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Chorégraphie franco-burkinabè : “On pose, on ex.pause”, une création surprenante

Publié le samedi 28 avril 2007 à 07h44min

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Mercredi 25 avril 2007, le Centre culturel français (CCF) de Ouagadougou présentait une création commune aux compagnies “ Apparemment ” (France) et “ Téguéré ” (Burkina Faso). La première, représentée par la chorégraphe et danseuse Virginie Dejeux, la seconde, par quatre danseurs ouagalais, Sigué Sayouba, Idrissa Kafando, Adonis Nébié et Eloï Bama.

Mercredi soir, le public du CCF a assisté à la première représentation d’une création chorégraphique, originale par plusieurs aspects. Si la chorégraphie a été majoritairement dirigée par Virginie Dejeux, tous les danseurs ont participé à son élaboration et le résultat gestuel est un mélange réussi. Il est fait d’énergies occidentales et africaines.

Tantôt les danseurs burkinabè s’essaient avec succès au lié occidental, tantôt la danseuse française se démène comme une “ diablesse ”. La construction singulière de cette chorégraphie ne laisse jamais l’oeil ni l’esprit en repos...

Quatre solos (le quatrième en forme de duo !) proposent d’abord quatre gros plans sur les mains, les pieds, le bassin, la tête. Puis les danseurs se rassemblent, le groupe se constitue, la danse devient plus dynamique... parfois la musique, parfois un danseur lui-même, provoque une rupture momentanée, jusqu’à ce qu’un appareil photo apparaisse sur scène, et que la musique cesse pour un long moment.

La pièce alors entre dans une phase plus originale, constituée de séquences plus courtes, de duos et de solos aux tonalités riches. La parole y apparaît, et certains moments ne manquent pas d’humour.

On s’inquiète lorsque deux danseurs ratent délibérément leur portée, on assiste avec ébahissement aux nombreux sauts que l’un d’eux effectue sur la danseuse, on s’amuse avec un solo inspiré du coupé-décalé, avec un autre duo ou l’un des protagonistes veut absolument monter sur la tête de son collègue tandis qu’une photographe sortie du public s’approche pour prendre quelques photos au flash...

Une dernière séquence, sur fond de hip hop, expose des corps en partie dénudés, alors que les danseurs, d’abord timides, affirment peu à peu la puissance de leur art.
Ainsi sans jamais cesser d’exploiter les notions de pause et de pose, d’arrêts et de reprises, “ On pose, on ex.pause ”, est une pièce aux rythmes divers et aux émotions multiples. Loin de tout souci de narration classique, elle emporte le spectateur dans l’univers d’une chorégraphe agréablement audacieuse.

Une rencontre ...

L’histoire de cette création commence par une rencontre, nous explique Virginie Dejeux.
En effet, arrivée à Ouagadougou en mai 2006 pour un séjour d’un an, avec le projet d’y rencontrer la danse contemporaine du Burkina Faso, cette danseuse et chorégraphe française a rapidement été accueillie par diverses structures et compagnies de Ouagadougou.

Parmi elles, la Compagnie Téguéré, qui préparait alors une tournée en France de sa dernière création “ Yengré”. C’est donc en juillet 2006, au cours de séances de travail où les quatre danseurs burkinabè et la danseuse française se sont échangés échauffements et séquences dansées, où Virginie Dejeux a appris quelques passages de “ Yengré”, que la rencontre s’est faite, qu’un sentiment de sympathie commune est né.

Par la suite Virginie Dejeux a travaillé avec d’autres compagnies, et dans d’autres lieux. On signalera entre autres sa participation à la pièce “Le regard”, de la Compagnie du Garage, chorégraphiée par Souleymane Badolo, qui a remporté en novembre 2006 le Grand Prix National de la Création Chorégraphique.

Un projet de création

Lorsque le directeur du centre Culturel français Georges Méliès de Ouagadougou (Denis Bisson) a exposé à la chorégraphe son désir de voir naître et de soutenir des projets de coopération entre artistes français et burkinabè, c’est tout naturellement qu’elle a pensé à solliciter les artistes de la compagnie Téguéré.

D’autres collaborateurs, d’autres lieux, se sont peu à peu ajoutés au projet. Ainsi la création musicale s’est également construite sur les bases de deux cultures, puisque le compositeur Thibault Guinnepain a enregistré des musiciens et chanteurs ouagalais pour créer un univers sonore métisse.

D’autre part le nouveau Centre de développement chorégraphique “la Termitière” a permis aux danseurs de répéter dans ses locaux. Dans le même temps le studio Ouaga Jungle a permis au compositeur de rencontrer de nombreux musiciens et a hébergé les enregistrements. Ainsi est né “On pose, on ex.pause”.

Mélanie BALBONE (Collaboratrice)

Sidwaya

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