxes sur le bénéfice et les taxes sur les biens et services au niveau national.

Néanmoins, l’ensemble de la balance fiscale est conforme aux prévisions. Le déficit après dons sur la base d’engagement était de 5,2% du PIB comme prévu, mais sur la base caisse, il était inférieur de 1,2% du PIB par rapport aux prévisions à cause des retards de paiement dûs à des contraintes financières.

En 2006, le Burkina Faso a bénéficié d’une remise de dette d’environ 21% du PIB à travers l’Initiative d’Allégement de la Dette Multilatérale (IADM). Cela fournira un allégement annuel moyen de 0,4% du PIE jusqu’en 2010.


Résumé du programme

Les premiers objectifs du nouveau programme sont de préparer la voie à l’atteinte des Objectifs de Développement du Millénaire (ODM) tout en maintenant l’économie stable. L’on s’attend à ce que la performance macro-économique en 2007 soit favorable avec une croissance du PIB réel stabilisé à 6,2%.

Le traitement du record 2006 de récolte de coton, une impulsion fiscale positive et une amélioration attendue des termes de l’échange constituent la base de cette projection. Cependant, des risques liés à des difficultés financières dans le secteur cotonnier existent et devront être résolus.

En dépit d’une légère augmentation des revenus, la position fiscale en 2007 est prévue d’être expansionniste. Le ratio des impôts va augmenter de 0,5% du PIB, grâce aux effets des récentes réformes de l’administration fiscale. Le déficit fiscal va diminuer pendant le programme vu que les efforts de collecte des revenus gagnent du terrain.
L’agenda des réformes structurelles sera essentiellement centré sur la modernisation de l’administration fiscale et le secteur cotonnier.

L’informatisation de la Direction Générale des Impôts, l’amélioration des recouvrements et de la résolution des différends fiscaux constituent certains des éléments clés de la réforme de l’administration fiscale.

Sidwaya

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