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Sadou Sidibé (CENI) : “Contrairement aux provinces, le retrait des cartes d’électeur est lent à Ouagadougou”

Publié le jeudi 26 avril 2007 à 08h07min

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Sadou Sidibé, secrétaire général de la CENI

A moins de deux semaines du scrutin législatif, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) met les dernières touches pour la réussite de l’opération. Son secrétaire général, Sadou Sidibé souligne le faible taux de retrait actuel des cartes d’électeurs à Ouagadougou.

Par ailleurs, il rassure que le matériel électoral est disponible et sera convoyé à temps dans les bureaux de vote des 45 provinces du Burkina Faso.

Sidwaya (S) : A deux semaines du scrutin, quelles sont vos inquiétudes ?

Sadou Sidibé (S.S) : De façon générale, les préparatifs se déroulent correctement. Les seules difficultés se situent au niveau de Ouagadougou, où nous avons beaucoup d’électeurs qui ne retrouvent pas les bureaux de vote dans lesquels ils se sont inscrits. Pour cela nous avons mise en place un numéro vert, le 80 00 11 60 qui est fortement sollicité. Il y a aussi une permanence que nous avons mis en place au siège de la CENI. Les uns et les autres passent pour des corrections ou pour savoir où ils peuvent retirer leur carte d’électeur.

La remarque importante est qu’au niveau des partis politiques, pendant la période des révisions exceptionnelles, beaucoup d’électeurs ne se sont pas inscrits et comme nous sommes actuellement en période de campagne, les différents candidats invitent les électeurs à aller retirer leurs cartes. On découvre que beaucoup viennent mais ne s’étaient pas inscrits quand il fallait le faire.

S : Et qu’est-ce que vous faites dans ce cas ?

S.S : Dans ce cas, la loi n’a pas prévu des inscriptions. Mais il y a des cas où quand ce sont des Burkinabè qui quittent l’étranger et qui élisent domicile ici, le cas des fonctionnaires ou des agents affectés par exemple dans une autre localité, la loi a prévu des dispositions pour ces cas de figure. Ouagadougou étant le centre où se trouvent le plus d’électeurs, toutes les difficultés s’y retrouvent concentrées. Contrairement aux provinces, le retrait des cartes d’électeur est lent à Ouagadougou. Beaucoup de communes sont à plus de 80% de retrait des cartes d’électeur. Dans les villages il n’y a pratiquement pas de problème.

S : Qu’est-ce qui explique le faible taux de retrait des cartes d’électeur à Ouagadougou ?

S.S : Cette situation s’explique par le fait que la majorité des personnes sont des gens en activité qui viennent généralement après les heures de service et ils trouvent que les agents distributeurs sont partis. Il y a aussi des cas de figure où certaines personnes veulent retirer les cartes d’autres personnes, alors que cela est formellement défendu.

Tout cela énerve un peu les électeurs qui veulent tout de suite avoir leur carte. De plus, nous avons des équipes qui tournent en permanence. A l’heure actuelle, tous les commissaires de la CENI, en dehors du président qui se trouve au siège, sont sur le terrain pour faire une supervision et pour former les membres des démembrements aux opérations électorales.

S : Où en êtes-vous avec le matériel de vote ?

S.S : Le matériel de vote est fin prêt. Nous attendons de faire le dispatching dans les bureaux de vote sur toute l’étendue du territoire national.

S : Ce matériel est-il en nombre suffisant ?

S.S : Oui, nous avons le matériel en nombre suffisant. Tous les bureaux de vote disposeront du matériel requis pour assurer le bon déroulement du scrutin législatif du 6 mai 2007.

S : Avez-vous eu recours à des pays voisins pour ce qui concerne le matériel électoral ?

S.S : Non, nous avons le matériel électoral en nombre suffisant pour couvrir l’ensemble des bureaux de vote sur toute l’étendue du territoire national.

S : Peut-on savoir où est stocké ce matériel ?

