Il ne devrait d’ailleurs guère en donner, lui qui a manifestement décidé de marquer ainsi son territoire nouvellement conquis, de l’élargir et de prendre date pour l’avenir. Si les augures prédisaient en effet que Bayrou serait le troisième homme, l’ampleur de son score, au-delà du fait qu’elle l’a ravi, lui a donné des idées pour la suite de sa carrière.

Notamment celle d’être le patron de cette “majorité nouvelle” qui, au-delà des appareils, doit rassembler tous ceux qui ont à cœur “l’avenir radieux” de la France. Du reste, il n’a ménagé ni Sarkozy, ni Royal tout au long de la campagne du premier tour, les traitant “d’apparatchiks” au service du “vieux système politique français”.

Il va donc laisser les sept (7) millions de Français qui ont voté pour lui, à leur liberté, en espérant fructifier son “capital” dans l’optique des législatives et plus loin de la présidentielle. 2012 se prépare dès aujourd’hui pour Bayrou, qui aura cependant fort à faire pour garder tous les cadres de son parti.

Aguichés par les sirènes du pouvoir, certains ont déjà fait allégeance à Sarkozy qui a déclaré que “ses amis UDF sont les bienvenus”. Même rengaine chez Sogholène Royal qui a elle promis rien moins que des postes ministériels aux centristes en cas de ralliement.

Mais Bayrou n’en a cure, obnubilé par son rêve présidentiel et comptant sur la “régénérescence” de son milieu naturel pour rester à flots jusqu’en 2012. On peut parier en effet que certains jeunes énarques de même que de jeunes turcs politiques vont rejoindre le “grand homme” pour mener le combat du renouveau avec lui.

La balle est au centre et Bayrou entend la conserver le plus longtemps possible, pour assouvir son but politique. Et personne ne lui en voudrait pour ce choix téméraire, le but ultime de la politique étant la conquête du pouvoir d’Etat.

Boubakar SY

Sidwaya