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Présidentielle française : Sarkozy et Ségolène Royal se disputent l’Elysée

Publié le lundi 23 avril 2007 à 08h23min

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Royal et Sarkozy

Le 6 mai prochain, le deuxième tour de la présidentielle française opposera Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal, les deux premiers du scrutin du 22 avril 2007 avec respectivement 29,6% et 25,01% des voix. Un premier tour dont les données chiffrées semblent ouvrir la voie royale à Nicolas Sarkozy, alors que François Bayrou se positionne définitivement comme la force montante de la classe politique française.

François Bayrou “juge de paix” de cette présidentielle, le fait surprend jusque dans le camp du troisième homme du scrutin du 22 avril 2007, le candidat centriste totalisant jusqu’à 18,7% des voix. Bayrou qui avait réalisé un peu moins de 5% en 2002 sera donc courtisé entre les deux tours, lui qui ne cessait de parler de “majorité nouvelle” sans indiquer où allait ses préférences.

Des préférences que le grand vainqueur de ce premier tour Nicolas Sarkozy aimeraient avoir, lui qui est plus que jamais à quelques pas de son grand rêve, à savoir franchir les marches de l’Elysée. Un rêve qu’il a construit pierre par pierre, en invoquant le “changement” dans la tolérance et avec un discours qui véhiculait les préoccupations essentielles des Français.

Renouveau de l’Europe, avènement d’un nouvel ordre social et économique, lutte contre l’insécurité, “Sarkozy” , était présent sur tous les fronts intérieurs avec à la bouche, des formules choc “style Le Pen” qui plaisent bien aux français. “Je vais nettoyer la France au Karcher” avait-il clamé après la crise des banlieues (novembre 2005) piochant ainsi dans le champ de Le Pen qui s’est retrouvé fort, handicapé par ce virage extrémiste de Sarkozy.

A l’international aussi Sarkozy a assuré et rassuré ses compatriotes lui qui, les a convaincu de la nécessite de renouer le lien atlantiste après la brouille franco-américaine de février 2003. En face, l’autre favori, Ségolène Royal n’a pas eu le panache nécessaire pour contrer Sarkozy avec ses hésitations sur les questions nationales et une politique internationale peu maîtrisée.

En sus, la défection de dernière minute de certains “éléphants” du parti socialiste qui ont rallié la bannière de Bayrou et la personnalité ambivalente de la candidate ont joué en sa défaveur. Pas de projet fédérateur, une campagne à hue et à dia, il faudra une nouvelle dynamique à Royal pour espérer faire mouche au second tour.

Un plébiscite pour Sarkozy ?

En tous les cas, Sarkozy a une longueur d’avance, lui qui a su rassembler son camp et qui a su redonner le goût de la politique à ses compatriotes. Le “parler-vrai”, un brin populiste a pris autour des valeurs comme le travail, l’identité nationale et
la solidarité.

Un discours qui ressemble mutatis mutandis à celui de Bayrou qui a joué les rassembleurs pour “aller de l’avant” sans laisser personne “sur le bas côté de la route”. Avec ses 18,7% de voix qu’il va monnayer très cher et les 11,5% de Le Pen, le réservoir de voix de Sarkozy lui permet de triompher sans coup férir au second tour car, la gauche, toutes tendances confondues, n’a pas décollé lors de ce scrutin avec les 1,8% de la communiste Marie Georges Buffet et les 1,7% de l’écologiste Dominique Voynet. Seul Olivier Besancenot le trostkyste arrive à faire bonne figure avec 4,3% des voix.

La famille de gauche ne pèse pas lourd, incapable donc de révolutionner son discours qui a des relents de jospinisme et handicapé par l’absence d’un leader charismatique. A contrario, Sarkozy sort des sentiers battus en proposant “une moralisation du capitalisme financier” dans laquelle on parle “de protection sans protectionnisme”.

La France dans le monde et avec le monde, mais la France d’abord, “les conditions de vie et de travail” de ses compatriotes étant sa première préoccupation. A côté, la lutte contre la violence, les delocalisations “sauvages”, la délinquance, constituent les autres chevaux de bataille, de cette république “fraternelle” qui parle à ceux qui sont dans la “détresse” et Dieu sait s’ils sont nombreux en France.

En sortant massivement pour voter en ce 22 avril 2007 (plus de 80% de votants) le peuple semble avoir adhéré à cette démarche. Et même si l’UDF de François Bayrou joue les “précieuses” en disant attendre la semaine à venir pour se décider, elle ne peut qu’adhérer aux valeurs Sakozystes. La “protestation, républicaine” dont elle se prévaut ainsi que les réformes qu’elle préconise, Sarkozy les a aussi dans sa ligne de mire. Le jeu des appareils va prendre le pas sur les sentiments et les alliances se feront naturellement.

Pour résumer, Sarkozy est sur la voie royale pour rejoindre l’Elysée, cependant que la dame Royal doit ramer dur pour contrarier son rêve. Un vote qui prouve en fin que la France a ingéré sa multicultaralité avec un fils d’immigré en passe de rejoindre le Saint des saints. On attend confirmation.

Boubakar SY

Sidwaya

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