Le président malien sortant Amadou Toumani Touré (ATT), candidat à sa propre succession est en passe de remporter dès le premier tour l’élection présidentielle du dimanche 29 avril 2007.

C’est du moins ce que laissent transparaître les résultats provisoires partiels de ladite élection livrés dans l’après-midi du lundi dernier par le ministère malien de l’Administration territoriale et des Collectivités locales (MATCL). Ces résultats provisoires partiels ont porté sur 58 communes (sur 703) dont les six communes du district de Bamako.

Dans la capitale malienne, a rapporté le directeur de l’Intérieur Boubacar Sow, le président sortant a obtenu 54,02% des suffrages exprimés, contre 38,8% pour son principal challenger Ibrahim Boubacar Keita (IBK). Les six autres candidats se partagent les miettes restantes à Bamako. Ainsi Oumar Mariko enregistre 2% des voix , Tiébilé Dramé 1,9%, Soumeylou Boubèye Maïga 1,2%, Mme Sidibé Aminata Diallo 1%, Mamadou Blaise Sangaré 0,6% et Madiassa Maguiraga 0,2%.

Le taux de participation à Bamako n’a pas connu la hausse escomptée. Il est estimé à 24,29%. Dans les 52 autres communes, toutes de l’intérieur du pays, la « vérité » des urnes conforte l’écart entre le favori ATT et son poursuivant IBK qui ont obtenu respectivement, 70,80% et 17,90% des voix.

Là également, les autres candidats pour le fauteuil présidentiel de Koulouba ne se sont pas montrés menaçants. En attendant le reste des résultats provisoires et le contrôle de la Cour constitutionnelle, le « Takokelen », annoncé par les partisans du président candidat est en train de se réaliser.

En effet, les pro-ATT, à travers le Mouvement citoyen et l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) s’étaient fixé pour objectif d’assurer la victoire à leur candidat dès le premier tour. Les chiffres du MATCL sont logiquement applaudis par ceux-ci.

Le directeur de campagne de ATT a d’ailleurs animé une conférence de presse hier pour annoncer la victoire de son « poulain » avec plus de 70% des voix. Cela n’a rien d’officiel. Toujours dans le registre des tendances des Etats-majors, le directeur de campagne de IBK martelait une avance de son candidat, seulement 2h15mn après la fermeture des bureaux de vote.

Plus récemment, le front autour de IBK et trois autres candidats de l’opposition, ont signé un communiqué conjoint dans lequel ils ont qualifié l’élection présidentielle du 29 avril, de tous les maux : « fraudes massives, mascarade, intimidations,.... ». La Cour constitutionnelle tranchera.

Koumia Alassane KARAMA,
(envoyé spécial à Bamako)

Election « libre, juste et crédible », selon les observateurs de la CEDEAO

Le premier tour de l’élection présidentielle du 29 avril 2007 au Mali a été « libre, juste et crédible ». C’est la conclusion à laquelle sont parvenus les 60 observateurs de la CEDEAO déployés au Mali. Pour eux, la quasi-totalité des bureaux de vote ont eu le mérite d’ouvrir et de fermer aux heures légales (8h et 18h), le matériel électoral a été disponible, le vote s’est déroulé dans la simplicité et la fluidité avec le bulletin unique.

Aussi, ils ont salué la discipline et la maturité dont a fait montre le peuple malien. L’ensemble de ces succès, a indiqué le chef de le délégation le Togolais Koffi Sama, est à mettre à l’actif de toutes les parties prenantes au processus électoral.

Toutefois, les observateurs de la CEDEAO ont regretté une insuffisance de sécurité des urnes, des cas de détentions frauduleuses des cartes d’électeur, la présence de mineurs dans certains bureaux de vote. Ces insuffisances, ont-ils estimé, ne sauraient entacher les résultats du scrutin. En conséquence, ils ont exhorté les candidats et leurs sympathisants à accepter les résultats qui sortiront des urnes.

A défaut, faire valoir les voies légales de recours. Même son de cloche du côté des observateurs de la commission interparlementaire de l’UEMOA. Par la voix de leur porte-parole Mme Yvone Abané, ils ont invité les partis politiques maliens à travailler prochainement à susciter une plus grande participation des populations aux votes.

Rassemblés à Bamako par Koumia Alassane KARAMA

Sidwaya