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Fraude, violence, corruptions électorales : Le CDEC veille

Publié le mardi 24 avril 2007 à 08h28min

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Le Collectif devenons citoyens (CDEC), en tant que structure impliquée dans l’observation des présentes législatives, fait un bilan après une première semaine de campagne. Voici son constat.

En avril 2006, à la faveur de la campagne électorale comptant pour les élections municipales, le CDEC avait apporté une innovation majeure dans le processus électoral en initiant pour la toute première fois l’observation indépendante de la campagne pour permettre à l’opinion d’avoir des informations sur le climat et l’environnements sociopolitiques et juridiques de celle-ci, à travers un suivi régulier des activités des partis politiques, à savoir les meetings, les assemblées générales, etc.

Les localités du pays qui présentaient, en son temps, des risques électoraux, au regard des enjeux, des rivalités et des tensions entre les parties en face, notamment à Yako , Gourcy et Ouagadougou (Boulmiougou), avaient reçu des missions. Et le constat avait été que les campagnes n’étaient pas pacifiques, encore moins saines eu égard aux multiples dérapages que sont la violence verbale relative à la baisse du niveau du discours politique, de plus en plus violent, diffamatoire et excursionniste ; la violence physique ; l’achat des consciences par le procédé des dons divers et le non- respect des textes en vigueur en matière électorale.

C’est ainsi que des propositions concrètes ont été faites dans le sens de minimiser ces travers qui sont préjudiciables au processus électoral et, partant, à la démocratie, en ce sens que la stabilité et la paix sociales sont intimement liées au contenu des campagnes, et pourraient s’en trouver remises en cause si, ces dernières ne sont pas civilisées et apaisées.

Aussi avions-nous, entre autres, recommandé que, par rapport aux campagnes électorales, la société civile s’implique désormais à travers l’observation indépendante, et que les auteurs des infractions et pratiques déloyales (injures, fraudes, violences physiques, corruption, etc.) soient réprimés. Nous avions aussi recommandé le plafonnement des dépenses électorales comme la majorité des Burkinabè (1) ; l’interdiction des gadgets et des dons qui détournent conscience des électeurs, influence leur vote et favorise la corruption électorale, de même que le renforcement des capacités des acteurs politiques sur les dispositions du code électoral, de la Constitution et de la charte des partis politiques, en vue de corriger les insuffisances au niveau du discours.

Corruption électorale

Mais nous constatons que, nonobstant les observations et propositions du CDEC ; les critiques et autres contributions pertinentes des acteurs du processus électoral, qu’aucune avancée n’a été enregistrée par rapport au besoin d’assainissement de l’environnement des campagnes électorales devenu particulièrement très préoccupant.

Mieux, comme pour narguer ceux qui s’élèvent contre les pratiques plus haut décriées, et qui font des propositions alternatives, on assiste, depuis l’ouverture de la présente campagne des législatives, aux dons de diverses natures et à la distribution massive des tee-shirts, pagnes, casquettes par les partis politiques, toutes tendances confondues, bien que cela constitue une stratégie assimilable à la corruption électorale en ce qu’elle participe, manifestement, au conditionnement des esprits des électeurs et, par voie de conséquence, à maintenir ceux-ci dans une situation de votants grégaires dont les agissements a priori ne peuvent êtres qu’irraisonnés et irresponsables, téléguidés qu’ils sont par l’unique devoir moral de reconnaissance envers leurs donateurs.

Le CDEC, pour sa part, en droite ligne de la riche expérience acquise en tant que pionnier de l’observation de la campagne électorale au Burkina, observe la présente campagne des législatives 2007 depuis son ouverture, par le biais de correspondants dans les localités sensibles comme Yako, Ouahigouya, Bobo, Ouagadougou, Pô, Manga, Fada, Tikaré, etc., dans lesquelles les enjeux électoraux sont très importants, au regard de l’âpreté des rivalités entre parties en présence. Nous entendons faire un rapport exhaustif et sans complaisance des infractions électorales et des pratiques déloyales qui seront observées, en l’occurrence la corruption, la fraude et les violences en tout genre.

En tout état de cause, le CDEC, tout en se félicitant de l’engouement de la société civile à observer la présente campagne, lance un appel aux acteurs politiques afin qu’ils tiennent des discours de qualité irréprochable, sérieux et débarrassés de tout propos tendancieux et négatifs. Ceux-ci devraient éviter d’entreprendre ou cautionner tout acte déloyal préjudiciable au processus électoral, comme les fraudes et la corruption qui se confondent à leur existence et à leur raison d’être aux yeux d’une frange importante des Burkinabè (2).

Le Comité exécutif national

Notes :

(1) soit 66,9% des sondés dans le rapport de l’étude sur l’administration électorale au Burkina menée par le CGD en janvier 2007.

(2) soit 50,9% des sondés. Idem.

Le Pays

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