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Législatives 2007 : Revoir le contenu des messages

Publié le lundi 23 avril 2007 à 08h40min

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Déjà une semaine que nos députables et leurs états-majors sont sur le terrain de la conquête de l’électorat pour la course à l’hémicycle. Sur 3674 candidats, 111 devraient au soir du 6 mai, rejoindre l’Assemblée nationale pour une mandat de cinq (5) ans. Un challenge intéressant qui ne manque pas d’aiguiser les appétits et galvaniser les énergies pour y parvenir.

Une semaine après, que peut-on retenir de cette campagne animée par 47 partis et regroupements de partis politiques ? Rien d’extraordinaire sinon que tous ou presque évoluent dans le même registre : un démarrage au gasoil et une campagne de proximité qui privilégie le porte-à-porte, les assemblées générales réduites, les causeries-débats etc. En somme, des stratégies qui favorisent le rapprochement au maximum des militants ou supposés tels.

Cette stratégie peut cependant s’expliquer par certaines données. D’abord, la nature même du scrutin. Les législatives sont bien différentes de la présidentielle voire des municipales où il faut élire des candidats sur la base de programmes et des projets de société qu’ils proposent. Ensuite, il y a le manque de moyens.

Même si l’Etat a octroyé 400 millions aux partis politiques engagés dans la course, cela n’est pas toujours suffisant pour se permettre toutes activités de campagne pour les “petits partis”. Sans oublier les “je retiens” pour l’après campagne ? Il y a aussi la peur d’étaler sa stratégie et de se faire piéger par les concurrents, nous ont dit des responsables de partis politiques.

Certains même ont trop bien compris cette notion de discrétion au point de fuir la presse qui s’évertue à médiatiser les activités qu’ils mènent sur le terrain. Si ce n’est les changements de dernière heure du chronogramme, ce sont les rendez-vous non respectés. Et tout cela, sans la moindre politesse d’aviser au préalable la presse qui se trouve souvent ridicule sur les lieux indiqués.

Si sur le terrain tout se passe bien pour l’instant dans le fair- play, nous le souhaitons du reste pour l’ensemble de la campagne, on peut cependant déplorer quelques amalgames dans les messages livrés par certains partis politiques.

En effet, si on s’en tient au rôle et aux prérogatives du député, à savoir voter les lois et contrôler l’action gouvernementale, certains acteurs sont hors sujet dans les propos qu’ils tiennent aux électeurs. Ils se mettent à la place de l’exécutif en faisant des séries de promesses à “réaliser” une fois à l’Assemblée nationale.

Toute chose qui peut avoir des conséquences fâcheuses au cas où ils accédaient à l’Assemblée et que par la suite, rien n’est fait par rapport à ces promesses de campagne tenues çà et là. Le savent-ils ou le font-ils par ignorance ? En tous les cas, il y a lieu de revoir le contenu des messages en tenant un langage de vérité en restant dans la limite des prérogatives au lieu de faire rêver des populations analphabètes.

Evidemment, les députés peuvent contribuer à l’enracinement de notre démocratie et aussi, à l’amélioration des conditions de vie de nos populations par leur clairvoyance dans les votes des lois voire des propositions de lois dont l’application sera bénéfique à tous.

Il ne leur appartient pas de construire des écoles ou des dispensaires, de faire des forages ou des barrages, mais de veiller à ce que la réalisation de ces infrastructures qui sont contenues dans un plan de développement conduit par le gouvernement, se fasse bien au profit des populations.

On n’a donc pas besoin de biaiser les messages pour se faire élire, il faut surtout expliquer et tenir un langage de vérité.

Par Zakaria YEYE


Et l’idéal politique ?

La campagne électorale pour les élections législatives du 6 mai 2007 au Burkina Faso est à son dixième jour aujourd’hui et chaque parti politique y va de son ton en se cachant derrière la stratégie dite du porte-à-porte. Seuls quelques partis politiques parmi les 47 en lice ont osé faire des meetings de grande envergure. Après dix jours de campagne électorale donc, l’on a l’impression que les partis politiques tout comme les électeurs manquent d’idéal politique. Les illustrations sont légion des deux côtés.

Concernant les partis politiques, il est à se demander si certains ne recherchent pas autre chose que des postes de députés. Sinon, pourquoi ont-ils aligné des candidats inconnus dans certaines localités profondes du pays comme à Nabou ? Pourquoi des spécimens encombrent encore des Commissions électorales provinciales indépendantes (CEPI) dans certaines zones ?

Pourquoi ce mutisme ou tout simplement, cette invisibilité de nombre de partis politiques sur le terrain ? Situation qui a amené un président de CEPI à se demander : "Mais où sont-ils, ces partis politiques ?". Du côté des électeurs, le militantisme réel ne semble pas non plus être la valeur la mieux possédée. Sinon, pourquoi des gens militeraient dans deux à trois partis politiques à la fois ?

Pourquoi des électeurs militeraient dans des partis politiques pour un pagne ou pour 1000 ou 2000 F CFA ? L’on en vient à se demander : "A qui la faute ?". La responsabilité semble incomber plus aux hommes politiques, partis politiques à qui les électeurs ne croient plus, ceux-ci ayant fait trop de promesses non tenues ! Mais est-ce pour cela que les électeurs perdront leur volonté et se transformeront en zombies ?

En tous les cas, les dix jours de campagne électorale pour les élections législatives du 6 mai 2007 au Burkina Faso ont révélé que l’idéal politique, la conviction et le militantisme existent de moins en moins chez les politiciens comme chez les électeurs. Il est encore temps de rectifier le tir, sinon, c’est le processus démocratique en cours au pays des hommes intègres qui risque de prendre un coup fatal.

Et ce sera dommage !

Ali TRAORE

Sidwaya

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