"L’Europe doit avoir une politique africaine (...) Pour nous renforcer et pour créer ce partenariat entre le continent africain qui s’organise et qui veut lui aussi avoir une organisation régionale, et l’Union européenne, je pense que l’Europe doit avoir une grande politique africaine" a déclaré M. Barnier au cours d’une conférence de presse.

Les organisations régionales et sous-régionales en Afrique "se consolident et (...) de l’autre côté il y a aussi un projet européen qui se consolide ; On voit qu’il y a des raisons à ce partenariat", a déclaré le nouveau chef de la diplomatie française, à l’issue d’un tête à tête de plus d’une heure avec le président gabonais, Omar Bongo Ondimba.

"Tous les défis qui sont ceux du continent africain, les défis du développement, de la démographie, de l’écologie, de la Santé, de la lutte contre les grandes maladies, des transports, tous ces défis ne peuvent pas laisser indifférents le continent européen", a poursuivi le ministre.

M. Barnier, nommé ministre des Affaires étrangères le 31 mars dernier, fut ministre délégué aux Affaires européennes entre 1995 et 1997 et était commissaire européen depuis 1999.

Concernant le choix du Gabon comme deuxième étape de sa première visite en Afrique en tant que chef de la diplomatie française, M. Barnier, arrivé mercredi en fin d’après-midi à Libreville en provenance de Pretoria, a qualifié cette visite de "naturelle".

"Cette étape à Libreville était assez naturelle pour moi. Je pense que le nouveau ministre des Affaires étrangères de la France a besoin d’écouter le président du Gabon, doyen des chefs d’Etat", a-t-il expliqué.

"C’est un homme qui a une expérience, un regard, une expertise tout à fait irremplaçable, c’est pourquoi je tenais à faire cette étape ici", a-t-il ajouté qualifiant les relations entre la France et le Gabon de "très anciennes", "solides et qui vont rester solides".

A Pretoria, la veille, il avait assisté à l’investiture de Thabo Mbeki pour un deuxième mandat de cinq ans à la tête de l’Etat sud-africain, coïncidant avec les célébrations d’une décennie de démocratie post-apartheid en Afrique du Sud.

M. Barnier a mis en parallèle ces célébrations en Afrique du Sud et l’élargissement de l’UE à dix nouveaux pays autrefois "de l’autre côté du rideau de fer", estimant qu’il s’agissait "d’une semaine importante dans le monde pour la démocratie et les droits de l’Homme".

Interrogé sur la situation en Côte d’Ivoire, le ministre a réitéré la position française appelant au respect et à la mise en oeuvre des accords de Marcoussis.

"Il n’y a pas d’issue pour stabiliser la Côte d’Ivoire qu’un règlement politique. Ce règlement, nous en avons le chemin avec les accords de Marcoussis", a-t-il souligné.

M. Barnier quittera Libreville jeudi, tôt dans la matinée.

AFP