S.S : Le matériel est stocké en grande partie dans notre magasin central à Ouagadougou.

S : Quel est le matériel que la CENI doit fournir aux bureaux de vote ?

S.S : En terme de matériel électoral, nous avons par bureau de vote, un isoloir. Si c’est des bureaux spacieux, on peut aller jusqu’à deux ou trois isoloirs, puis une urne, les scellés, l’encre indélébile, l’encre rigide, l’encre à tampon, l’encreur, le cachet de la CENI, les pots de colle, les lampes à gaz, les cartouches à gaz, les manchons de lampes, la cire, les marqueurs et les sacs plastiques. En plus de cela, il y a un certain nombre de documents dont chaque bureau de vote doit disposer.

C’est la Constitution du Burkina Faso, le code électoral, le décret convoquant le corps électoral, le guide pratique, les listes électorales, les bulletins de vote en nombre suffisant, les feuilles de dépouillement, les feuilles de procès verbal, les feuilles de résultats, les feuilles blanches, les enveloppes grand format pour la transmission des différentes données, les bics bleus, les bics rouges et les arrêtés du nombre des membres du bureau de vote issus des commissions électorales communales indépendantes et des commissions électorales indépendantes d’arrondissement. Voila le nombre de documents qui doivent être disponibles au niveau de chaque bureau de vote.

S : Les membres des bureaux de vote ont-ils été formés à la bonne gestion de l’opération électoral en cours ?

S.S : Nous sommes sur le point de le faire. Nous avons prévu des formations dans toutes les provinces. Nous allons d’abord former les démembrements qui eux, à leur tour, vont former les membres des bureaux de vote. Cela sera fait dans les prochains jours et dans toutes les localités. Du 20 au 25 avril, c’est la formation de l’ensemble des démembrements de la CENI à savoir, les responsables des commissions provinciales, des commissions communales et des commissions d’arrondissements.

S. : Combien de bureaux de vote existe-t-il sur le territoire national et combien de Burkinabè sont inscrits sur les listes électorales ?

S.S. : Il y a sur le territoire nationale en tout, douze mille six cent cinq (12 605) bureaux de vote. Le nombre d’inscrits est de quatre millions quatre cent soixante six mille deux cent quatre vingt dix huit (4 446 298) citoyens. On dénombre aussi trois mille sept cent quarante huit (3 748) candidats et quarante sept (47) partis politiques en compétition.

S. : Toutes les dispositions sont-elles prises pour que le matériel de vote arrive à temps dans les bureaux de vote ?

S.S. : Absolument. Nous avons déterminé des axes et la machine est suffisamment bien rodée. Le matériel arrivera à temps dans les bureaux de vote sur toute l’étendue du territoire national.

S. Comment collaborez-vous avec le Conseil constitutionnel et le Conseil supérieur de la communication dans le cadre de l’organisation de ces législatives ?

S.S. : Chacun fait sa part de travail prévu par les textes. La CENI a en charge l’organisation des élections, le Conseil constitutionnel valide les résultats qui seront proclamés de façon provisoire par la CENI et s’il y a des recours ou des plaintes, ils sont transmis au Conseil constitutionnel.

Le Conseil supérieur de la communication s’occupe de la couverture médiatique. Nous avons de très bonnes relations de collaboration. Je profite de l’occasion pour redire aux citoyens burkinabè que nous avons un numéro vert, de même qu’une permanence ici au niveau de la CENI pour que les gens puissent retrouver leur carte. Il faut aussi souligner à l’endroit de la classe politique qu’il y a des actions qui se font en amont.

Parce que ce n’est pas pendant la campagne électorale qu’il faut dire aux gens d’aller s’inscrire. Il aurait fallu qu’il y ait une sorte d’encadrement politique des différents électeurs. Du reste nous mettons tout en œuvre pour que chaque électeur puisse retirer sa carte d’électeur.

Entretien réalisé par Bachirou NANA

Sidwaya

P.-S.

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