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Paolo Minuto : « Nous nous battons pour l’émancipation culturelle des peuples »

Publié le samedi 21 avril 2007 à 09h32min

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Paolo Minuto

De nationalité italienne, Paolo Minuto est le responsable de la Fédération internationale des ciné-clubs (FICC). Dans cet entretien, il parle de sa structure, du Burkina Faso et des projets de la fédération.

Sidwaya (S) : Quels sont les motifs de votre présence au Burkina Faso ?

Paolo Minuto (P.M) : Je suis venu au Burkina Faso en tant que président de la Fédération internationale des ciné-clubs et prendre le pouls de l’Association ciné-club du Burkina Faso. J’en ai profité pour assister, pour la première fois, au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Dans le cadre des activités de la fédération, nous avons invité deux fois le responsable du ciné-club du Burkina Faso au Festival international des ciné-clubs qui se déroule en Italie chaque année.

Nous voulons que le Burkina Faso soit un tremplin dans la promotion des ciné-clubs en Afrique subsaharienne. C’est la seule région du monde qui n’est pas bien réprésentée à la Fédération internationale de ciné- clubs. Dans les années 1980, étaient présents l’Angola et le Ghana dans l’association. Aujourd’hui seul le Burkina Faso est présent. La présence de l’Afrique dans la fédération est très importante pour nous.

S : Pour une première fois au Burkina Faso, comment trouvez-vous les Burkinabè ?

P.M : Les Burkinabè sont des personnes ouvertes. Il n’existe pas de barrières entre la population et les étrangers. Tout le monde est gentil. Ce qui n’est pas le cas souvent dans des pays européens. Je suis impressionné par la multitude de langues parlées dans ce pays. Ces langues sont promues par le cinéma surtout les ciné-clubs qui constituent un cadre de diffusion des connaissances sur le cinéma.

S : Quels sont les objectifs de la Fédération internationale des ciné-clubs ?

P.M : Nous voulons réunir tous les ciné-clubs du monde entier. Nous nous battons non seulement pour la promotion du cinéma mondial, mais aussi pour l’émancipation culturelle des peuples. Cela dans un dialogue, un échange des connaissances afin de réduire ou de faire disparaître les préjugés entre les peuples. En somme, à travers les ciné- clubs, nous voulons valoriser la solidarité dans le monde.

S : La fédération compte combien de pays ?

P. M : Pratiquement, nous avons tous les continents représentés à la Fédération internationale des ciné-clubs. Mais il y a plus de pays
européens dans la fédération.

Q : Revenons au Burkina Faso, pourquoi avez-vous choisi ce pays comme siège de votre conquête des autres pays de la sous-région ?

P.M. : C’est le Burkina Faso qui a été le premier pays de la sous-région à s’approcher de la Fédération l’impliquant dans les activités du FESPACO. C’est un mérite pour ce pays d’être dans la Fédération internationale de ciné clubs.

Q : Où est situé le siège de la fédération ?

P.M. : Le siège est situé à Paris en France parce que la Fédération internationale des ciné clubs a été créée lors d’une édition du festival de Cannes, en 1947. Mais nous nous rencontrons partout dans le monde.

Q : Vous avez eu l’occasion de vivre le FESPACO. Comment trouvez-vous ce festival ?

P.M . : J’ai été très heureux de voir les salles de cinéma bondées de monde surtout des spectateurs qui suivent les films jusqu’à la fin. Je pense que le cinéma africain a une grande capacité de mieux conter les histoires. Cela est très important.
La particularité du FESPACO avec le festival de Carthage est qu’à Ouagadougou l’Afrique est au cœur du cinéma. Mais je constate que la question de la décolonisation est encore d’actualité. Les ciné clubs peuvent contribuer à une anatomie totale de l’Afrique à travers une vulgarisation mondiale des films africains. Car la plupart des films africains meurent faute de promotion et de diffusion.

Q : Quels sont les films africains que vous avez déjà promus ?

P.M. : Nous avons promu très peu de films africains en Europe. Le nombre est vraiment infime. Nous travaillons à remédier à cette situation.

Q : La Fédération aide-t-elle financièrement les ciné clubs surtout ceux des pays pauvres ?

P.M. : Nous n’avons pas d’argent, mais nous étudions des moyens pour aider les ciné clubs des pays pauvres en difficulté.
Techniquement, nous pouvons aider les réalisateurs à diffuser leurs films.

Q : Avez-vous des projets pour les ciné clubs membres de la fédération surtout pour celui du Burkina Faso ?

P.M. : J’ai échangé avec le responsable du ciné club du Burkina Faso sur le projet d’inviter le FESPACO à la réunion des ciné clubs à l’occasion de l’assemblée générale de la Fédération internationale des ciné clubs qui se tiendra pour la première fois en Afrique, au Maroc. En plus de cela, nous envisageons une rencontre des ciné clubs africains sur le continent.

Alassane KERE

Sidwaya

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